Publié le 27 Feb 2018 - 21:14
FISTULES OBSTETRICALES AU SENEGAL

Une vraie fatalité

 

Les fistules obstétricales constituent un problème réel de santé  au Sénégal. Chaque année, il y a 400 nouveaux cas et cela, bien que les chiffres soient en baisse. Cette pathologie est une vraie épreuve pour les femmes.

 

La fistule obstétricale est une lésion résultant de l'accouchement et qui a été relativement négligée. Elle est généralement causée par un travail prolongé et difficile, parfois de plusieurs jours, sans intervention obstétrique pratiquée en temps voulu. Cette pathologie touche toutes les tranches d’âge (17 à 70 ans) et les femmes en situation de vulnérabilité. Selon Docteur Medina Ndoye, chirurgien urologue à l’hôpital Général de Grand Yoff (Hoggy), la fistule est une complication de l’accouchement. Durant ce travail prolongé, les tissus mous du bassin sont compressés contre la tête descendante du bébé et l'os pelvien de la mère. Le manque d'écoulement de sang entraîne la mort des tissus qui crée une fistule ou trou  entre le vagin et la vessie de la mère, ou entre le rectum, ou les deux. Le résultat est une fuite chronique d'urine et/ou de matières fécales.

Au Sénégal, a dit Dr Ndoye joint par EnQuête,  il y a 400 nouveaux cas par an. Et cela, bien que les chiffres soient en baisse. ‘’Sur 1 000 femmes qui accouchent, les 16 ont des complications et la fistule occupe la grande partie. La fistule survient lorsque des soins obstétriques d’urgence ne sont pas dispensés à temps aux femmes qui développent des complications lors de l’accouchement. Parce que celles-ci arrivent à des stades tardifs à l’hôpital. Donc les femmes qui vivent dans des zones rurales, avec un accès limité aux soins médicaux, sont particulièrement en danger’’, a-t-elle soutenu.

La pauvreté, la malnutrition, les services de santé déficients, les mariages et grossesses précoces, les grossesses rapprochées et la discrimination basée sur le genre sont  entre autres les causes multiples de la fistule obstétricale.

Au Sénégal, les régions de Kédougou, Kolda, Tambacounda, Ziguinchor et Matam sont les plus touchées par cette maladie. ‘’Quand on vit dans un milieu défavorisé et enclavé, on est plus exposé à la fistule. Parce que non seulement on n’est pas informé, mais on n’a pas accès aux structures sanitaires. Les  fistuleuses sont souvent laissées à elles-mêmes quand elles ont cette maladie. Elles vivent dans la tristesse, la solitude’’, a informé Dr Ndoye. Selon elle, le seul traitement de cette pathologie est la chirurgie avec un taux de guérison de 98% à la première opération.

Conséquences psychologiques

Pour Docteur Issa Labou, les conséquences sont énormes et ces femmes ne peuvent plus avoir une maternité normale. ‘’D’abord, dit-il, il y a un handicap parce que quand on ne peut pas contrôler ses urines et qu’elles s’écoulent en permanence, c’est un handicap. ‘’L’odeur urineuse de l’adulte est assez forte, ce qui fait que les femmes atteintes de fistule ne peuvent pas rester au sein de la société. Il y a aussi un handicap social parce que la plupart de ces femmes ont été pour la plupart abandonnées par leur mari ou par la propre famille. Elles sont isolées du reste de la famille. Ensuite, il y a un handicap psychologique. Parce que quand on est isolé, stigmatisé, ça peut donner des conséquences psychologiques qui peuvent aller de la dépression parfois au suicide. Elles ne connaissent plus la vie de couple’’, a-t-il soutenu.

VIVIANE DIATTA

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