Publié le 21 Aug 2014 - 03:20
LE SENEGAL DANS LE RAPPORT 2013 DU GIABA

Les rouages huilés de la corruption et du blanchiment 

 

Au Sénégal, les infractions sous-jacentes les plus courantes ont pour noms trafic de drogue, cybercriminalité, fraude fiscale, etc. L’immobilier reste le principal moyen de blanchiment. C’est ce qui émerge du rapport 2013 du GIABA. L’année dernière, 109 déclarations d’opérations suspectes ont été signalées.

 

Le Groupe international d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’ouest (GIABA) a sorti son rapport annuel 2013. Dans ledit document, il est noté que le rapport national du Sénégal a répertorié le trafic de drogue, la fraude fiscale et les autres investissements ainsi que la cybercriminalité comme les infractions sous-jacentes les plus fréquentes durant l’année passée. «L’INCSR (rapport de l’organe international de contrôle des stupéfiants) 2013 du département d’Etat américain étend la liste pour y inclure les fraudes bancaires et de dépôt, la falsification de documents, la revente de voitures volées et les combines à la Ponzi», précise le document.

Le rapport, reprenant celui du l’INCSR, relève également l’existence d’un ‘’taux de corruption élevé dans le pays’’, un phénomène qui a affecté tous les niveaux de gouvernance et le commerce. Pour blanchir cet argent illicite, les contrevenants empruntent les canaux de l’immobilier et le secteur des entreprises et professions non financières désignées (EPNFD). A ces moyens, il faut ajouter le commerce si l’on considère l’INCSR. Tout ceci s’explique surtout par le fait que le Sénégal est frontalier à la Guinée Bissau et au Mali, deux pays touchés par le crime organisé transnational et les activités terroristes.

Face à la situation, le GIABA semble convaincu du dispositif mis en place par le Sénégal pour lutter contre ces infractions. En dehors de la CREI et de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC), le rapport se félicite du réaménagement du bureau du Vérificateur général et l’adoption de la loi sur la gestion transparente qui contraint désormais les élus et certains fonctionnaires à la déclaration de patrimoine.

Grâce à tout cet arsenal, des peines d’emprisonnement ont été prononcées, des amendes et confiscations décidées, suite à des accusations de blanchiment. En guise d’illustration, les rapporteurs constatent que la Cellule de répression financière (CRF) a reçu 109 déclarations d’opérations suspectes liées au blanchiment d’argent. «Quatorze des cas analysés ont été envoyés aux autorités d’exécution, aux fins d’enquête et de poursuite, et trois condamnations ont été prononcées», souligne-t-on.

Cependant, le pays connaît des lacunes dans la lutte contre le blanchiment. Outre la nécessité de formation du personnel et l’expansion des réseaux de la CRF par la signature de protocole d’entente, il y a lieu de procéder à l’adoption d’un cadre approprié de l’approche fondée sur les risques. La mise en œuvre de mesures de vigilance pour la surveillance continue des relations et transactions avec les clients, des mesures renforcées pour les clients à risque élevé ainsi que le renforcement de l’obligation de déclarer les tentatives d’opérations figurent entre autres parmi les failles.

Les risques qui ceinturent le Sahel

«Le terrorisme, le trafic d’armes, de drogues, la traite des personnes, et d’autres formes transnationales de criminalité organisée menacent la sécurité dans cette vaste région sahélienne de l’Afrique au Sud du Sahara». Cette mise en garde du secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, le GIABA l’a reprise dans son rapport 2013 pour montrer le risque élevé auquel l’Afrique de l’Ouest est confrontée, avec notamment les organisations affiliées à Al Qaïda au Mali et au Niger, et Boko Haram au Nigeria. Un ensemble de facteurs qui accroissent considérablement les possibilités de blanchiment d’argent. A noter cependant, les importants progrès sur le plan économique et démocratique.

 

 B. WILLANE

 

Section: 
PRISONS SURPEUPLÉES, PRISONNIERS MALADES, LONGUES DÉTENTIONS : Yassine promet des réformes structurelles
ACCÈS AUX INFORMATIONS SUR LES BÉNÉFICIAIRES EFFECTIFS : Une avancée majeure dans la gouvernance des ressources naturelles
ASER-PAPE MAHAWA DIOUF : Le porte parole adjoint de l’APR risque six mois de prison dont trois mois fermes
AFFAIRES PAPE MALICK NDOUR ET NGONE SALIOU DIOP : Silence, on auditionne !
Diourbel
COUTS DE L’ELECTRICITE : La CRSE rassure sur les tarifs et ouvre une enquête indépendante
Rentrée rouge
SECTION DE RECHERCHES - ACCUSATION DE TORTURE ET COMPLICITÉ : Pape Malick Ndour se lave à grande eau
RENTREE SCOLAIRE 2025-2026 : Thiès en alerte face à la menace de la maladie Mpox
SAISIES DE BILLETS NOIRS ET DE FAUX MÉDICAMENTS : Le grand coup de balai de la douane à Dakar et à Koungheul  
GESTION DE LA PUB DE LÉTAT : Presse étouffée, propagandistes choyés
Arrestation
DRAME A NGUEKOKH : ACCIDENT DE LA CIRCULATION : Deux morts et une vingtaine de blessés
INONDATIONS DANS LA VALLÉE DU FLEUVE SÉNÉGAL : Entre détresse humaine et rentrée compromise  
Agence sénégalaise de règlementation pharmaceutique
AGRESSION DES LACS DE LA BANLIEUE : Dr Cheikh Tidiane Dièye et Dr Abdourahmane Diouf montent au front
PRATIQUE DE LA MEDECINE AU SÉNÉGAL : Une vingtaine de plaintes déposées en 2025 contre des médecins et des structures de santé
DAKAR-PLATEAU CHANGE LE NOM DE SES RUES : Entre devoir de mémoire et défis pratiques  
THIES - SANTE : La Fondation Pape Matar Sarr s’engage aux côtés de l’hôpital régional
DGID