Publié le 20 Aug 2014 - 15:06
MOUSTAPHA LO DIATTA NOMME SECRETAIRE D’ETAT

L’Anrac cherche un nouveau Directeur général

 

Alors qu’elle peine à décoller depuis sa création en 2006, l’agence nationale pour la relance des activités économiques et sociales en Casamance doit faire face à des luttes féroces entre cadres du pouvoir dont certains la verraient bien rester dans le giron ethnique du Sud.

 

Ça manœuvre ferme dans les cercles du pouvoir pour désigner le nouveau patron de la stratégique Agence nationale pour la relance des activités économiques et sociales en Casamance (Anrac), en remplacement de Moustapha Lô Diatta (élu maire de Djinaky, dans le département de Bignona, lors des dernières élections locales), nommé secrétaire d’Etat, chargé à l’Accompagnement et à la mutualisation des Organisations Paysannes dans le gouvernement de Mahammed Dionne.

Dans les milieux des cadres casamançais et des porte-étendards de l’Apr en Casamance, les candidatures ne manquent pas pour une agence au cœur de ce qui était « le plan de paix » élaboré par l’ancien président de la République, Me Abdoulaye Wade, pour mettre un terme au conflit vieux de 32 ans maintenant. Une agence surtout juteuse.

Du social à petite dose

L’Anrac, qui est sous la tutelle de la Primature, a un budget d’investissement qui s’élève, depuis sa création, à 500 millions de francs Cfa. A la faveur de la Loi de finance rectificative votée en fin décembre 2013, ce budget devait passer à un milliard de nos francs. De fortes oppositions avançaient l’argument que ce «Plan Marshall pour la Casamance », annoncé depuis la campagne électorale pour la présidentielle de 2012 par Macky Sall, devrait prendre en charge les justificatifs d’un hypothétique doublement du budget de l’Agence. Toujours est-il que depuis sa création, de 2006 à 2012, sous la direction de l’avocat Me Pierre-Marie Bassène, la structure n’a pas su décoller. Et à l’instar de la plupart des organisations similaires de l’Etat, ses charges de fonctionnement l’ont empêchée d’atteindre ses objectifs ; seulement du « social » par à-coups…

L’Anrac devait bien aider à « relancer les activités économiques et sociales » en Casamance, être finalement la panacée pour arriver à la fin des hostilités entre le Mfdc et l’Etat via l’insertion de maquisards dans des projets de développement. « Le président Wade portait beaucoup d’espoir sur sa trouvaille, mais les gens n’ont pas suivi », s’est contenté de lâcher un candidat au poste de Dg de l’Agence, pourtant membre de la Coordination des cadres de l’Apr.

Casse-tête ethnique

Quand il est nommé en août 2012 à la tête de l’Agence, en remplacement de Pierre-Marie Bassène, Moustapha Lô Diatta, ex-enseignant-chercheur à l’Université de Ziguinchor, « apériste » de la première heure et coordonnateur des cadres du parti présidentiel dans le département de Bignona, le président de la République a fini de mettre en chantier le Ppdc (Projet Pôle de Développement de la Casamance) estimé à 20 milliards avec le soutien de la Banque Mondiale. Risque de doublon.

La suppression de l’Agence a même été évoquée un moment. Mais les dégâts collatéraux que cette décision aurait créés sont sans commune mesure avec l’entretien, aux frais du contribuable, de l’Anrac. On appelle ce type de structure un « fromage de la République ». C’est ce qu’ont compris les cadres apéristes originaires du Sud du pays.

Mais ils devront faire avec la décision du Mfdc de continuer à avoir son mot à dire dans la désignation des responsables de l’Agence, comme ce fut le cas lors de sa création. Surgit alors la question qui gène en haut lieu, qu’on ne peut évoquer qu’en petit comité, bref, la question qui tue : pourquoi le poste de Dg de l’Anrac devrait-il automatiquement revenir à un cadre Joola ? La question « ethnique » étant marginalisée au Sénégal (certains en parlent, du moins avec pudeur), les autorités marchent sur des œufs à propos de ce dossier….

Lamine SENE

 

 

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