Publié le 25 Jan 2020 - 19:32
THIÈS - DÉFICIT DE POCHES DE SANG A LA BANQUE DE L’HÔPITAL RÉGIONAL

Pénurie rouge endémique

 

Pour un besoin mensuel de 500 poches, la banque de sang du centre hospitalier régional El Hadj Ahmadou Sakhir Ndiéguène de Thiès peine à satisfaire cette demande. Selon la responsable dudit service, le Dr Ndiémé Touré, celle-ci devient de plus en plus forte, surtout, dit-elle, avec la création du service néphrologie et de l’unité de chimiothérapie.

 

En 2019, la banque de sang de l’hôpital régional de Thiès a fait plus de 6 300 dons de poches aux autres structures de la région, mais les signaux sont restés au rouge. Cette année 2020, la situation ne s’est pas améliorée. Selon Dr Ndiémé Touré, les ‘’frigos’’ sont loin d’être remplis. ‘’Actuellement, au niveau de la banque, avec la forte demande, nous sommes toujours confrontés à un manque de sang. La demande est très forte, surtout avec la création de nouveaux services comme la néphrologie et la petite unité de chimiothérapie au niveau de la maternité. C’est ce qui fait que la demande devient de plus en plus forte. Par mois, le besoin de la région est arrêté à au moins 500 poches. Si nous parvenons à obtenir les 500, ça peut satisfaire la demande’’, confie à ‘’EnQuête’’ la responsable de la banque de sang.

Région carrefour, Thiès exprime, tous les jours, un besoin essentiel en sang. Ainsi, la banque de sang du centre hospitalier régional de Thiès polarise tous les hôpitaux et centres de santé des départements de la région et même les cabinets privés. En plus des hémodialysés de la capitale régionale du Rail, la responsable de la banque de sang rappelle que la structure sanitaire accueille ceux de Mbour, mais aussi de Tivaouane. Ils font, sur place, la transfusion avant de se rendre à Dakar pour être pris en charge.

Soulignant que le besoin en sang est toujours pressant, Dr Touré appelle tous les citoyens thiessois à accomplir cet acte ‘’patriotique’’ qui, selon elle, peut sauver des vies. ‘’Au niveau de la cabine fixe, on peut avoir régulièrement des donneurs, parce qu’ils ont un malade interné à l’hôpital. Ils donnent uniquement pour leur parent. Ce sang, on ne peut pas le donner à une autre personne. Au niveau de la maternité, on nous envoie très fréquemment des femmes qui ont besoin de sang. Malheureusement, elles sont souvent accompagnées de vieilles mamans qui ne peuvent pas donner de leur sang. Je lance encore un appel à tous pour qu’ils viennent donner de leur sang régulièrement, pour tenter de trouver une solution définitive à la problématique de la pénurie de sang au l’hôpital régional de Thiès’’, lance-t-elle, saluant les initiatives de don de sang qui seront toujours les bienvenues.

Pour résoudre l’équation du manque de sang à Thiès, la responsable de la banque a décidé de mettre sur pied un planning de collecte. Dans ce dessein, Dr Ndiémé Touré et ses camarades font le tour des lycées et des cantonnements militaires, notamment la base, le camp Michel Le Grand… à la recherche du liquide qui sauve des vies.

Hier, l’association Ma noirceur, ma fierté, mon identité, créée en 2016 et qui déroule une campagne de sensibilisation contre les dangers de la dépigmentation artificielle, a investi le centre hospitalier régional Ahmadou Sakhir Ndiéguène de Thiès, pour une journée de don de sang. La secrétaire générale dudit mouvement social, Jeanne Diouf, et ses collègues avaient pour objectif de collecter au moins 100 poches et les mettre à la disposition de la banque de sang de l’hôpital régional.

GAUSTIN DIATTA (THIES)   

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