Publié le 29 Dec 2013 - 14:23
TRANSHUMANCE POLITIQUE, FONDS POLITIQUES, NOMINATIONS CONTROVERSEES…

Le diagnostic sévère de YAW du régime de Macky Sall

 

Le Mouvement Yoonu Askan Wi dresse un bilan mitigé de la situation économique et sociale et propose son Plan Sénégal indépendant en opposition au Plan Sénégal émergent cher au Président Macky Sall.    

 

Le Mouvement Yoonu Askan Wi tire le bilan du régime de Macky Sall pour l’année écoulée. Dans une déclaration rendue publique, Madièye Mbodj et ses camarades distribuent des bons et des mauvais points. Pour  les bons points,  ils  relèvent les ''mesures positives'' : ''diminution des prix de certaines denrées, baisse de la fiscalité sur les salaires, augmentation du prix au producteur d’arachide, lutte contre les inondations, traque de l’impunité et des biens mal acquis (à poursuivre sans faiblesse ni compromission)''.

A cela s’ajoutent la ''décision de diminution et de rationalisation des agences pléthoriques et budgétivores, (l’) instauration de la Couverture maladie universelle, (les) initiatives et signaux encourageants pour le retour de la paix en Casamance, etc''. Toutefois, YAW estime que ''ces mesures restent quant au fond des demi mesures, insuffisantes pour vivifier l’espoir et fouetter l’esprit conquérant du 23 Juin et du 25 Mars'', compte tenu de ''l’ampleur des attentes et du désarroi des masses populaires''. Ce n’est pas tout.

Car, Madièye Mbodj et Cie constatent pour le déplorer ''la persistance de pratiques néfastes telles que la 'lutte des places', la transhumance politique et le recyclage de personnels politiques'' qui pourtant sont ''vomis par le peuple''. Sans oublier ''la gestion discrétionnaire de milliards de fonds politiques échappant à tout contrôle, des nominations sujettes à controverses, entre autres problèmes''.

Que dire de ''la spéculation foncière au détriment des masses rurales et de l’exploitation paysanne familiale, la crise structurelle de l’école et de l’université, l’insécurité galopante en ville comme en campagne ?''

''Impasses tenaces de l’économie sénégalaise''

Pour avoir ''la pleine mesure des impasses tenaces de l’économie sénégalaise'', il suffit de voir, selon YAW , la ''dépendance alimentaire chronique'' du Sénégal,  le ''démantèlement des chemins de fer, (le) pillage de nos ressources halieutiques, (la) vente  aux Indiens d’un fleuron de l’industrie sénégalaise, les ICS''.

Sans oublier le ''bradage mafieux des huileries au patron de la Suneor, (aux) menaces sur la Sonatel avec le projet de cession de ses infrastructures à des privés et d’externalisation de l’essentiel de ses activités d’exploitation et de maintenance, projet dénoncé à travers l’alerte sonnée par l’intersyndicale des travailleurs''.

Autant de problèmes qui font dire à YAW que ''la victoire du 25 Mars 2012, conquise de haute lutte par la mobilisation populaire, les jeunes et les femmes en première ligne, laisse encore intacte les bases de classe du système de domination de notre pays''.

Plan Sénégal émergent vs Plan Sénégal indépendant

Il exige par conséquent ''l’affirmation du programme alternatif de rupture conséquente d’avec l’ordre néocolonial – capitaliste''  à l’instar du ''Plan Sénégal Indépendant -PSI'' qui se veut l’opposé du ''Plan Sénégal Émergent''. Pour YAW, le PSE s’inscrit ''dans le sillage des politiques du FMI, de la Banque mondiale, de l’OMC et du Club de Paris, de ''l’investissement direct étranger'' et de ''l’aide publique au développement'', ''des  modèles culturels et de consommation extravertis, de la marginalisation de nos langues nationales''.

Mais surtout ''du transfert permanent et inique de la valeur et des richesses nationales vers l’extérieur''. Alors que le PSI que proposent Madièye Mbodj et Cie est ''fondé sur les paradigmes prioritaires suivants : développement endogène, démarcation d’avec le présidentialisme néocolonial et le système biaisé de démocratie bourgeoise représentative, promotion du panafricanisme des peuples, du patriotisme économique, de la mobilisation des intelligences, des ressources et de la créativité nationales''.

Il prône le culte ''du travail, de l’effort et des sacrifices partagés, de la stratégie de l’autonomisation sociale en lieu et place de l’assistance dévalorisante, du changement déterminé des mentalités et des comportements, avec la claire conscience que nous ne devons rien attendre si ce n’est de nous-mêmes''.

Par ailleurs, YAW réitère son appel en faveur de la ''construction de ce grand parti de gauche véritable, dont les masses laborieuses ont besoin pour se libérer de l’oppression néocoloniale''. Ce grand parti de gauche aura pour mission ''d’approuver toute mesure du pouvoir en faveur du peuple, condamner toute décision ou pratique contraire aux intérêts vitaux des populations africaines''.

Il aura aussi à ''construire sans relâche l’autonomie populaire au cœur des luttes des masses, telle est la voie, suivant le processus dialectique unité-lutte-transformation, à travers toutes les étapes requises''.

DAOUDA GBAYA

 

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