Publié le 19 Aug 2013 - 17:45
RÉFORMES JUDICIAIRES, REVENDICATIONS MATÉRIELLES, CORRUPTION

Les magistrats sur une triple détente...

Prendre au mot le pouvoir exécutif. C'est par ce moyen que l'Union des magistrats du Sénégal (UMS) a invité le Garde des Sceaux à parachever la réforme du système judiciaire sénégalais afin que l'indépendance des juges ne soit plus un vœu pieux sans contenu.

 

L'Union des magistrats du Sénégal (UMS) semble quelque peu exaspérée par les lenteurs notées dans l'exécution des réformes dans la Justice. Dans son discours d'ouverture à l'Assemblée générale de l'UMS, samedi à Saly Portudal, Abdoul Aziz Seck, président sortant et réélu, a affirmé que seule «une réforme des textes régissant la justice sénégalaise en général et les magistrats en particulier» est en mesure de renforcer «l'indépendance» du corps, «quelle que soit la volonté des tenants du pouvoir exécutif».

Pour le président Seck, les changements attendus par ses pairs, «entamés depuis bientôt dix ans», concernent «une gestion transparente de la carrière des magistrats fondée sur le mérite, la compétence et la performance». C'est ainsi seulement que «l'indépendance de la justice» proclamée par les autorités politiques pourra devenir une réalité dans notre pays, a-t-il insisté.

Dans un registre proche, l'Union des magistrats du Sénégal est revenue sur le dernier rapport de Transparency international dont l'indice de perception de la corruption épinglait la justice, en compagnie de la police et des partis politiques. A ce sujet, Abdoul Aziz Seck s'est montré réaliste. «Même s'il ne s'agit que d'une perception, qui peut être vraie ou fausse, même si nous sommes convaincus que l'écrasante majorité des acteurs de la justice, les magistrats en particulier, assurent les devoirs de leur charge avec dignité, probité et intégrité, a-t-il souligné, nous ne pouvons pas passer sous silence cette situation ou cette perception.»

Pour le président de l'Ums, «il est devenu indispensable que les notions d'éthique et de déontologie soient clairement formulées» car les «justiciables (…) n'auront confiance en l'institution judiciaire que s'ils ont la conviction que (les) magistrats exercent leurs pouvoirs dans le respect des valeurs fondamentales de la justice».

Point important qui tient à cœur la corporation, «des préoccupations d'ordre matériel» que Abdoul Aziz Seck a résumées en trois éléments : «conditions de travail», «accès à la propriété foncière» et «rémunération». Prenant acte «de la volonté du chef de l'Etat de construire de nouveaux palais de justice et d'en réhabiliter d'autres dans les régions», l'Union des magistrats du Sénégal salue par ailleurs «un début d'exécution» dans l'attribution de terrains à ses membres, et trouvent dans la baisse de la fiscalité sur les salaires des fonctionnaires un moyen de mettre un terme à un «système d'imposition qui grevait considérablement leurs revenus».

 

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