C'est (encore) la grève !
Les travailleurs de l'hôpital Abass Ndao observent depuis vendredi et pour aujourd'hui encore des «journées mortes» pour réclamer leurs salaires de janvier.
Sauf pour les cas urgents, les patients de l'hôpital Abass Ndao ont eu la surprise, vendredi, de trouver un personnel croisant les bras. Les travailleurs de la structure sanitaire avaient décidé en effet de décréter une ''journée morte''. Un mouvement qui se poursuit aujourd'hui, lundi, pour dénoncer le retard accusé dans le paiement de leurs salaires de janvier. Cependant, le problème serait «beaucoup plus profond» du fait d'accusations portant sur «la mauvaise gestion des ressources humaines, matérielles et financières.»
«L'hôpital Abass Ndao sombre dans la détresse», a diagnostiqué El Hadj Omar Diarra, représentant du personnel au Conseil d'administration dudit centre hospitalier. D'après lui, celui-ci est confronté à «une mal gouvernance» liée à un manque d'outil de gestion, de management du personnel et un déficit de la communication interne. Il a ajouté que l'hôpital connaît un «recrutement abusif basé sur du favoritisme», ce qui entraîne des affectations de personnes à des services où elles n'auraient pas les compétences requises. En plus, a poursuivi Diarra, ces recrutements auraient des «influences néfastes sur la trésorerie», car aucune évaluation des charges et des recettes au sein du centre n'est faite lors des recrutements. De fait, l'établissement de santé n'arriverait plus à payer ses fournisseurs et donc ne pourrait plus procéder à des opérations chirurgicales du fait d'un manque d'intrants (oxygène, gaz médical, médicaments, etc).
Aussi, en plus du non paiement de leur salaire du mois de janvier, les travailleurs exigent-ils le règlement de leurs primes de motivation et d'heures supplémentaires de travail à compter de l'année 2012, les arriérés de 52 agents, le reliquat 2007-2011 sur leurs salaires et celui de 2004-2010 sur leurs frais de transport. Les plaignants ont exhorté les autorités à prendre en charge les problèmes de l'hôpital et à faire un audit pour diagnostiquer le mal qui le ronge. Face à cette situation, une fermeture du centre hospitalier est à envisager, à l'avenir. Pourtant M. Diarra est catégorique : ''les travailleurs ne le souhaitent en aucun cas», jure-t-il, mais en espérant que les autorités concernées réagissent...
DJIDI DIARRA
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