Publié le 2 Jun 2015 - 17:31
KEDOUGOU

40% de la population naissent, se marient et meurent sans pièce d’état-civil 

 

La région de Kédougou a abrité hier la cérémonie de lancement de la 19e édition de la semaine nationale de l’école de base. Un choix qui s’explique par le fait que 40% de la population y naissent, se marient, divorcent et meurent sans pièce d’état-civil.  Par conséquent, 38% des élèves en classes d’examen sont dans le même cas.

 

A Kédougou, 40% de la population naissent, se marient et meurent sans pièce d’état-civil, a révélé hier l’inspecteur d’académie, El Hadji Daouda Ndao. S’appuyant sur les résultats des derniers recensements initiés par l’académie en partenariat avec l’UNICEF, au niveau des trois départements de la région, il a donné des chiffres effarants. En effet, 3 316 élèves sont sans extrait de naissance. ‘’Parmi ces élèves, 1 205 sont  en classe d’examen, soit un taux de 38%’’. Ce phénomène très négatif, s’est-il désolé, impacte sur l’éducation des enfants, porte un grand préjudice aux élèves et figure parmi les causes d’abandon scolaire.

L’inspecteur d’académie a rappelé que la pièce d’état-civil permet à l’élève de s’inscrire et d’être candidat aux différents examens et concours scolaires. ‘’Ce ne sont que des situations dramatiques vécues par certains élèves qui ne disposent pas d’actes de naissance ou de pièces réglementaires. Ils sont souvent privés d’examen, après des années de dur labeur ou de sacrifices immenses’’. Pour faire face à cette situation, l’IA de Kédougou annonce que des actions de sensibilisation  ont été menées, avec des partenaires comme Cosydep, Unicef, World vision, Amnesty, etc. ‘’La mise en œuvre de ces actions de sensibilisation a consisté à organiser des forums, des caravanes et des émissions radios’’, a-t-il dit. Mais le mal demeure dans cette région de Kédougou ou un déficit de formation sur ce sujet est noté. A son avis, les populations ignorent ou négligent l’importance des actes de naissance.

‘’Une vaste coalition nationale pour relever le défi’’

La région de Kédougou a donc abrité hier la cérémonie de lancement de la 19e édition de la semaine nationale de l’école de base dont l’objectif est de créer un esprit identitaire au niveau de chaque école et de consolider les relations entre l’école et la communauté. Le thème choisi cette année est : « La pièce d’état-civil, un droit pour l’enfant, un devoir pour les parents, les communautés et les collectivités locales. » Venu présider la cérémonie, le ministre de l’Education nationale Serigne Mbaye mesure l’ampleur et les risques d’une telle situation. ‘’L’ampleur et l’acuité du problème sont aujourd’hui telles que tous les efforts en matière de scolarisation risquent d’être vains, si des mesures énergiques de nature à relever le défi ne sont pas prises’’, a prévenu le ministre. Qui propose la mise en place d’une vaste coalition nationale.

Il invite tous les acteurs, ses collègues, principalement les ministres de la Gouvernance locale Oumar Youm, de la Justice Sidiki Kaba, à se mobiliser pour relever le défi. D’ores et déjà, il recommande d’entreprendre des actions vigoureuses allant dans le sens d’identifier les élèves n’ayant pas de pièces, de susciter l’intérêt chez les parents et d’appuyer les directeurs d’école dans les initiatives locales. Ainsi, de développer un plaidoyer auprès des autorités administratives et locales pour faciliter l’accès à la pièce d’état-civil et instaurer un système de parrainage dans la cadre du programme élargi de vaccination, avec l’utilisation des élèves relais afin d’enregistrer tous les enfants qui naissent dans leurs villages. 

Le ministre de l’Education nationale Serigne Mbaye Thiam déplore, de ce fait, le non-respect des droits de l’enfant dû à la négligence des parents. ‘’Pour le CFEE et l’entrée en sixième, sur un total de 251 164 inscrits 52 110 candidats sont à la date du 28 mai sans pièces d’tat-civil’’, annonce le ministre. En ce qui concerne le BFEM, le nombre de candidats sans pièces d’état-civil s’élève à 1 130. Tandis que des milliers d’élèves dans les classes intermédiaires sont dans la même situation.

Cependant, Serigne Mbaye Thiam réaffirme sa volonté de faire de l’école et de l’éducation de véritables instruments de libération et de développement. Sachant que les défis à relever sont nombreux. 

AIDA DIENE

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