Publié le 21 Sep 2018 - 14:01
MODERNISATION DES MARCHES

L’ultimatum du président

 

Face à la malédiction des marchés qui brûlent, le chef de l’Etat, en Conseil des ministres mercredi, a enjoint à son gouvernement de prendre des solutions idoines dans les plus brefs délais.

 

Un président inquiet, préoccupé, qui semble en avoir marre des marchés qui prennent feu partout à travers le territoire national. Tels sont les sentiments que reflètent les mots utilisés dans le communiqué du dernier Conseil des ministres pour restituer la pensée de Macky Sall, à propos des marchés qui brûlent. Ainsi, lit-on sur le document : ‘’Le chef de l’Etat exprime sa vive préoccupation face à la récurrence des incendies dans les marchés du Sénégal’’, ‘’une menace pour la sécurité civile’’… Face à cette situation qu’il trouve ‘’intolérable’’, Macky Sall rappelle à ses ministres sa fatwa pour une ‘’prise en charge préventive, urgente et durable’’ de ces drames répétitifs.

Ainsi, le moins que l’on puisse dire est que le président de la République n’est pas du tout content. Il demande au Premier ministre de tenir, ‘’dans les meilleurs délais, un Conseil interministériel sur la modernisation des marchés’’. Ensuite, exige-t-il, la présentation, ‘’dans le courant du mois de novembre, des mesures d’urgence appropriées ainsi que le programme de modernisation des marchés envisagé sur l’ensemble du territoire national’’.

Reste maintenant à savoir si ce énième coup de gueule du chef de l’Etat sera suivi d’effet. Surtout dans ce contexte préélectoral où la plupart des esprits des gouvernants sont tournés vers un second mandat. Le doute est d’autant plus légitime que ce n’est pas la première fois que le gouvernement plaide pour la modernisation des marchés. Comme le rappelait récemment ‘’EnQuête’’, depuis plusieurs années, les gouvernements qui se sont succédé n’ont cessé d’émettre des annonces. Lesquels ont rarement, pour ne pas dire jamais, été suivis d’effets. D’abord, Aminata Touré, puis Boun Abdallah Dionne, sans compter les multiples promesses des différents ministres du Commerce.

Un Conseil interministériel en vue

Déjà, en 2013, lors de sa Déclaration de politique générale, l’ancienne Premier ministre, Aminata Touré, disait : ‘’Nous avons un programme de réhabilitation des marchés. Les conditions dans lesquelles se trouvent les marchés ne sont pas normales. Sans compter les branchements sauvages d'électricité qui créent un sentiment d'insécurité.’’ Des années plus tard, les marchés continuent de brûler, au grand désarroi des commerçants et des populations. Pendant ce temps, du côté des pouvoirs publics, il y a plus de déclarations que d’actes. A chaque incendie, son lot de promesses. Le 13 août dernier, lorsque le marché de Tilène, à Ziguinchor, a pris feu, le Premier ministre Mahammed Dionne a engagé l’Etat à tout reprendre. Il affirmait : ‘’Le marché sera entièrement reconstruit, dans les meilleurs délais. Sa construction va obéir aux normes de sécurité et de protection. Nous allons en faire un site commercial sous-régional, en tenant compte de la spécificité géographique de la région de Ziguinchor, qui est proche de la Gambie, de la Guinée-Bissau et de la Guinée.’’

En effet, bien avant Ziguinchor, Dionne avait promis la même chose aux Diourbellois qui attendent toujours. C’était en juillet 2017, en pleines législatives. ‘’Pour que de pareilles catastrophes ne se reproduisent, disait-il, l’Etat a décidé de dégager une enveloppe de 5 milliards de francs Cfa pour bâtir un marché à la dimension de celui qui est prévu à Kaolack’’.

Les multiples annonces sans effet

Ainsi, si ce n’est un engagement de réhabilitation, c’est tout simplement une promesse de délocalisation, comme ce fut le cas au Parc Lambaye. Plusieurs mois après le drame de ce marché de Pikine, l’anarchie s’est réinstallée à Lambaye, comme si de rien n’était. A Sandaga, le ministre du Commerce, Alioune Sarr, a annoncé la mise en place d’un comité chargé de réfléchir sur la réhabilitation du bâtiment. Peut-être que, cette fois, la détermination du président que laisse transmettre le communiqué du Conseil des ministres aura raison de l’inaction de ses hommes.

MOR AMAR

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