Publié le 17 Apr 2019 - 23:45
GREVE DES BOULANGERS

Le grand flou

 

La Fédération des boulangers du Sénégal n’a pas trouvé d’accord avec le ministère du Commerce, quant à ses différentes revendications. Après leur réunion d’hier avec Aminata Assome Diatta, nouveau ministre du département, elle compte recueillir l’avis de sa base, avant de prendre toute décision.

 

Il aura fallu trois tours d’horloge de concertations à huis clos pour finalement pas grand-chose. Après sa rencontre, hier, avec Aminata Assome Diatta, Ministre du Commerce et des Petites et moyennes entreprises, la Fédération nationale des boulangers n’a ni levé son mot d’ordre de grève ni affirmé que celle-ci sera effective. Pour cause, boulangers et autorités n’ont pas trouvé un accord quant à la volonté des premiers cités d’augmenter le prix du pain. ‘’Nous avons discuté avec Madame le Ministre du Commerce. Elle nous a fait plusieurs propositions qu’elle compte présenter demain en Conseil des ministres. Je ne peux rien vous dire par rapport à cela. Nous allons, à l’instant, retourner à nos différentes bases, leur faire le point et ensuite décider. La suspension ou l’exécution du mot d’ordre de grève dépendra de ce qui sortira des échanges avec nos bases. Donc, je ne peux, encore une fois, pas me prononcer sur ce point’’, a déclaré Joseph Thiam, membre de la fédération, à la sortie de la rencontre.

En somme, les Sénégalais restent suspendus à la décision des boulangers qui, hier, avaient tout sauf envie de s’adresser à la presse. Ces derniers menacent d’aller en grève, depuis la semaine dernière, pour trois jours, à compter d’aujourd’hui. Vu les mines affichées, tout porte à croire que la réunion n’a pas répondu à leurs attentes, même si la Direction du commerce intérieur affirme être consciente des difficultés que rencontrent ces derniers. 

Ouverture de sessions techniques

‘’Le ministère, soucieux de l’importance du pain, qui est un produit hautement stratégique et social au Sénégal, a décidé de rencontrer les acteurs pour discuter des revendications soulevées par la fédération. Parmi ces points, figurent la question de l’assainissement du secteur et le prix actuel du pain qu’ils considèrent comme un prix qui ne rémunère plus leur activité. Figurent aussi au rayon de leurs difficultés les problèmes de distribution du pain. Aujourd’hui, les boulangers perdent des marges exorbitantes dans la distribution. Aussi, il a été soulevé la révision de la structure du prix pain.

Sur toutes ces questions, Madame le Ministre les a rassurés quant à la volonté du département d’en discuter sans délais, ‘’pour qu’ensemble, nous puissions arriver à satisfaire toutes les parties. Le gouvernement est sensible à l’accessibilité géographique et financière du pain’’, a déclaré le directeur Ousmane Mbaye. A l’en croire, la révision de la structure du prix du pain ne peut être faite que par un comité technique qui intègre toutes les parties concernées. A cet effet, il est prévu, dès jeudi, l’ouverture des sessions techniques.

Par ailleurs, M. Mbaye estime qu’une augmentation, du jour au lendemain, du prix du pain, serait péremptoire. ‘’S’il doit avoir augmentation, il faudrait que l’Etat ait tous les arguments allant dans le sens d’une quelconque variation du prix du pain. Depuis 2014, il y a eu une baisse du prix de la farine, sans pour autant que les consommateurs ne voient une baisse du prix du pain. Aujourd’hui qu’il y a une variation, il faut qu’ils montrent qu’il y a une nouvelle donne en termes d’élément de charge, de rétrécissement de leur activité. Surtout qu’en 2014, les boulangeries travaillaient en moyenne avec 10 sacs de farine par jour. Aujourd’hui, elles en utilisent 5. Voici un élément qui peut avoir un impact sur la structure du prix. Donc, ce sont des paramètres que nous ne rejetons pas, mais nous leur avons dit que l’homologation du prix répond à une procédure particulière et que toute révision doit respecter cette procédure’’, a-t-il conclu.

Ainsi, le ministère du Commerce prévoit de multiplier les séances d’échanges avec tous les acteurs impliqués, afin de trouver une solution aux revendications des boulangers.

EMMANUELLA MARAME FAYE

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