Publié le 27 Mar 2019 - 02:06
ZOOM SUR L’OBSERVATOIRE DE NIAKHA

Un grenier intarissable de savoir

 

Créé au lendemain des indépendances, l’Observatoire de Niakhar, plus de 50 ans après, continue d’abreuver de nombreux scientifiques avides de connaissances dans les domaines de la santé, de l’environnement et de la population. C’est ce qui résulte de l’ouvrage collectif intitulé ‘’Niakhar, mémoires et perspectives’’.

 

Le Sénégal regorge de trésors. Certains, méconnus du grand public. C’est le cas de Niakhar. Du moins, c’est ce que l’on pourrait retenir, à la lecture du résumé de l’ouvrage ‘’Niakhar, mémoires et perspectives’’. Ici, il n’est pas seulement question de parler de ce beau village composé en majorité de Sereers, mais surtout de faire focus sur son observatoire de population, environnement et santé, le plus ancien encore en activité en Afrique de l’Ouest.

Longtemps dans l’ombre, ce site mythique est tiré vers la lumière par les auteurs Delaunay Valéry, Desclaux Alice, Sokhna Cheikh dans ledit ouvrage préfacé par l’ancienne ministre de la Santé et de l’Action sociale, le Pr. Awa Marie Coll Seck. Elle déclare : ‘’Pour notre pays le Sénégal, Niakhar a été à la fois un site sentinelle, un observatoire, un lieu de recherche et un centre de formation de professionnels et de cadres de santé, des sciences sociales et de l’environnement. Tout cela a contribué au développement global de notre pays, en particulier au travers des connaissances scientifiques sur les maladies infectieuses comme le paludisme, la méningite et les hépatites.’’ Une source intarissable d’informations sur ces branches, si l’on en croit les rédacteurs.

Fondé en 1962 en zone rurale, à 150 km de Dakar, l’Observatoire de Niakhar est, selon les auteurs, au cœur d’une histoire scientifique et humaine originale. Il a permis d’assurer, depuis sa création, le suivi sanitaire, démographique, social, économique et environnemental de plus de deux générations. A travers les temps, il a aussi inspiré et continue d’ailleurs d’inspirer les politiques publiques dans divers domaines, non seulement au Sénégal, mais sur le plan africain et international. L’ouvrage dont il est question ‘’décrit et analyse la construction de cette plateforme d’observation prospective pluridisciplinaire. Il illustre l’intérêt de l’approche sur le long terme dans les différents domaines de recherche et ouvre une réflexion sur les enjeux éthiques particuliers à cet instrument de collecte. Enfin, il propose des pistes d’évolution méthodologique et de gouvernance pour la recherche’’, lit-on dans la quatrième de couverture. A coup sûr, la publication devra également permettre à l’État sénégalais ainsi qu’aux décideurs ouest-africains, avec les institutions internationales et les scientifiques, ‘’de disposer de bases concrètes pour optimiser ces plateformes de recherche et les mobiliser dans la perspective des objectifs de développement durable’’.

Publié aux éditions L’Harmattan, le livre est articulé autour de 4 axes majeurs. Dans la première partie, les auteurs parlent ‘’Du Niakhar des origines à la création d’un dispositif de recherche’’. Dans la deuxième, on y aborde ‘’Les apports scientifiques du suivi’’. En troisième lieu, il est question de ‘’La plateforme d’essais cliniques et méthodologiques’’ et, enfin, de ‘’La recherche et la population : acteurs et éthique’’.

Issu du symposium ‘’Niakhar : 50 années de recherche en population et santé’’ tenu en 2014, l’ouvrage étudie en particulier l’épidémiologie des agents pathogènes responsables de maladies fébriles en Afrique de l’Ouest.

Œuvre d’un large collectif constitué au fil des années, le livre a été coordonné par trois chercheurs qui ne sont plus à présenter dans leurs domaines respectifs. Il s’agit de Valérie Delaunay, démographe à l’Ird, dans l’unité Lped (Ird, Aix-Marseille Université). Celle-ci a été, à plusieurs reprises, coresponsable de l’observatoire de Niakhar. Depuis près de trente ans, elle a conduit des recherches en démographie sur les questions de famille et d’enfance au Sénégal.

Alice Desclaux est, quant à elle, anthropologue à l’Ird, dans l’unité Trans Vihmi (Ird, Inserm, Université de Montpellier) et a été coresponsable, avec Mamadou Badji, du volet sénégalais du projet de recherche en histoire et anthropologie Mereaf (Mémoires et traces de la recherche médicale en Afrique), centré sur le site de Niakhar. Enfin, il y a Cheikh Sokhna, paludologue à l’Ird, dans l’unité Vitrome (Ird, Aix-Marseille Université, Ssa, Ap-Hm, Ihu Méditerranée Infection) et responsable des observatoires de l’Ird au Sénégal. Dans la postface, Jean-Paul Moatti et Laurent Vidal résument le passé glorieux de l’observatoire en ces termes : ‘’Niakhar : un patrimoine pour penser l’avenir du Sénégal, de l’Afrique et du monde.’’

MOR AMAR

 

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