Publié le 18 Dec 2018 - 18:01
DEBAT AVEC LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE

Ousmane Sonko revient à la charge

 

Au cours d’un méga meeting tenu ce week-end à Mbour, le leader du Pastef, Ousmane Sonko, a de nouveau invité le président de la République et l’ensemble des candidats à la présidentielle de 2019, à un débat de fond sur les sujets brûlants de l’heure.

 

Ousmane Sonko ne lâche pas prise. Engagé dans la course à la présidentielle du 24 février 2019, le leader des Patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef) ne rate aucune occasion pour inviter le président de la République sortant à un débat public autour des questions d’intérêt national. L’ancien inspecteur principal des impôts et domaines, qui a tenu un méga meeting ce week-end à Mbour, a encore réitéré sa demande. Il invite le chef de l’Etat sortant à débattre publiquement de questions comme, par exemple, les mécanismes de financement de notre économie, le maintien ou non du franc Cfa, le système de protection de notre économie ou encore la gestion de nos ressources naturelles.

‘’Je les entends souvent dire que je ne fais pas de propositions concrètes dans mon livre. Je dis qu’ils n’ont pas lu mon ouvrage ou s’ils l’ont lu, ils n’ont pas le niveau nécessaire pour comprendre ce que je dis dans cet ouvrage’’, persifle-t-il devant un parterre de militants et sympathisants qui se sont fortement mobilisés. Il soutient ainsi que c’est l’opposition sénégalaise qui anime le débat public, depuis l’avènement du président Macky Sall. ‘’C’est nous qui soulevons les problématiques. Au début, les gens font semblant de nous ignorer ou alors de ne pas vouloir entrer dans ces débats. Mais le peuple sénégalais a atteint un niveau de maturité tel qu’il devient de plus en plus exigeant avec sa classe politique’’, déclare-t-il, relevant ainsi qu’aujourd’hui, les Sénégalais veulent un débat de qualité.

Revenant sur son projet de société, Ousmane Sonko propose une révolution structurelle du système politique sénégalais. Selon lui, on ne peut plus se contenter de remplacer un président qui va venir faire les mêmes choses ou pire que ce qu’il y avait. ‘’Le peuple sénégalais ne veut plus se suffire de politiques à l’ancienne ou on réunissait les gens pour faire un peu de folklore et des promesses. Maintenant, personne ne peut ignorer ces débats. Tous les acteurs politiques sont obligés de se prononcer et d’avoir une position sur les problèmes que vivent les populations. C’est une chose de faire des promesses, mais c’en est une autre de les réaliser’’, soutient-il, tout en espérant que la campagne présidentielle favorisera le débat auquel il appelle les tenants du pouvoir.

‘’Lorsque la campagne sera ouverte, nous pensons que les candidats vont s’affronter dans un débat civilisé. Il faut permettre au peuple sénégalais de voir les offres les plus pertinentes, de juger les aptitudes des uns et des autres’’, souligne-t-il.

Surexploitation de nos ressources halieutiques

Par ailleurs, Ousmane Sonko n’a pas manqué de dénoncer la surexploitation de nos ressources halieutiques par des bateaux étrangers de l’Union européenne, de la Chine et même de la Russie. ‘’Les accords de pêche qui sont en notre défaveur et qui permettent de piller nos côtes, font qu’aujourd’hui nos pêcheurs ne peuvent plus accéder à la ressource halieutique. Ils sont obligés d’aller vers les côtes mauritaniennes où ils sont quelquefois maltraités. Nous considérons que c’est un secteur important qui emploie directement ou indirectement 600 000 Sénégalais’’, dit Ousmane Sonko.

Par rapport au secteur touristique, il soutient que ça a périclité au Sénégal. ‘’Le gouvernement du Sénégal a voulu apporter comme réponse des mesures superficielles. On a pensé que c’est parce qu’il y avait des taxes. Qu’on me dise dans quel pays au monde le tourisme ne paie pas de taxe. Ça n’existe pas. Ramenez la Tva de 18 à 10 %, ce n’est pas la solution. On a dit que c’est parce qu’il avait mis un visa d’entrée. C’est totalement faux. Les premiers pays touristiques en Afrique sont le Kenya, l’Egypte et l’Algérie. Dans tous ces pays, il y a un visa d’entrée et les touristes se bousculent. Ce n’est pas ça le problème du tourisme’’, dénonce le candidat à la présidentielle. A l’en croire, les problèmes du tourisme sont liés aux menaces sur le littoral, au manque de ciblage de l’offre touristique, au problème de formation du personnel touristique, mais également à l’amélioration des réceptifs.

KHADY NDOYE (MBOUR)

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