Publié le 17 Jul 2018 - 21:17
PECHEURS SENEGALAIS EN MAURITANIE

Entre clandestinité et irrégularité

 

Le Sénégal a obtenu de la Mauritanie 400 licences de pêche, suite aux accords signés les 1er et 2 juillet derniers à Nouakchott et à Saint-Louis. Les pêcheurs artisanaux sénégalais établis en Mauritanie ne se sentent pas concernés par ces accords et traversent toujours des difficultés dans l’exercice de leur métier.

 

Les accords de pêche signés avec la Mauritanie ont permis au Sénégal d’obtenir 400 licences de pêche. Ces licences sont assorties de mesures d’accompagnement à respecter par la partie sénégalaise. Toutefois, le problème reste entier pour les pêcheurs sénégalais vivant dans ce pays. Moussa Guèye, point focal du Collectif national des pêcheurs du Sénégal, établi à Nouadhibou, revient sur ces accords. ‘’Ils ne nous arrangent pas. Parce que les conditions requises pour exercer avec une licence du genre ne répondent pas à nos réalités’’, explique-t-il. ‘’Ce qui nous arrange, ce sont des licences d’affrètement qui nous permettront de travailler aussi bien au Sénégal qu’en Mauritanie’’, poursuit-il.

Pour travailler actuellement en Mauritanie, les pêcheurs artisanaux sénégalais sont obligés de soudoyer les marins mauritaniens. ‘’Vous êtes obligés de donner un montant équivalent à 30 000 F Cfa aux marins pour qu’on vous autorise à descendre en mer’’, soutient-il. Avant de continuer : ‘’Une fois en mer, cette même marine vous interpelle, vous taxe de clandestins et vous reconduit à la frontière.’’ A en croire M. Guèye, ‘’la semaine dernière, 6 pêcheurs ont été interpellés à Nouadhibou puis reconduits à la frontière de Rosso’’.

Le consulat honoraire du Sénégal à Nouadhibou confirme les difficultés rencontrées par les Guet-Ndariens à Nouadhibou. Il renseigne que 7 embarcations de pêcheurs ont été arraisonnées tout dernièrement, ‘’faute de licence et pour embarquement d’étrangers’’. ‘’Nous sommes en train de négocier pour récupérer les 7 machines’’, déclare M. Kébé, agent administratif au consulat du Sénégal à Nouadhibou. Mieux, le consulat a convoqué les responsables pêcheurs en vue de les organiser au sein d’une association de la corporation. Ce qui faciliterait la sensibilisation et rendrait efficace la gestion des problèmes liés à l’activité de pêche des Guet-Ndariens. D’ailleurs, confie toujours le consulat, un comité de pilotage a été mis en place et travaille à organiser une assemblée générale des pêcheurs membres de cette corporation.

‘’Les accords concernent plutôt les pêcheurs vivant au Sénégal’’

Même son de cloche chez les pêcheurs Guet-Ndariens vivant à Nouakchott. ‘’Nous ne sommes pas concernés par les accords de pêche récemment signés’’, souligne Modou Fall, responsable pêcheurs évoluant au quai de pêche de Nouakchott. ‘’Ces accords concernent plutôt les pêcheurs vivant au Sénégal et non en Mauritanie. Alors que le gros du problème, ce sont les pêcheurs qui vivent ici en Mauritanie, dans les villes de Nouakchott et de Nouadhibou’’, renchérit-il.

Cette corporation de pêcheurs sénégalais établis en Mauritanie vit encore des difficultés dans l’exercice de son métier. Car, dans les licences que certains d’entre eux ont pu obtenir avec la complicité des opérateurs économiques mauritaniens, il est clairement indiqué que, sur un équipage de 5 à 10 personnes, aucun étranger ne doit y figurer. Ils interpellent les deux Etats du Sénégal et de la Mauritanie et leur demandent de revoir leur copie et de prendre en considération la situation des pêcheurs guet-ndariens exerçant au pays de Mohamed Ould Abdel Aziz.

Ibou Badiane, correspondant en Mauritanie

 

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