Publié le 7 Mar 2018 - 22:43
PROBLEME DE COMPREHENSION DE LA REFORME

LMD, un objet pédagogique non identifié

 

Sept ans après son instauration, le système LMD reste toujours un objet pédagogique non identifié.  Hier, lors de la remise des rapports 2015 et 2016 de l’Anaq-Sup, les autorités de tutelle ont fait savoir qu’il est incompris dans les universités privées comme publiques.

 

Après plus de cinq années d’application dans les établissements d’enseignement supérieur, le système LMD (Licence, Master et Doctorat) n’est toujours pas maitrisé dans les universités privées et publiques du Sénégal. Ce constat est fait dans les rapports 2015 et 2016 de l’Autorité nationale d’assurance qualité de l’enseignement supérieur (Anaq-Sup). Les documents ont été officiellement remis hier au ministre en charge de l’Enseignement supérieur.

‘’Il y a quelque chose qui semble assez générale, c’est que bien qu’on ait une loi sur le Lmd, des décrets d’application pour la Licence, le Master et le Doctorat, il y a encore une difficulté à avoir une même compréhension du système Lmd dans tous les établissements d’enseignement supérieur publics et privés au Sénégal’’, a indiqué le ministre.

Cependant, Mary Teuw Niane a assuré que tout ce qui relève de son département sera corrigé. ‘’Nous allons instruire la Direction de l’enseignement supérieur et celle de la recherche à procéder aux remédiations nécessaires avec les établissements. (…) Cela est d’autant possible que le changement de comportement et même de pratiques, une fois perçu comme nécessaire, devient une simple volonté qu’il faut réaliser de manière concertée et consensuelle’’, a-t-il ajouté. Mary Teuw Niane se félicite, malgré tout, des mutations qualitatives que l’Anaq-Sup a relevées, sur la base des rapports et des décisions issus de ces procédures. Selon lui, ces avancées réconfortent son équipe dans ‘’l’intime conviction’’ que la ‘’qualité est possible et doit être recherchée’’. Ceci malgré les difficultés inhérentes au fonctionnement de tout système d’enseignement supérieur.

Par ailleurs, s’appuyant sur les procédures d’évaluation institutionnelles dans le privé, le secrétaire exécutif de l’Anaq-Sup, le professeur Papa Guèye, a souligné qu’il a été enregistré une tendance à la baisse des résultats. ‘’En 2014, les trois-quarts des établissements ayant achevé la procédure, avaient un avis favorable à l’obtention de l’agrément définitif, contre un quart en 2015 et en 2016. L’une des raisons essentielles est l’absence d’une gouvernance académique et administrative aux normes ; 56 % des recommandations issues des évaluations institutionnelles menées dans les établissements d’enseignement supérieur privés portent sur cet aspect’’, a-t-il fait savoir.

Ainsi, pour relever les défis du sous-secteur de l’enseignement supérieur, le secrétaire exécutif de l’Anaq-Sup juge nécessaire de renforcer les infrastructures et les équipements pédagogiques. Surtout pour les établissements privés et pour les programmes scientifiques et techniques. ‘’La réorganisation de la gouvernance institutionnelle et académique, pour renforcer la qualité des processus de décision, de mise en œuvre et de suivi, notamment au sein des Ees (établissements d’enseignement supérieur) privés et le recrutement de personnels qualifiés et suffisants, sont des recommandations constantes des différents rapports de 2015 et 2016’’, a-t-il insisté.

Les difficultés de l’Anaq-Sup

Toutefois, M. Guèye a signalé que le fort accroissement annuel des demandes d’agrément, d’habilitation et d’accréditation, dans un contexte de diminution des ressources, suite à l’arrêt du financement du Pgf-Sup en 2016, a eu pour effet ‘’d’épuiser les possibilités financières’’, avec comme conséquence le ralentissement des procédures et la réduction du programme de travail annuel de son institution. ‘’Une autre conséquence collatérale est l’absence de primes de performance pour le personnel, pourtant engagé et performant.

En effet, après quatre années de service, les agents de l’Anaq-Sup n’ont jamais reçu de primes de performance, pourtant prévues par le décret de création, comme cela se fait dans les autres agences d’exécution’’, a-t-il regretté. Selon M. Guèye, le renforcement des moyens de l’Anaq-Sup permettra ‘’la mise en œuvre effective’’ de l’élargissement des missions à l’évaluation de la recherche et à l’innovation. Ceci comme l’avait recommandé le Conseil présidentiel sur les conclusions de la Concertation nationale sur l’avenir de l’enseignement supérieur.

MARIAMA DIEME

 

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