Publié le 23 Aug 2012 - 22:40
PEINE DE MORT EN GAMBIE

Goodluck Jonathan met en garde contre un second génocide Rwandais

 

Les menaces d'application de la peine de mort en Gambie contre des prisonniers politiques sont un lit pour un autre génocide en Afrique après le drame rwandais, a assuré hier le président de la République fédérale du Nigeria, qui quitte Dakar ce midi après son entretien avec le président Macky Sall.

 

 

Goodluck Jonathan a appelé les pays africains à ne pas adopter une posture neutre par rapport aux menaces du président Yaya Jammeh d’exécuter 47 prisonniers politiques gambiens. Sous risque de voire resurgir les démons du génocide rwandais, le chef de la Fédération nigériane a appelé ses pairs africains à agir en se gardant d’avancer des arguments d’interférence dans les affaires intérieur d’un pays. Selon M. Jonathan, en visite au Sénégal depuis hier, ‘’l’Union africaine (UA) prend très au sérieux cette menace du président Gambien’’.

 

Visiblement préoccupé par la situation, il a averti contre une situation qui peut dégénérer de façon inattendue. ‘’Lors du génocide survenu au Rwanda en 1994, il était également difficile aux leaders africains d’agir sous prétexte d’interférer dans les affaires intérieures d’un pays’’, a-t-il rappelé avec un regret apparent. En pareils cas, poursuit le président du géant africain, ‘’les Etats africains doivent se préparer à protéger leur propre continent’’. Dans la foulée, il a indiqué que c'est en prenant leurs responsabilités historiques en des moments cruciaux que les dirigeants africains et les institutions africaines ont pu sauver la Côte d’ivoire, le Niger du chaos, alors que d’autres zones ont été ‘’stabilisées’’. Goodluck Jonathan a demandé aux pays africains de continuer dans cette dynamique pour faire régner la paix en Gambie.

 

Le chef de l’Etat du Nigeria s’est aussi penché sur la situation de crise qui prévaut au Mali. Il a informé que la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) s’emploie résolument à ‘’stabiliser le gouvernement’’ d’abord pour ensuite ‘’stabiliser le pays’’. Regrettant la montée de la violence dans plusieurs pays africains qui hélas, n’épargne même pas son pays confronté au mouvement islamiste Boko haram, M. Jonathan confie «travailler d’arrache pied» pour éradiquer «le mal».

 

Après son entretien avec le président Macky Sall, Goodluck Jonathan a précisé que sa visite au Sénégal n’a pas de caractère officiel, mais préliminaire à une révision des relations entre les deux pays. Il n’a pas manqué de dévoiler une bonne partie du contenu de sa rencontre avec son homologue sénégalais. ‘’Nous avons discuté de sujets continentaux, également des débats informels sur des positions communes à nos pays. Les questions de l’énergie, de l’éducation et des échanges ont également été abordées’’, a-t-il rapporté. Son séjour à Dakar, qu'il a jugé «satisfaisant», prend fin aujourd'hui à midi.

 

AMADOU NDIAYE

 

 

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