Publié le 2 Jun 2014 - 02:49
BUSINESS HALAL, FINANCE ISLAMIQUE

Un business qui profite à 90% à des pays non musulmans

 

Le halal, un concept qui renvoie à des produits de consommation, représente pour les économistes un véritable enjeu de développement. Si le business halal de même que la finance islamique sont en pleine expansion un peu partout dans le monde, ces deux concepts sont encore méconnus sous nos cieux où une vaste campagne de sensibilisation est en train d'être menée.

 

Le halal, un mot arabe qui a une forte connotation islamique. Très en vogue, il renvoie à ce business qui se développe à une vitesse vertigineuse dans le monde. Pourtant, selon le Dr Abdou Karim Diaw, consultant, titulaire d'un doctorat en finance islamique soutenu en Malaisie, le halal est aussi vieux que le monde. ''Halal est le contraire de haram qui signifie interdit. Il renvoie à ce qui est licite et touche tous les domaines de la vie du musulman qui ne doit consommer que du licite'', explique-t-il à EnQuête.

Le Sénégal a commencé à se familiariser avec ce nouveau jargon par l'entremise de produits alimentaires labellisés Halal qui ont investi depuis peu le marché. Selon le Dr Diaw, le concept a dépassé l'alimentaire pour toucher maintenant divers autres secteurs de l'économie et des affaires comme l'agrobusiness, la finance islamique... Au niveau mondial, les retombées économiques, sociales et financières de ce business nouveau profiteraient à 90% à des pays non statutairement musulmans. 

‘’Moudaraba’’, ‘’moucharaka’’, ‘’sukuk’’, «ijara», etc. pour enrichir les Sénégalais

Sur la pointe des pieds au Sénégal, mais de manière plus franche ailleurs, une diversité de produits est mise à la disposition des clients. Entre autres : la ‘’Moudaraba’’. Avec cette formule, la ''banque procède à la collecte de dépôts sous forme de contrats de Moudaraba qu’ils replacent auprès de ses clients en usant de modes de financement à tempérament ou participatifs'', lit-on sur le site de la Banque islamique du Sénégal (BIS).

Par le biais de la ‘’mourabaha’’ ou vente à bénéfices, il est question d’acheter ‘’les marchandises ou les matériaux à des fournisseurs sur ordre d’un client pour les revendre à ce dernier avec une marge de bénéfice fixée à l’avance.’’ C'est un prêt à moyen ou long terme garanti par l'institution.

Pour sa part, le «ijara» s'inscrit dans la même veine. Elle permet aussi aux clients d’une banque islamique de disposer d’équipements, de terrains, de biens immobiliers ou de véhicules. Il pourra se prévaloir de son titre de propriétaire quand il aura fini de s’acquitter d’une dette échelonnée dans le temps.

Le «sukuk» ‘’a une échéance fixée d’avance et est adossé à un actif permettant de rémunérer le placement en contournant le principe de l’intérêt. Les sukuk sont structurés de telle sorte que leurs détenteurs courent un risque de crédit et reçoivent une part de profit et non un intérêt fixe et commun défini à l’avance’’.

‘’Bière halal’’, ‘’champagne halal’’, ‘’sextoys halal’’, tous dans la mêlée !

Les musulmans ont connu  les «bonbons halal», les «dentifrices halal», les «jouets d’enfants halal» des «cosmétiques halal», de la «mode halal», du «tourisme halal», de la« musique et les cassettes vidéo halal», des «sites internet halal», de «l’édition halal», des «émissions de TV halal». Ils découvrent, de plus en plus, de nouveaux types de produits halal qui font fureur. Les musulmans découvrent la «bière halal», le «champagne halal», le «sextoys halal», le «halal dating/agences de rencontre halal». 

«C’est un marché en forte explosion  dont les premiers consommateurs (1,6 milliard) sont les musulmans, mais un marché qui échappe aux mains des industriels et entrepreneurs musulmans», explique le professeur Khadiyatoulah Fall. «Parmi les dix plus grands pays producteurs de viande halal, aucun n’est un pays musulman (…). 90% des bénéfices du marché halal vont en Occident.» Ce que confirme le Dr Abdou Karim Diaw. «Il a fallu développer ce concept dans les pays non musulmans pour permettre à nos frères de s'en tenir aux préceptes islamiques en termes de consommation de produits alimentaires ou pharmaceutiques, de même qu'en termes de pratiques.» 

Conséquence : ces produits n'ont pu être vulgarisés que dans les pays occidentaux qui ont fini par prendre l'avantage sur les pays musulmans. «A l'origine, des Musulmans, minoritaires dans ces pays occidentaux, avaient du mal à trouver des produits conformes aux principes islamiques.''

Matel BOCOUM

 

 

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