Publié le 17 Dec 2019 - 17:32
TROUBLE A L’ORDRE PUBLIC

Les ‘’amis’’ de Boy Djinné risquent 3 mois ferme

 

Le tribunal d’instance a vu comparaitre, hier, Bara Guèye, El Hadj Diop, Cheikh Mbacké Niang et Modou Sylla pour manifestation interdite devant le Camp pénal, pour soutenir Baye Modou Fall alias ‘’Boy Djinné’’. Le parquet a requis une peine ferme de 3 mois et a considéré cette attitude d’opposition comme un affront pour la magistrature.

 

Condamné à la suite de plusieurs procédures, Baye Modou Fall dit ‘’Boy Djinné’’, n’est toujours pas libre. Il a alors décidé de décréter une grève de la faim qui a apeuré ses proches. Ces derniers, impuissants devant cette décision de justice, sont allés manifester devant le Camp pénal de Liberté 6, pour la libération de leur ami. Arrêtés puis déférés au parquet du tribunal de grande instance de Dakar, ils ont été jugés hier pour une manifestation non-autorisée.

Devant la juridiction du tribunal d’instance, ils ont nié les faits et ont soutenu ne pas se connaitre. Ils ont expliqué qu’ils y étaient venus séparément pour prendre des nouvelles de leur ami, alors que les éléments de la police les ont appréhendés en flagrant délit avec des pancartes où il était inscrit ‘Libérez Baye Modou Fall’. Pourtant, dans l’enquête préliminaire, deux d’entre eux avaient reconnu les faits et le reste du groupe était resté dans les dénégations. 

Le délégué du procureur a soutenu que les quatre prévenus habitaient la même localité et que l’un d’eux a une fois été arrêté et placé en détention dans une même affaire avec Baye Modou Fall. Il a aussi déploré le comportement des prévenus et a pris cet acte comme un affront. ‘’Quand des gens se permettent de venir manifester à la prison, ce n’est pas un affront pour l’Administration pénitentiaire, mais plutôt pour les magistrats, puisqu'il a été placé sous mandat de dépôt par les magistrats’’, a-t-il martelé.

Ainsi, il a requis une peine de 3 mois ferme pour chacun d’entre les quatre prévenus.

Maitre Abdoulaye Tall de la défense a plaidé que ce jour-là coïncidait avec un jour de visite et qu’on ne pouvait compter moins de 200 personnes venues voir leurs proches. Il a ajouté que cette période correspondait également au jour où Baye Modou a décrété une grève de la faim. ‘’Il avait même donné un ultimatum au ministère de la Justice pour son suicide. Ce dernier avait même dépêché une délégation. Alors, quoi de plus normal pour que ses proches viennent s’enquérir de sa situation. Ils ne se connaissent pas. Ils ont juste été au mauvais endroit et au mauvais moment‘’, déclare-t-il avant de demander au tribunal de les renvoyer des fins de la poursuite sans peine, ni dépens.

L’autre conseil de la défense, Me Ndiaga Dabo en l’occurrence, a soutenu que la situation que décrit le parquet ne ressemble pas à ce qui s'est passé. ‘’Ces garçons ont été arrêtés pour manifestation sans autorisation. Dans un Etat de droit, on permet au citoyen de manifester, d'exprimer ses opinions. Le fait de s'attrouper quelque part et demander aux autorités de libérer quelqu’un, ne signifie pas porter atteinte à une structure juridique. Ces personnes ne peuvent même pas accéder dans le Camp pénal, puisqu’il y a un dispositif de sécurité à franchir. Donc, le parquet a tort de penser que ces prévenus ont exigé la libération de Boy Djinné‘’.

Il a ainsi demandé de ramener cette affaire à ses justes proportions. Il a fini par demander une application bienveillante de la loi.

La décision sera rendue ce 20 décembre.

FAMA TALL

 

Section: