Publié le 19 May 2014 - 11:07
CONCESSION MANUTENTION DES INDUSTRIES MINIERES A NECOTRANS

''3000 personnes seront au chômage'', selon des opérateurs portuaires 

 

La cession de la manutention des industries minières à Necotrans continue de  soulever une vague d’indignation. La dernière en date est portée par des opérateurs portuaires qui dénoncent la perte programmée de plus de 3000 emplois et la disparition d’une dizaine d’entreprises.

 

Remous au Port autonome de Dakar. A l’origine, la cession de la manutention des industries minières à Necotrans qui continue de susciter la polémique. Le processus, mené à terme, fera perdre à plus de 3000 personnes leur emploi, informent des opérateurs portuaires. ‘’Les Industries chimiques du Sénégal, c’est au moins 2500 employés ; rien que sur la plate-forme portuaire, il y a 50 à 60 personnes, MLT S.A, c’est 300 personnes au minimum, sans compter les autres entreprises qui seront touchées. C’est en gros 3000 personnes qui risquent de perdre leur emploi’’, souligne le Directeur général de Manutention Logistique Transport, (MLT S.A). 

Et Ndiankou Mbengue de dire qu’avec Necotrans, les autorités portuaires veulent récupérer le travail qui est fait dans le domaine de la manutention par les entreprises sénégalaises comme les ICS, MLT S.A, SSPT. Et pourtant, poursuit-il, cela fait des années que ces entreprises travaillent dans le secteur et assurent la manutention des produits pondéreux. C’est-à-dire tout ce qui est produits miniers comme le charbon, les phosphates, clinkers etc. Mais surtout de produits qui transitent au port de Dakar, importés et exportés par des sociétés basées au Mali.

Le Dg de MLT S.A poursuit que ce trafic qui fait 1,2 million de tonnes veut être confisqué par le port au profit de la société Necotrans. Laquelle n’a pas l’expérience, ni la compétence, encore moins la justification économique’’. Ndiankou Mbengue s'étonne qu'on puisse céder le monopole de l’activité de manutention à une seule entité. Il en déduit, sur le ton de la raillerie, que Necotrans a remporté un jackpot puisqu’il lui a été cédé 91 000 mètres carrés moyennant un ticket d’entrée de 2 milliards et une facture de 22 milliards par an.

La préférence nationale encore sacrifiée

Pour Ndiankou Mbengue, c’est clair que dans cette affaire, il est question de favoriser une multinationale au détriment des sociétés sénégalaises. Il souligne au passage que les entreprises sénégalaises en question font leur travail ‘’très bien’’ depuis des années. Pour exemple, confie -t-il, ‘’le premier bateau de minerai de fer qui est passé au port de Dakar, c’est nous qui l’avons amené.

Le charbon qui va à la cimenterie du Mali aurait pu passer par le port d’Abidjan, mais nous avons discuté avec les cimentiers au Mali pour le faire passer par le port de Dakar’’. Ce qui est donc valable pour le môle 8 l’est aussi pour le môle 2''. C’est aussi valable pour la plate-forme de soumission, déclare M. Mbengue.  Conseiller spécial du directeur général de MLT S.A, Ismaïla Diakhaté est revenu sur le processus d’asphyxie qui guette les entreprises sénégalaises.

Il l’explique ainsi: ‘’dans l’exploitation portuaire, il y a ce qu’on appelle les terminaux ; un terminal à pour vocation de traiter un trafic donné. Ce qui est visé au môle 8, c’est le traitement du trafic des pondéreux non alimentaires. Toutes les sociétés qui évoluaient dans ce secteur vont fermer, parce qu’à cause de la concession du terminal, l’activité sera affectée à Necotrans’’. Ce qui va engendrer, selon l’expert maritime, ‘’la fermeture des sociétés qui évoluaient dans le secteur et si elles ferment, elles emporteront leurs employés, leurs investissements et leurs infrastructures’’.

Une attribution sans appel d’offres

Travailleur aux Industries chimiques du Sénégal, Mansour Ndiaye regrette que Necotrans arrive à un moment où les ICS battent de l’aile, assommées par plusieurs problèmes internes. Il décrète qu’avec l’arrivée de Necotrans, c’est pratiquement la clé sous le paillasson. ‘’Il faut savoir que le terminal portuaire des ICS date de 1957, avec l’implantation des phosphates de Taïba, avant la fusion ICS-Taïba. Nous sommes donc au port par rapport à des actes administratifs légaux’’, déclare Mansour Ndiaye.

Ce qui fait dire à Ismaïla Diakhaté que la présence de Necotrans ne se justifie pas, si on se réfère à la loi. Parce que, d’habitude, les concessions sont une délégation de la commande publique et le principe de base est de faire un appel d’offres pour dire quel est le schéma le plus intéressant pour le peuple.

Il dénonce que cela ne se soit pas passé avec Necotrans : ‘’il n’y a pas eu d’appel d’offres, les gens se sont réunis en Conseil d’administration et ont décidé d’affecter le trafic des pondéreux non alimentaires à Necotrans. Au-delà du problème de la légalité que nous contestons, c’est un problème d’opportunité. Est-ce qu’on peut, sur la base d’une simple décision, envoyer 3000 emplois directs au chômage pour aller le donner à une structure qui n’a jamais fait les preuves de son expérience dans le trafic?’’, s’interroge-t-il, en colère. 

AMADOU NDIAYE

 

 

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