Publié le 13 Feb 2018 - 04:33
LOI SUR LA BAISSE DU LOYER AU SENEGAL

Une pilule amère pour les courtiers

 

Dégoulinant de sueur, Mactar Sidibé revient du sport. Il s’arrête devant un groupe de courtiers au rond-point Liberté 6, pour demander des renseignements. Son frère est un enseignant qui vit à Thiès avec son épouse. Son travail ne lui permet pas de faire la navette, tous les jours, entre la capitale du Rail et la ville de Dakar. Pour cela, il lui faut un local.

‘’Nous avons aux Parcelles-Assainies une chambre avec salle de bain à 40 000 F Cfa et une chambre simple à 25 000 F Cfa aux Parcelles-Assainies unité 7. Il y aussi une autre, mais le toit est en ardoise et c’est à 20 000 F Cfa, à l’unité 8 de ladite localité’’, détaille l’un des courtiers. Le demandeur presse le pas et prend congé d’eux, l’air dépité.

Déthié Sylla d’expliquer : ‘’C’est difficile de trouver un appartement actuellement avec 2 chambres+cuisine à 110 000 F Cfa. Désormais, cela varie entre 125 et 135 000 F Cfa. Et 85 mille pour une chambre avec salle de bain, et c’est d’ailleurs très rare d’avoir ce genre de local’’.

Selon lui, l’effectivité de la loi sur la baisse du loyer au Sénégal (loi n°2014-03 du 22 janvier 2014) en est la cause. Capitalisant 15 années dans ce milieu, Makhfouss Bayo confirme : ‘’Avant la réduction, on pouvait se faire beaucoup d’argent. On pouvait avoir entre 150 et 80 mille francs Cfa. Aujourd’hui, les gens ne sortent plus de leur maison. Ils disent que s’ils sortent, le propriétaire va augmenter le prix du loyer.’’

Bayo de dire que l’Etat devrait revoir sa copie. ‘’Cette baisse, tout le monde sait que c’était de la politique politicienne. L’Etat doit prendre en compte la surface corrigée. On ne peut pas fixer le même prix au Fouta qu’à Dakar. De plus, on ne peut pas diminuer le prix de la location sans pour autant baisser celui du fer, du sable et du béton. Je gère des maisons. On était bien, avant la loi de Macky Sall.

Ce dernier a fait du forcing, parce que seul le propriétaire connaît ce qu’il a investi dans son bien. Cette loi n’est pas suivie’’, dit-il. Avant de continuer : ‘’Les clients nous mettent en mal entre nous, mais l’Etat nous met en mal avec les clients. De plus, trouver un immeuble est devenu bien plus difficile qu’avant la baisse. La situation a empiré. On doit diminuer le montant des loyers, car les jours passent vite et aucun chef de famille ne voudrait être humilié devant sa famille pour défaut de paiement.’’

AWA FAYE

 

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