Publié le 19 May 2015 - 18:13
EROSION COTIERE DANS LA PETITE COTE

Entre peur et désespoir

 

L’érosion côtière est un fléau douloureusement ressenti dans la Petite côte. Aujourd’hui, ce sont des plages entières qui sont menacées de disparition et réduites à leur plus simple expression. Face au phénomène et devant les sommes colossales qui ont été investies, différentes stratégies sont développées par les investisseurs privés et les autorités pour ralentir, voire stopper l’avancée de la mer.

 

Depuis presque une décennie, la Petite côte subit la loi des vagues marines qui grignotent de jour en jour ses plages. Dans beaucoup de zones qui jadis bénéficiaient d’une centaine de mètres de plage, il ne reste plus que des portions congrues, grâce aux digues de protection qui ont été érigées pour ne pas que les plages soient totalement englouties. De la commune de Somone à Saly, tout le long de la plage, les hôtels sont menacés. Les uns de disparation et les autres de perte d’emplois. Dans cette zone qui est l’une des principales destinations touristiques du Sénégal, il y a toujours le soleil, mais les plages sont fortement agressées par la mer. De fait, le site peine aujourd’hui à répondre aux normes.

La situation est à ce point critique que la plage est devenue une denrée rare dans la station balnéaire de Saly. Ainsi, la lutte contre l’érosion côtière s’organise, afin de protéger les plages qui sont un maillon essentiel. Certains investisseurs ont casqué beaucoup d’argent pour construire des digues de protection et des brise-lames dans l’optique de diminuer la force du courant marin qui prend d’assaut la côte. A titre d’exemple, au niveau de l’hôtel Les Filaos, un investissement de 150 millions a été consenti pour sauver 5 à 6 mètres de plages. «Nous avions une plage assez large qui nous distançait de la mer d’une cinquantaine de mètres », renseigne le directeur général de l’hôtel, Ibrahima Sarr.

Ensuite, il montre du doigt une bouteille plastique suspendu et flottant à la surface de l’eau à une quarantaine de mètres de la plage actuelle. « Vous voyez cette bouteille là, en 2010- 2011, c’est là où débutait la plage. Mais deux ans plus tard, l’eau de mer a commencé à nous envahir ». Conscient du danger, la direction de l’hôtel a pris des mesures hardies. « Pour anticiper sur les dégâts que peuvent causer les vagues sur la disparition de la plage, nous avons donc dépensé une somme de 150 millions pour construire cette  digue de protection. Avec les brise-lames, il y a le sable de la mer qui se déverse sur la côte. Et grâce à ce système, nous avons pu récupérer 3 à 4 mètres de plage. Parce que l’eau de mer avait englouti tout l’espace », ajoute Ibrahima Sarr.

La peur des houles du sud

Seulement à Mbour, il y a un phénomène de dessablage et d’ensablage dû aux houles. Entre la houle du sud et la houle du nord, c’est l’enfer ou le paradis chez les hôteliers. Entre le mois de juin et septembre, c’est la peur au ventre chez les investisseurs qui redoutent les conséquences des houles du sud. Ces vagues sont fortes et engloutissent la plage. Contrairement à la houle du nord venant de la Mauritanie. Entre octobre et mai, les vagues du nord déposent du sable sur la plage. D’autres investisseurs par contre, au lieu de créer des digues de protection et des brise-lames, préfèrent mettre des sacs de sable tout le long de leur hôtel.

C’est le cas à l’hôtel Palm Beach. Sur une cinquantaine de mètres, des centaines de sacs de sable sont superposés. Ils constituent une digue protection, non pas pour protéger une plage qui n’existe quasiment pas, mais plutôt pour protéger les bâtiments qui sont menacés par l’eau de mer. Conscients de l’effet négatif de la disparition des plages, les élus locaux des 16 collectivités locales du département de Mbour, dont les populations vivent directement des retombées du tourisme, ont créé un collectif des maires de la Petite côte (CMPC). Dans leur plan d’actions, figurent deux points essentiels : la lutte contre l’érosion côtière et la gestion des ordures.

ANDRE BAKHOUM (MBOUR)

 

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