Publié le 2 Feb 2017 - 22:23
FLAMBEE DES PRIX DES DENREES DE PREMIERE NECESSITE

Un calvaire qui interpelle

 

S’il y a un constat partagé par l’ensemble des Sénégalais, c’est bel et bien la hausse vertigineuse des prix des denrées de première nécessité. Cette hausse des prix impacte sur le pouvoir d’achat des consommateurs. Dans presque tous les marchés de la commune, clients et commerçants entonnent le même refrain : l’inaccessibilité des produits de base (sucre, huile, riz…). EnQuête a sillonné certains marchés de la capitale du Fouladou.

REPORTAGE.

Du marché central de Kolda au marché Mame Diarra, en passant par le marché Sikilo, les prix des denrées de première nécessité ont pris l’ascenseur. Le citoyen lambda est aujourd’hui désarmé face à cette situation. Au-delà du marasme économique dans lequel le pays est plongé où la population peine à joindre les deux bouts, s’ajoute cette hausse vertigineuse des prix. Aujourd’hui, faire son marché équivaut à résoudre une équation difficile. Qu’il s’agisse du riz, du sucre, de l’huile… tous ces produits ont connu une augmentation de leur prix d’achat. Le constat est le même dans tous les marchés de la commune de Kolda visités, ainsi que les autres marchés du pays.

Au marché central, les vendeurs et les consommateurs n’entendent pas cacher leur colère face à la flambée des prix des denrées alimentaires. Ibrahima Sory Diallo, commerçant grossiste, se dit dépassé par cette situation. A cause de l’augmentation, il a du mal à écouler ses marchandises. « Le prix des céréales varient en fonction de leur qualité. Avant, je vendais un kg de riz à 275 francs, maintenant, c’est 300 francs. Le litre d’huile coûtait 900 francs, maintenant, c’est revenu à 1 200 francs », explique-t-il. Avant d’ajouter que « le bidon de 20 litres d’huile qui se vendait entre 14 à 15 000 francs est monté actuellement jusqu’à 21 000 francs CFA ». Assis à ses côtés, Amadou Baldé, vendeur de son état, renseigne que beaucoup de produits sont concernés. ‘’Par exemple, le sac de riz qui coûtait 13 250 francs CFA est passé désormais à 13 750 francs », avant de préciser qu’il y a « plusieurs variétés de riz, notamment le riz de la vallée, le riz thaïlandais et le riz américain ». « On est vraiment fatigué par cette situation », dit-il.

Au marché Sikilo, Mariama Diallo, une ménagère rencontrée, se veut alarmiste. Si une solution n’est pas trouvée au plus vite, à son avis, les trois repas par jour vont devenir un luxe pour certains ménages. « Même les légumes qui sont cultivés chez nous ne sont pas accessibles. Les prix sur le marché ont connu une inflation remarquable. Il y a quelques semaines, les tomates fraîches, les patates, les choux et pommes de terre étaient rares. Aujourd’hui, elles apparaissent à des prix hors de portée de nos bourses’’.  « 3 à 4 petites tomates sont vendues à 200 voire 250 francs. Le tas de 5 tomates moyennes à 500 francs, sans compter qu’il y a deux semaines, le même tas était vendu à 750 voire 1000 francs », fulmine-t-elle soutenu, avant de marteler qu’il est impossible de s’offrir d’autres légumes, « parce que les prix grimpent de jour en jour ». Selon certains revendeurs, cette augmentation des prix des légumes est en partie due à la mauvaise récolte occasionnée par le déficit pluviométrique.

Que dire du poisson frais, de plus en plus absent du panier de la ménagère, à cause de son prix élevé ? « Maintenant, nous vendons les gros poissons (les capitaines, les sompaat) à 250 voire 300 F le kg. Le tas de carpes coûte entre 1000 et 2000 francs », explique Moussa Ndiaye qui s’active dans ce domaine.

La flambée du dollar sur le marché international 

Interpellé sur cette hausse généralisée des prix des denrées, le chef du service régional du commerce, Bakary Ndiaye, l’explique par la flambée du dollar sur le marché international. « Ces produits de grande consommation, à savoir le ciment, le riz, l’huile, le sucre ont des perturbations aussi bien au niveau de la distribution qu’au niveau du prix, ces derniers temps », dit-il. A la question de savoir si cette flambée des prix va durer, il répond : « Nous espérons, pour le riz, que d’ici quelques semaines, au courant du mois de février, d’après les informations que nous avons reçues des plus hautes autorités, le marché national sera suffisamment approvisionné en riz, surtout en riz indien. Parce que c’est la variété la moins chère. Si elle est disponible, nous espérons que va réglera le problème de l’approvisionnement et celui des prix. Etant la variété la moins chère, les autres variétés de riz risquent de connaître une baisse des prix ». En ce qui concerne l’huile, le sucre et le riz, il affirme que « le problème est en cours d’être réglé ». 

En attendant, la situation est durement ressentie par les populations du Fouladou qui se demandent : à quand la fin de ce calvaire ?

EMMANUEL BOUBA YANGA

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