Publié le 6 Jan 2018 - 12:06
RETARD DE SALAIRES, REFORME DES TITRES

Le Saes en ordre de bataille

 

Les enseignants du supérieur continuent leur mouvement d’humeur. Ils ont dénoncé, hier, une injustice dans le retard du paiement des salaires. Le Saes est  également revenu sur la réforme des titres.  

 

Le Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes) a fait face à la presse, ce vendredi, suite à un débrayage de 24 heures observé à partir de 9 h. La coordination Saes de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar dénonce un retard des salaires du mois de décembre. Les syndicalistes considèrent cette situation inacceptable, pendant que des fonctionnaires perçoivent leurs salaires. Ce qui engendre, selon le coordonnateur du Saes/Ucad Ibrahima Daly Diouf, un arrêt des enseignements de 10 à 12 jours et entrave le fonctionnement de l’université. Aux yeux des enseignants, le non-paiement des salaires constitue un sabotage orchestré par l’autorité qui est en train de politiser l’éducation.

De ce fait, ils invitent les autorités à prendre leurs responsabilités. ‘’Nous estimons que la question principale qui fait que ces salaires arrivent en retard est un problème de budget. Depuis trois à quatre ans, chaque année, nous disons qu’il faut appliquer ce que le décret sur le régime financier des universités dit, à savoir que les universités doivent présenter des budgets de vérité. A l’Ucad, nous n’avons pas un budget de vérité’’, déplore M. Diouf. Ce dernier affirme que chaque année, les autorités budgétisent moins de 12 mois de salaires. L’année dernière, soutient-il, 11 mois de salaires ont été budgétisés, sans frais de fonctionnement. Ce qui fait que, ‘’finalement, ils se sont retrouvés avec 10 mois de salaires’’. Les mêmes causes ayant produit les mêmes effets, cette année encore, les enseignants ont attendu en vain leurs salaires du mois de décembre. Comme conséquence, ils précisent qu’ils ne cesseront d’observer des débrayages jusqu’à ce qu’ils obtiennent satisfaction.

Par ailleurs, le coordonnateur de Saes/Ucad souhaite que le budget de 2018 qui sera voté au mois de janvier intègre, outre les 12 mois de salaires, les sommes dues aux enseignants au titre des avancements. Le  syndicat demande au gouvernement d’aller vers la bonne gouvernance tant chantée. 

‘’Le ministre refuse de signer l’arrêté de nomination de maitre-assistant’’

En outre, le Saes a révélé qu’un préavis de grève a été déposé depuis le 20 décembre dernier sur la base de deux points que sont la réforme des titres et la question de la retraite. Autre revendication, les indemnités de paiement des présidents de jury pour le Baccalauréat de 2017. Selon l’organisation syndicale, au moment où les correcteurs et les membres du jury ont été déjà payés, les présidents attendent toujours. Autre point soulevé, le taux d’échec assez élevé à l’Ucad qui avoisinait les 60 %. Pourtant, le Contrat de performance (Cdp) de l’université a permis d’investir beaucoup des milliards. ‘’Depuis deux mois, nous demandons l’audit de ce Cdp. Les laboratoires ont commandé depuis plus de trois ans du matériel pour relever le plateau technique. Malheureusement, nous n’avons rien vu’’, regrette M. Diouf. Il souligne qu’ils ont eu à interpeller le responsable qui avait dit que le matériel se trouve au port. En tant qu’acteurs, ils veulent que la lumière soit faite sur ce point.

Le syndicat a aussi abordé le problème des professeurs qui doivent aller au Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur (Cames). La réforme des titres est passée par là. Mais le secrétaire général Malick Fall annonce qu’ils assument leurs responsabilités avec la réforme des titres, mais souhaite que le ministre ajoute une phrase entre les grades et les titres pour permettre à leurs collègues de participer au concours du Cames.

Pour ce faire, il faudra remplir des conditions. Pour être maître de conférences, par  exemple, il faut être inscrit sur les listes de maître-assistant avec un arrêté de nomination. Seulement, avec l’entrée en vigueur de la réforme des titres, il y a un bout de phrase que le ministre doit ajouter à l’arrêté. Ibrahima Daly Diouf dénonce que le ministre de tutelle Mary Teuw Niane dise qu’il ne peut plus signer d’arrêté de maitre-assistant. Conséquence : ‘’Ceux qui vont y aller pour être maitres de conférences risquent de voir leur dossier rejeté, parce que dans les critères du Cames, il est bien explicité qu’il faut déposer l’arrêté de nomination au grade de maitre-assistant’’, clame-t-il. Solennellement, ils demandent à leur ministre, avant qu’il ne soit trop tard, de permettre à leurs collègues qui veulent évoluer, de pouvoir le faire en leur signant leur arrêté de nomination au grade de maitre-assistant.

‘’Un trou d’un milliard de francs Cfa à éclaircir à l’Université Assane Seck’’

La conférence de presse du Saes a été l’occasion de tirer la sonnette d’alarme, face à une situation ‘’confuse’’ à l’Université Assane Seck de Ziguinchor. Le secrétaire général du Saes, Malick Fall, dit qu’il avait été alerté par ses camarades de la section Saes de l’Uasz. ‘’On dit qu’il y aurait un trou entre 500 millions et 1 milliard de francs Cfa. Il faut que cette situation soit éclaircie. Nous avons l’obligation, en tant que partenaires sociaux, de jouer ce rôle de veille et d’alerte. Cela nous concerne, parce que nos enseignements vont être perturbés’’, fait savoir le Sg du Saes.

‘’J’attendais d’avoir de la part de ces camarades toutes les informations, parce que nous avions décidé de saisir l’Ofnac. J’ai appelé là-bas pour leur demander de s’autosaisir. Finalement, ce que nous avons décidé est d’écrire une lettre officielle, avec le sceau du Saes, à l’Ofnac, pour lui demander de bien vouloir s’enquérir de la situation qui prévaut à Ziguinchor’’, dit-il.

Malick Fall constate qu’à cause de cela, une partie du personnel administratif à Ziguinchor est en mouvement pour 48 heures. Il rappelle qu’il est important que les institutions qui ont en charge les questions de gestion puissent se saisir du dossier pour le traiter. 

AIDA DIENE

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