L’histoire du nourrisson mort, retrouvé sur un dépotoir de l’université Cheikh Anta Diop, n’a pas fini de défrayer la chronique au sein du Campus. La Police a décidé d’ouvrir une enquête sur cette affaire d’infanticide.
16h au campus de l'Ucad. Devant le terrain de basket de l’Université, des policiers en uniforme, des sapeurs-pompiers et des responsables du Coud (centre de œuvres universitaires de Dakar) forment un cordon de sécurité, devant un des dépotoirs d’ordures près du pavillon A.
‘'Circulez! II n’y rien à voir ’’, hurle un agent de la Police, devant une foule importante d'étudiants. ‘’Il paraît qu’on a trouvé un nourrisson dans un dépôt d’ordures‘’, renseigne Oumar Diaw, étudiant à la Faseg.
Au milieu de la foule se tient un homme de teint clair, en tenue bleue enduite de graisse. Ernest Camara, débarrasseur du restaurant Central depuis dix ans, et visiblement sous le choc, a du mal à cacher ses émotions. Il partage son désarroi : ‘’J’ai découvert le corps dans un sachet aux environs de 14 heures au milieu des ordures.
Sans chercher à en savoir plus, je l’ai fermé, avant d’avertir les services de sécurité du Coud qui ont alerté à leur tour la Police‘’, déclare-t-il la voix grave. En outre, pour lui, cet abandon s’est produit durant la matinée, car lors de la dernière rotation du camion benne à 10 heures, le sachet n'y était pas.
Les supputations allant bon train sur l'auteure du crime, Aminata Sy, étudiante en Licence Géographie, affirme avec force qu'il est impensable que ce soit une étudiante. ‘’Il est impossible de cacher une grossesse ici dans des chambres. Et en plus, dans le campus social, très peu de filles y logent. La plupart d’entre elles vivent à Claudel’’, ajoute Catherine Faye.
Ce qui n’est pas de l’avis de l’un des agents du Coud, pour qui, compte tenu du filtrage des entrées, il est très difficile de commettre ce genre de forfait sans être démasqué.
Sur ces entrefaites, les sirènes hurlent.
L’ambulance des pompiers s’ébranle rapidement vers l’avenue Cheikh Anta Diop emportant sa ‘’cargaison macabre’’ et avec lui le fin mot de cette affaire. Un mystère qui n’est pas près de s’éclaircir, car les autorités du Coud ont décidé de se murer dans le silence.
PAR MAMADOU MAKHF0USE NGOM