Publié le 13 May 2023 - 15:09
TROISIÈME CANDIDATURE DE MACKY SALL

F24 met son véto

 

Les Forces vives de la nation F24 ont tenu hier une grande mobilisation à la place de la Nation pour dire non à la troisième candidature du président Macky Sall.

 

Le mutisme du président Macky Sall sur sa troisième candidature continue de susciter une grande méfiance dans les rangs de l'opposition et de la société civile qui voient d’un très mauvais œil cette éventualité. D’autant que le chef de l’État a été interrogé à maintes reprises sur cette question ; il maintient toujours son "ni oui ni non". Devant cet état de fait, les personnalités publiques qui avaient lutté avec lui en 2012 contre la troisième candidature de Me Abdoulaye Wade, ont lancé la plateforme F24 pour montrer leur désaccord contre sa troisième probable candidature.

 Hier, à la place de la Nation, les Forces vives de la nation F24 ont tenu une grande manifestation pour dire non à ce troisième mandat. Pratiquement tous les leaders des différents partis et organisations formant la F24, présents à la rencontre, ont pris la parole pour clamer leur désaccord.

Le président du Grand parti, Malick Gakou, de dire que la manifestation d'hier est celle du peuple sénégalais pour protester contre toutes perspectives de troisième candidature du président Macky Sall. "Nous sommes là pour protester contre les brimades de la démocratie. Protester également contre les libertés confisquées dans notre pays. Mais aussi pour la libération des détenus politiques et surtout pour montrer notre solidarité au président Ousmane Sonko", a-t-il fait savoir. Avant d'ajouter que la mobilisation va continuer jusqu'à la victoire totale de la coalition Yewwi Askan Wi et de ses candidats, le 25 février 2024, pour enfin changer le Sénégal et le remettre dans la voie du développement économique et social.

"Nous ne laisserons pas le président Macky changer la Constitution pour faire passer sa candidature", a réagi le président d’Awalé, Dr Abdourahmane Diouf. De son côté, Aïda Mbodj a soutenu que Macky Sall veut empêcher des candidats de participer à l'élection présidentielle, mais c'est lui-même qui n’y prendra pas part. Embouchant la même trompette, le secrétaire général du Cusems, Dame Mbodj, a appelé tous les syndicats et tous les enseignants du Sénégal à venir intégrer la plateforme F24 pour permettre à tous ceux qui veulent participer à l'élection présidentielle de le faire.

"La mobilisation d'aujourd'hui montre que si la population est debout, aucun dictateur ne le sera. Notre présence à la place de la Nation, c'est une preuve irréfutable de l'échec du président Macky Sall", a martelé, pour sa part, Hélène Tine. Du même point de vue, Thierno Bocoum a déclaré que le président Sall connaît mieux que quiconque qu'il ne fera pas partie de l'élection présidentielle du 25 février 2024.

Même étant en prison, les détenus politiques continuent à résister contre l'injustice exercée par le président Macky Sall. Ils sont en grève de la faim, depuis quelques jours. Marième Soda Ndiaye a ainsi rappelé à ceux qui vont au dialogue que Macky Sall n'est pas le Sénégal. Il n'est pas non plus la démocratie sénégalaise. "Tous ceux qui iront répondre à ce dialogue le regretteront", a-t-elle prévenu.

Non au dialogue de Macky Sall 

Interrogé sur le problème entre Ousmane Sonko et Barthélemy Dias et les risques d’éclatement de Yewwi Askan Wi, Malick Gakou a rétorqué, en marge de la rencontre, que personne ne peut faire éclater cette coalition.

En effet, explique-t-il, "Yewwi Askan Wi est un patrimoine national, un patrimoine mondial de l'humanité (sic). Yewwi a des principes.  Si les Sénégalais nous ont donné leur confiance, c'est parce que nous sommes la coalition du refus, du non, la coalition du peuple sénégalais", dit-il.

En effet, il est d'avis que "le peuple sénégalais ne veut pas entendre de concertation avec le président Macky Sall. Tout ce que le peuple veut entendre, c'est que Macky Sall parte, pour qu’en fin de compte, on reprenne notre blason pour refaire le Sénégal".

In fine, dit-il, "le peuple sénégalais veut que nous gardions l'unité et nous allons rester soudés jusqu'à la victoire finale".

"Macky nous a fait retourner au temps de l'esclavage"

Un militant de Pastef, Mohamed Sy, venu de Cambérène, une grosse chaine en fer autour du cou, déclare qu'il est venu pour montrer sa colère envers le président de la République et son gouvernement, comme tous les Sénégalais présents à la place de la Nation. "Le président Macky nous a déçus. Nous allons nous mobiliser, quoi qu'il arrive, pour lui montrer qu'on en a marre de lui. Qu'il arrête ce qu'il fait au peuple sénégalais et qu'il laisse Ousmane Sonko tranquille. Parce que nous jeunes, il est notre seul espoir. Nous voulons vraiment qu’Ousmane Sonko soit président en 2024. Donc, pour la paix et la stabilité du pays, j'invite Macky Sall à reculer et à arrêter les magouilles qu'il est en train de faire sur le procès de Sonko. Nous n'allons jamais permettre que le président Ousmane Sonko soit en prison", indique-t-il.

D’ailleurs, poursuit-il, il n'y a plus de démocratie dans ce pays, depuis que Macky Sall a accédé à la magistrature suprême.  "Macky nous a fait retourner au temps de l'esclavage. Personne n'a plus le droit de dire ou de faire ce qu'il veut", fulmine-t-il. D’où la grosse chaine autour du cou.

FATIMA ZAHRA DIALLO (STAGIAIRE)

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