Un fonds en gestation

Le financement dans le secteur privé est un casse-tête. Dans le secteur des énergies renouvelables, la parade est peut-être trouvée, avec la création d’un fonds visant à accélérer le développement des projets dudit secteur.
La Banque africaine de développement (BAD) en partenariat avec le Fonds souverain d’investissements stratégiques (FONSIS) et l’Institut mondial pour la croissance verte (GGGI) a tenu, hier, un forum pour la création d’un fonds visant à accélérer le développement des projets d’énergie renouvelable. Ce projet ambitionne de mobiliser 50 millions de dollars, soit 25 milliards de francs CFA, avant mi-2018, et se fixe un objectif global de 200 millions de dollars, soit 100 milliards de francs CFA. Il permettra de financer un total de 660 millions de dollars en investissement projets, soit près de 30 milliards de nos francs. Vingt-quatre projets sont ainsi concernés. La finalité est de soutenir durablement les programmes nationaux d’énergie renouvelable et d’accroitre l’accès à l’énergie, notamment avec la création de véhicule dédié tel que le Fonds pour les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique (REEF).
Le directeur en charge des Energies renouvelables et de l’Efficacité énergétique au sein de la BAD, Ousseynou Nakoulima, souligne que leur structure veut faciliter l’accès universel en Afrique d’ici 2025. Elle est, dit-il, en train de se doter des ressources pour le faire. Des axes comme le soutien à l’émergence par le renforcement des institutions locales seront développés, ainsi que faciliter l’implication du secteur privé aussi bien des entreprises que des investisseurs. Au-delà de l’accès à l’énergie, le résultat attendu est la création d’emplois pour un accès de la jeunesse aux opportunités.
‘’Des réponses sont attendues’’
Le forum a pour objet d’apporter des réponses à la question du financement. Le directeur financier du FONSIS, Serigne Diakhoumpa, de dire que ce projet va faciliter le financement de projets d’énergie renouvelable par le secteur bancaire local, sachant que l’un des rôles de son organisation consiste au développement de projets stratégiques et la recherche de partenaires, la facilitation de la mobilisation des ressources du secteur privé pour le développement de l’économie nationale.
En effet, il rappelle que le REEF vise, entre autres, à contribuer à l’installation de capacités supplémentaires en énergie renouvelable, à accélérer le développement du secteur de l’efficacité énergétique afin de participer à l’atteinte des objectifs nationaux en termes de réduction des émissions de CO2 (gaz carbonique).
Le directeur général de GGGI, Frank Rusberman, renchérit qu’une collaboration étroite entre l’Etat et les partenaires privés va engendrer des résultats. L’institut qu’il dirige travaille à la valorisation énergétique des déchets pour leur transformation en énergie. Il reconnait que l’accès à l’énergie renouvelable ne se fait pas encore à grands pas au Sénégal. Mais, il est d’avis que cette initiative va les aider à inverser la tendance. Le ministre de l’Environnement, Mame Thierno Dieng, n’est pas loin de penser la même chose, car il soutient que ce projet viendra secouer l’obstacle majeur auquel fait face le secteur privé : l’accès au financement. Selon lui, la promotion des énergies vertes et des emplois peut remplir le concept de développement durable.
AIDA DIENE