Publié le 22 Oct 2018 - 18:58
PAPA GORA SECK (SABROU VOYAGES)

‘‘La délégation ne nous respecte pas’’

 

En marge de la rencontre officielle, un voyagiste privé a dit tout le ‘‘bien’’ qu’il pensait de la Dgp et de l’organisation du hajj.

 

Le Renophus a pris les gants pour porter les doléances à la Délégation générale au pèlerinage. Papa Gora Seck de l’agence Sabrou Voyages a pris la responsabilité individuelle d’élever sa voix pour dire les choses sans retenue. Tel un éléphant dans un magasin de porcelaine, il n’a pas épargné le Dr Kébé ainsi que la Dgp qu’il dirige. ‘‘On nous a parachuté une délégation qui ne nous respecte pas, qui prend des décisions d’une manière unilatérale et nous les impose en nous faisant comprendre que ce sont des instructions du Premier ministre. Elle nous dit qu’on doit les exécuter ou bien elle va prendre des décisions, comme si elle parlait à des enfants. Chaque année, des modifications sont apportées au cahier des charges. On n’est d’accord sur rien du tout. Nous sommes la puissance de ce pèlerinage. Il faut nous donner le respect qu’il faut. On doit nous écouter. On ne participe pas aux prises de décision. Les responsables de Renophus ne le sont pas, en tout cas’’, s’est-il littéralement emporté.

Ce voyagiste privé de prendre l’exemple du prix du billet d’avion où ils sont exclus des négociations avec la compagnie aérienne par la délégation, explique-t-il. Le respect des clauses du cahier des charges a-t-il été librement souscrit ? Non, avance ce voyagiste apparemment très remonté contre l’organisation. ‘‘Je parle en mon nom. On n’est pas des bambins, mais des responsables. On est venu jouer notre partition sur le pèlerinage et on est des contribuables sénégalais. Même le Pm ne doit pas nous imposer sa façon de faire’’.

Alors que la position du président du Renophus sur la restauration des pèlerins a été de ménager la Dgp, M. Seck estime qu’il y a bel et bien problème à deux niveaux avec les services du Dr Abdou Aziz Kébé. Une préoccupation d’ordre administrative, d’abord. ‘‘La restauration a des problèmes. Le contrat que nous avons reçu ne représente pas la même facturation que nous avons versée. Pourquoi la délégation prend la responsabilité de nous dire qu’on doit lui verser une partie et l’autre à la banque ? On verse tout ou on ne verse pas ! Ou qu’on nous donne la caution qu’on la garde nous-mêmes en tant que responsables. Que se passe-t-il ?’’, s’est-il interrogé avant de confirmer l’autre difficulté qui a frappé les pèlerins cette année. 

‘‘Rien n’est légal dans ce qui se fait dans ce pays, surtout pour le pèlerinage. Tout le monde était fatigué à Mouna. On n’arrivait même pas à boire. On ne mangeait pas’’, a-t-il dénoncé. Pour lui, toute cette situation n’a qu’un seul responsable qui est le délégué général, Dr Kébé, qu’il accuse de diviser pour mieux régner. ‘‘Le hajj est un pilier, c’est pour les musulmans. Ce sont les privés qui ont fait fonctionner le hajj. Il nous a fractionnés, nous a ramifiés pour avoir plus force. Il a cherché ses gars à lui dans notre organisation qui vont lui rendre compte, car il leur a promis monts et merveilles. Ce Sénégal-là doit changer. On a un problème éthique (…) Le délégué est un dictateur. Il nous impose sa politique. Ce n’est pas normal. Il doit jouer un rôle de régulateur’’.

 Toutes choses qui font que ce voyagiste privé doute de la volonté de l’Etat du Sénégal de privatiser intégralement l’organisation du hajj. Une volonté affirmée haut et fort par le gouvernement après l’organisation calamiteuse de l’édition 2015. ‘‘C’est paradoxal ce qu’ils disent. ‘‘Je veux privatiser, mais je vous suis’’. Et chaque année, il (Ndlr : l’Etat) augmente son quota paradoxalement. C’est une privatisation ça ? Ils ne veulent pas privatiser. Ils veulent le beurre et l’argent du beurre. On a les mains liées, on ne peut rien faire. On est devant un gouvernement de dictateurs qui prend ses décisions d’une manière unilatérale dans tous les domaines’’, s’est-il lâché. 

OUSMANE LAYE DIOP

 

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