Le maire de la ville de Thiès, Talla Sylla, a indiqué hier qu’à l’heure de la mondialisation, les Sénégalais devraient accompagner les femmes pour qu’elles puissent accéder aux instances de décision. Il s’en est vertement pris aux pédophiles et autres violeurs.

Les femmes sont souvent considérées comme une couche vulnérable de la société. Hier, le maire de Thiès n’a pas dit le contraire. Talla Sylla, qui s’exprimait lors d’une journée de consultations juridiques gratuites à la Boutique de droit de Thiès, a soutenu que les femmes ‘’sont très souvent délaissées’’. Selon lui, il doit plutôt y avoir une discrimination ‘’positive à leur égard’’. Et pour ce faire, a-t-il dit, tout le monde doit s’y mettre pour une nouvelle émancipation d’une société sénégalaise égalitaire. ‘’Les femmes ne sont pas des couches défavorisées. Il suffit tout simplement de les accompagner dans leur combat : celui économique, sanitaire et sécuritaire. 

Il nous appartient donc d’identifier leurs difficultés à la base et trouver des solutions pour les aider’’, a préconisé le patron du mouvement Fal Askan wi. Pour les cas de viol dont sont souvent victimes les filles, Talla Sylla a soutenu qu’il appartient aux forces de sécurité de ‘’faire régner l’ordre’’ dans toute la région. D’après lui, il n’est plus question de ‘’tolérer les pédophiles récidivistes’’. ‘’Nous sommes dans une région où les délinquants commettent des forfaits sur les filles et se déambulent comme des champignons. Il faut que ça s’arrête. Ils doivent être sévèrement punis lorsqu’ils commettent des délits’’, a-t-il ajouté devant une foule essentiellement composée de femmes.

Ainsi, le président d’honneur de l’Alliance Jёf Jёl a promis d’accompagner la Boutique de droit de la région afin qu’elle ‘’puisse atteindre ses objectifs’’.  Pour sa part, Giuliana Serra de la coopération italienne a rappelé les principes de la Boutique de droit de Thiès, opérationnelle depuis le 1^er janvier 2017. De l’avis de l’experte en genre et protection sociale, celle-ci doit être un instrument ‘’pour la promotion de la justice sociale’’ pour les femmes.

Par ailleurs, elle a tout de même noté au Sénégal un manque de ‘’prise en charge holistique des violences basées sur le genre’’. Pour résoudre définitivement cette question, elle a révélé qu’il faut augmenter les fonds destinés à la prise en charge de cette couche ‘’vulnérable’’. Cette journée de consultations juridiques gratuites organisée par la Boutique de droit de Thiès va permettre, selon Hortense Wade, coordonnatrice de l’antenne de régionale, de mieux répondre aux préoccupations des femmes relevant d’ordre juridique. Elle a tenu à préciser que la Boutique de droit a déjà résolu plus d’une cinquantaine de cas dont les plus récurrents restent les violences conjugales. 

GAUSTIN DIATTA (THIES)