Publié le 5 Nov 2015 - 04:18
MARIE ELISABATH MASSALY, MEMBRE DE LA COSYDEP

‘’Aujourd’hui il y a un contre-marketing de l’école publique qui est fait par ses propres acteurs’’ 

 

La floraison d’écoles privées dans la banlieue dakaroise, sans un  véritable contrôle de l’Etat, ne laisse pas indifférente la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (COSYDEP). La structure qui défend une ‘’éducation de qualité pour tous’’   déplore cette situation de laisser-aller qui risque de détruire davantage l’école sénégalaise. Marie Elisabeth Massaly rappelle que son organisation s’est toujours opposée à cette anarchie qui guette le système éducatif.

Selon elle, la lutte contre l’accroissement du nombre de ces établissements qui, pour la plupart, ne répondent pas à tous les critères requis pour un enseignement de qualité, fait partie de leur combat. « Cette année, nous avons organisé une analyse comparative des résultats à l’échelle nationale entre le public et le privé, mais le premier constat, c’est que les écoles publiques devancent de très loin celles privées. On a vu que les résultats du Bac et du BFEM ne sont pas satisfaisants au niveau de l’enseignement privé, car ces établissements arrivent troisième au classement derrière le privé catholique et le public. Cela montre que la qualité n’y est pas garantie, et vraiment c’est dommage », regrette-t-elle.

Les habitants de la banlieue dakaroise connaissent bien ces écoles en question. Ces dernières années, elles ont connu un accroissement fulgurant, d’une part, du fait la publicité mensongère qui les accompagne, d’autre part, à cause de la détérioration du système public. Il est fréquent de lire sur des prospectus distribués dans la rue qu’une telle école fait 50%, 60% ou plus au bac et BFEM. Ces chiffres ne sont jamais vérifiables. Voilà pourquoi notre interlocutrice soutient : « Il faut le dire, il y a aujourd’hui un contre-marketing de l’école publique qui est en train d’être fait.  Nous on combat cela parce que ce sont les propres acteurs du public qui font ça. »

Pour étayer ses propos, Marie Elisabeth Massaly ajoute : ‘’Aujourd’hui quand vous allez dans la banlieue et vous demandez à qui appartient ces écoles, vous verrez. Les propriétaires sont des enseignants du public payés par l’Etat. Ils s’organisent en collectifs ou groupement d’intérêt économique (GIE) pour créer ces groupes scolaires en face des écoles publiques pour récupérer tous ceux qui échouent».  Donc selon elle, c’est une problématique qui est là et qu’on doit combattre car l’éducation est un droit garantie par l’Etat. Elle doit être accessible et gratuite.

Pour trouver une solution à ce problème, la COSYDEP pose beaucoup de questions et propose des solutions. Elle invite l’Etat à prendre ses responsabilités pour réglementer le secteur. A son avis, il y a déjà la médiocrité qui s’est installée dans le système éducatif sénégalais. « 33% de réussite aux examens au niveau national. Ce qui équivaut à  trois sur dix (3/10) comparé à toutes les ressources investies, c’est très décevant.  Il faut arrêter car nous sommes tous issus de ces écoles publiques ». Convaincue que le système public est l’avenir de l’enseignement au Sénégal, Mme Massaly invite l’Etat à promouvoir une gestion participative des établissements étatiques et plus de contrôle pour ceux du privé. ‘’Il faut une revalorisation de l’école publique avec une implication des citoyens et des communautés. L’Etat doit enfin prendre la question de ces écoles privées qui poussent à tout bout de quartier’’, conclut-elle.

 

 

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