Publié le 10 Jul 2014 - 14:12
EXAMENS DE FIN D’ANNEE AUX FACULTES DE DROIT ET LETTRES

La session unique au menu

 

Après plusieurs semaines de grève contre la session unique, les étudiants de la Fac de Lettres et de Droit  ont finalement décidé de se plier à la décision de leurs administrations respectives. Faisant ainsi contre mauvaise fortune bon cœur.

 

Le muezzin de la mosquée de l’université appelle à la prière de 17 heures. Des amphis du campus pédagogique, les étudiants répondent à l’appel. Le hall du nouvel amphi de la Fac de Lettres est transformé en lieu de prière. Sur deux rangées bien disposées, un étudiant décale d’un pas à l’avant, s’improvise imam et dirige la prière. Ramadan oblige, ils sortent des salles pour venir satisfaire à cette obligation religieuse.

 Les cours ont repris dans cette faculté, malgré la grève de 72 heures décrétée par un groupe d’étudiants qui réclament le ‘’Master pour tous’’, et qui en même temps déclinent la proposition de tenir une seule session. Les grévistes passent tous les matins pour les empêcher de faire cours, mais tous les étudiants ne suivent pas le mot d’ordre, renseigne Fatou Ndiaye, étudiante en Licence 3 Anglais. Selon Mahmoud Sow, lui aussi étudiant en licence 3,  même si la session unique est anormale, ils n’ont pas le choix. Pour lui, les perturbations de l’année universitaire remontent à la grève des professeurs en 2012 qui avait duré 6 mois. ‘’Nous payons les pots cassés des troubles dont nous ne sommes pas à l’origine ‘’, dit-il.

A l’intérieur de l’Amphi B, le professeur de littérature africaine déroule normalement sa séance. Une salle à moitié remplie ; et les étudiants, très concentrés, écoutent attentivement M. Dionne. Annette, air groggy, loin du groupuscule d’étudiants qui s’entassent au devant de l’amphithéâtre, ne semble toujours pas retrouver son rythme. Elle explique qu’elle est restée longtemps sans faire cours. ‘’ En plus, je suis déconnecté et j’ai peur de la session unique, car on n’a aucune possibilité de se rattraper après les examens’’. Trouvé sur l’amphi A, Djibril Lam, étudiant en première année de Géographie, soutient que la session unique vaut mieux qu’une année invalide. ‘’Nous sommes obligés de subir la session unique quelles qu’en soient les conséquences‘’, ajoute-t-il.

A la fac de Droit, loin d’une atmosphère de fin de journée, c’est plutôt des profs qui commencent les cours. Dans l’amphi Ahmet Baba, un professeur installe son vidéoprojecteur pour démarrer son premier cours du second semestre. Les cours vont se tenir en même temps que les examens de premier semestre et les séances de travaux dirigés, nous renseigne Bara Ndiaye, délégué des étudiants.  Ces derniers estiment faire des sacrifices pour sauver l’année. Pour Carpha Camara, étudiant en licence 3 en Droit des Affaires, tous ces retards ont pour source la défaillance de l’administration. ‘’On nous contraint à la session unique, c’est contre notre volonté‘’, martèle-t-il.

En raison de la session unique, une nouvelle formule a été adoptée à la Fac de Droit. Il s’agira de tenir les séances de TD le matin et les cours magistraux le soir. ‘’Si l’on respecte l’emploi du temps, on sera obligé de terminer les cours tous les jours à 20 heures ‘’, confie Christelle Diatta, étudiante en deuxième année. Elle déplore également un manque d’information. ‘’ On ne sait même pas comment vont se dérouler les examens.

On se pose beaucoup de questions sur les tenants et les aboutissants de la session unique et des mesures d’accompagnement‘’. Pour Bara Ndiaye, une seule promesse a été tenue par l’assesseur, c’est de tenir chaque 15 jours un examen. Il souligne que ‘’le 31 août, les salles seront fermées et les professeurs prendront leurs vacances. Et à partir du 3 octobre, les examens du second semestre se tiendront, en même temps que les matières à travaux dirigés‘’.

Les étudiants devront serrer la ceinture pour suivre les cours jusqu’à une heure tardive, en même temps observer le jeûne. Mais à une heure de la rupture, la fatigue se ressent sur tous les visages. Et pour ceux qui ne peuvent résister, les bancs installés dans les amphis  servent de lit en plein cours.

Bon sommeil ! En attendant le réveil pour une session unique pleine d’incertitudes.

Seydina Bilal DIALLO

 

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