Publié le 27 Oct 2014 - 20:13
CITE RELIGIEUSE ABANDONNEE DES POLITIQUES

La révolte de Thiénaba, après Tivaouane

 

Et de deux pour les cités religieuses ! Après Tivaouane, la ville sainte de Thiénaba se révolte contre l’Etat du Sénégal. Pour les petits-fils du fondateur de Thiénaba, l’Etat n’a rien fait dans la cité d’Amary Ndack Seck.

 

Considérée comme l’une des plus vieilles confréries du Sénégal, Thiénaba reste la plus vieille des cités religieuses, selon le constat des fils de Serigne Ibrahima Seck, 2e Khalife général de Thiénaba. Dans le cadre des préparatifs du gamou annuel de leur grand père, prévu le samedi 08 novembre 2014, ils ont tenu un point de presse, ce week-end. ‘’En terme d’infrastructures, Thiénaba est déficitaire’’, considère Serigne Ahmad Ndame Seck, fils de Serigne Ibrahima Seck. Le professeur Souleymane Dia de renchérir : ‘’Mamadou Dia est le seul exemple qui s’est bien comporté jusque-là. Il a fait tout ce qu’il avait à faire. En deux ans de pouvoir, il a construit l’école primaire de la ville. Mieux,  il a électrifié toute la commune au début des années soixante. Senghor, lui, a transféré son conflit avec Serigne Ibrahima Seck sur Thiénaba. De ses responsabilités d’homme d’Etat, il n’a absolument rien fait pour cette ville. Abdou Diouf n’est  pas allé plus loin que son mentor, malgré de solides amitiés qu’il avait avec les chefs religieux de Thiénaba’’.

Quant au Pape du Sopi, ajoute le petit-fils de Serigne Ibrahima Seck, ‘’il a un peu corrigé le tir, mais sans aller jusqu’au niveau des attentes de Thiénaba. Macky Sall, lui, a visité Thiénaba, dernièrement et a pris l’engagement, devant le Khalife général Serigne Cheikh Tidiane Seck, de corriger cette injustice, en inscrivant Thiénaba dans le nombre des foyers religieux pour lesquels il y aura un programme spécial ; par rapport à cela, il y a de l’espoir. Mais concrètement, nous n’avons encore rien vu’’, a lâché le professeur d’université.

Quand le Khalife Serigne Ibrahima Seck a refusé son aide à Senghor

Le déclin de la ville sainte a commencé, selon Thiénaba, au lendemain du ‘’coup d’Etat de l’ex-président sénégalais Senghor contre Mamadou Dia. ‘’Beaucoup disent que c’est Mamadou Dia qui a fait un coup d’Etat à Senghor, alors que c’est le contraire. C’est une aberration historique. Mamadou Dia détenait le pourvoir, il ne pouvait alors faire un coup d’Etat. Senghor n’avait pas le pouvoir. Après avoir écarté Dia, il a envoyé une délégation dans tous les foyers religieux chercher de l’appui, pour renforcer son pouvoir. Et quand il est venu ici, le Khalife général d’alors Serigne Ibrahima Seck a refusé de s’allier avec lui, à cause du coup d’Etat et de l’emprisonnement de son ami Mamadou Dia à Kédougou’’.

Ainsi fut, selon le professeur, le début d’une longue guerre froide entre Thiénaba et le pouvoir socialiste. ‘’Partout au Sénégal, Thiénaba jouit d’un grand respect, à cause de son histoire. Il y a un déficit d’investissement qui n’est pas à la hauteur de cette histoire. Thiénaba a été créée en 1882. Elle reste la plus vieille confrérie du Sénégal. Le fondateur Amary Ndack Seck, né en 1830, a combattu les blancs jusqu’à son dernier souffle. Il a fait un djihad pour implanter l’islam au nord-ouest du Sénégal. Il fait partie des rares résistants qui a presque réussi à faire sortir les blancs du territoire sénégalais’’.

Selon le professeur, ‘’il a été le 39e  Bourba Djolof,  de 1870 à 1875, en compagnie de Cheikh Amadou. Le duo est ensuite entré au Cayor et a dirigé les deux royaumes’’. Donc, poursuit Pr Souleymane Dia, ‘’Serigne Ahmadou Ndack Seck, fondateur de Thiénaba, a dirigé la plus grande colonie du Sénégal, le Djolof, et la plus grande puissance du pays, le Cayor’’.

Fort de ces éléments, les petits de Serigne Thiénaba soutiennent que l’Etat n’a pas rendu la monnaie de sa pièce à la ville sainte. ‘’Mais tout cela, nous le mettons sur le compte de la conjoncture politique’’, évacuent-ils.

NDEYE FATOU NIANG (THIES)

 
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