Le parquet du Tribunal de grande instance de Dakar statuant en matière de flagrants délits a requis hier, la relaxe des 12 employés de Café de Rome poursuivis pour abus de confiance portant sur 20 millions F CFA.

Après une dizaine de jours en prison, les 12 employés de ‘’Café de Rome’’ entrevoient la liberté. Hier, le parquet du Tribunal de grande instance de Dakar statuant en matière de flagrants délits a requis la relaxe pure et simple de tous les prévenus mis en cause. La représentante du parquet, Ramatoulaye Ly Ndiaye, estime qu’il n’y a pas d’infraction au regard des éléments fournis par le plaignant et qu’en dehors du procès-verbal, il n’y a aucun document attestant l’existence de préjudice. A savoir un détournement de 20 millions CFA. La magistrate n’a pas compris non plus que la partie civile ait réclamé le franc symbolique, après ‘’tout le bruit créé autour de l’affaire’’. La défense a embouché la même trompette pour dénoncer l’absence de preuves. Sa conviction est que la partie civile a initié la procédure dans le seul dessein de licencier les employés. 

En fait, les 12 employés ont été arrêtés, suite à une plainte du patron du célèbre restaurant qui avait constaté un énorme trou dans les comptes. L’enquête ouverte par la Division des investigations criminelles (DIC) a permis de découvrir que les présumés vols se commettaient entre la brasserie et la réception. Le modus operandi des suspects consistait à chiper les devises (Euros ou Dollars) de la comptabilité, avec la complicité de toute la chaîne en charge des finances.

A cet effet, les tickets étaient falsifiés après encaissement. Selon toujours les éléments de l’enquête, dès que le client tournait le dos, la caissière du jour confectionnait un autre ticket. Ce qui faisait qu’un client pouvait payer la facture d'un plat de brochettes mixte et une tasse de café à 8 000 F CFA, et que la caissière ne mentionne sur le ticket falsifié que l'achat de la tasse de café, à 1000 F CFA. A la barre, les prévenus les prévenus ont tous contesté ces accusations en soutenant qu’ils n’ont rien pris, sauf leurs pourboires ainsi que leur argent propre quand il n’y avait pas assez de monnaie dans la caisse.

A ce propos, une des prévenus nommée Amy a expliqué qu'une serveuse peut se présenter avec 30 000 CFA et lui demander de lui garder les 3000 CFA représentant son pourboire. Lorsque le président lui a demandé s’il existait, au Café de Rome, une caisse pour les pourboires et pourquoi elle ne l'utilisait pas. Amy avait rétorqué avoir toujours procédé de la sorte pour ensuite remettre l'argent emballé sur du papier. Elle a ajouté avoir, à plusieurs reprises, mis son argent au profit de la caisse de la boîte pour faciliter la monnaie aux clients.

Selon ses dires, elle récupérait l’argent à la fin de ses heures de son  service. Toutefois, elle a reconnu que cette pratique se faisait à l’insu de leur patron. Interrogé, le maitre d'hôtel a confirmé les dires de la caissière, en précisant que l’argent qu’il recevait, comme révélé dans la vidéo, représente des pourboires. Les autres prévenus ont abondé dans le même sens. Ce qui fait que leurs avocats ont plaidé la relaxe pure et simple non sans demander la liberté provisoire au cas où l’affaire serait mis en délibéré. Le tribunal a rejeté leur demande et a renvoyé le délibéré à aujourd’hui.