Publié le 20 Dec 2013 - 20:04
MORT DE CHEIKH MAWLANY SANÉ À LA PRISON DE REBEUSS

 Des ''manœuvres et manipulations'' autour de l'affaire

 

Les défenseurs des droits de l’Homme, en conférence de presse hier, au siège de la Rencontre de la défense des droits de l’Homme (RADDHO), ont déploré la recrudescence des actes de torture au Sénégal. Ils exigent toute la lumière dans la mort de Cheikh Mawlany Sané.

 

Les défenseurs des droits de l’Homme et les familles des victimes bandent les muscles. Contre les atrocités, les bavures policières, les tortures et traitements cruels, inhumains ou dégradants, ces différentes entités ont décidé de partir en croisade. ‘’Nous lutterons pour éviter ces actes jugés choquants et établir la vérité des faits liée aux délits et crimes et de torture'', a asséné Me Assane Dioma Ndiaye, hier lors d’une conférence de presse tenue au siège de la RADDHO. L'avocat a dénoncé ''les  interpellations psycho-traumatiques’’ des citoyens par les forces de l’ordre et ‘’les tentatives d’obstruction à la manifestation de la vérité’’ orchestrées par les médecins. 

Organismes de défense des droits de l’Homme et familles de victimes  souhaitent aujourd'hui une enquête impartiale pour faire la lumière sur la mort de Cheikh Mawlany Sané. Selon Aboubacry Mbodji, secrétaire général de la Rencontre de la défense des droits de l’Homme (RADDHO), ‘’la commission déjà mise en place est douteuse''.

Car poursuit-il, ''elle est composée du corps qui est impliqué dans cette affaire de Cheikh Mawlany Sané. Nous exigeons, dit-il, l’implication de la justice et des organisations des défenseurs des droits de l’Homme pour diligenter l’enquête. Ceci pour éviter les tentatives de manœuvres et de manipulations qui font obstruction à la manifestation de la vérité''. 

Lors de la rencontre, le frère du défunt, Assane Sané, a pris la parole pour annoncer une plainte contre X déposée auprès du procureur de la République. À ce propos, dit-il, un CD a été remis à Me Assane Dioma Ndiaye qui retrace le film de l’arrestation de Cheikh Mawlany Sané.

La recrudescence des actes de torture

En effet, en l’espace de deux mois, les défenseurs de droits de l’Homme ont été saisis pour 4 cas de torture dans des conditions qui frisent l’inimaginable, selon Me Assane Dioma Ndiaye, coordonnateur de la ligue sénégalaise des droits humaines.

Il s’agit de Cheikh Mawlany Sané retrouvé mort, le samedi 30 novembre 2013 à la prison de Rebeuss, de Chérif Ndao, âgé de 36 ans, décédé le 06 décembre dernier, des suites de sévices corporels infligés lors de manœuvres militaires dans un centre de formation à Thiès, de Antoine Robert Sambou dit Koulagné, décédé le 1er juillet dernier à Pointe Saint-Georges (Sud), des suites de ''mauvais traitements'' imputés à des militaires cantonnés dans cette localité située sur le fleuve Casamance, et de  Ibrahima Samb, âgé de 18 ans, mort des suites des coups et blessures par objet contondant.

La responsabilité de l’État

Si on en est là, explique Me Assane Dioma Ndiaye, membre du barreau pénal international Québec et agréé à la Cour internationale à la Haye, c'est parce que ''certains médecins établissent de faux certificats de genre de mort. Ils avancent des thèses tendant à écarter toutes enquêtes judiciaires''. Aujourd'hui, dit-il : ‘’Il y a des tentatives de diversion,  d’orientation de l’enquête. Car, certains  médecins n’ont pas manqué, dans l’affaire Cheikh Mawlany Sané et Chérif Ndao, d’avancer des thèses de mort naturelle.

Ces organismes invitent la justice à prendre ses responsabilités et à poursuivre  ''certains médecins, pour faux et usage de faux et tentative d’obstruction à la manifestation de la vérité''. De même, ils accusent  l’Etat d’être responsable de la férocité des forces de l’ordre ou des agents pénitenciers, faute d’application de la convention ratifiée en 1984 contre la torture. ‘’On note une recrudescence des actes de torture. Nous exigeons une enquête impartiale et indépendante pour dénicher les coupables et les traduire en justice’’, a conclu Me Assane Dioma Ndiaye.

EMMANUEL BOUBA YANGA (STAGIAIRE)

Section: 
CRD GAMOU MÉDINA BAYE NIASS : Des engagements pris pour un bon déroulement de l'événement
APRÈS DES JOURS D’ATTENTE LIÉS À LA GRÈVE DES TRAVAILLEURS DE LA JUSTICE : Moustapha Diakhaté et Bachir S. C. Sarr Fofana fixés
CONDAMNÉ EN PREMIÈRE INSTANCE À 15 ANS DE RÉCLUSION CRIMINELLE POUR LE VIOL DE SA DEMI-SŒUR : Le parquet général requiert l’acquittement de Fallou Fall
FONCIER AU SÉNÉGAL : Le Crafs salue la transparence et alerte sur le risque de décentralisation du foncier rural
DÉTENU DEPUIS OCTOBRE 2024 : L'affaire Khadim Ba portée à l'international 
THIÈS – COTISATIONS SOCIALES DANS LES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES : Vers une meilleure synergie entre l’Ipres, la CSS et les autorités
ANTIBIORÉSISTANCE EN AFRIQUE : Alerte rouge sur 14 pays, dont le Sénégal
ÉDUCATION, EMPLOI, SANTÉ : Diomaye Faye trace les priorités de l’État
PROMOTION DES ÉNERGIES RENOUVELABLES : L’Aner sensibilise les populations du Nord
CCRS-CSE
Un homme arrêté avec 5 kg de chanvre indien
SÉJOUR DE CHEIKH OULD KHAIRY À DAKAR : La capitale sénégalaise sous la lumière mouhamédienne
POLITIQUE SECTORIELLE DE LA JUSTICE : Des orientations stratégiques pour faire face aux défis
MENACE CONTRE UN AVOCAT DE NETANYAHU Des Libanais du Sénégal visés dans un projet d’assassinat
TENSIONS AUTOUR DE LA CARRIÈRE DE BASALTE : Soussoung sous les feux des projecteurs !
District sanitaire de Kidira
Santé sexuelle des jeunes
JOURNÉE MONDIALE DE LUTTE CONTRE LES HÉPATITES Plus de 1,8 million de Sénégalais sont porteurs chroniques d’hépatites B et C
Opérations police Thiès
VOL EN MARGE DU COMBAT BOMBARDIER–JACKSON : Trois individus interpellés