Publié le 10 Mar 2022 - 22:33
A LA RENCONTRE DE DIATOU DIOP

Au service de l’’’éco-village Bolo’’ 

 

Ancienne employée de multinationales au ‘’pays de l’Oncle Sam’’, Diatou Diop a répondu à l’appel de son souhait. ‘’EnQuête’’ est allé à la rencontre de cette femme que certains ont vite fait de présenter comme une attardée mentale.   

 

Economiste de formation, Diatou Diop, la soixante, est une femme épanouie. Contrairement aux regards inquisiteurs que lui jettent ses proches, ce bout de femme devrait forcer le respect. Employée dans de grandes multinationales au ‘’pays de l’Oncle Sam’’, Diatou Diop avec ses dreadlocks a tout laissé tomber pour revenir au Sénégal et vivre sa passion.  Recluse au village de Ndam Sérère, à la sortie de la commune de Diourbel et à quelques encablures du village de Tawfeek  fondé par Serigne Bassirou Mbacké, père de l’actuel khalife général des mourides, Diatou Diop a fondé  ‘’l’éco-village Bolo’’, il  y a de cela sept ans.  Dans cette maison-ferme, tout est biologique et respire bio. Tout de suite, le visiteur est frappé par l’architecture des bâtisses faites pour la plupart en argile et à des prix défiant toute concurrence. A côté de ces bâtisses, il y a les arbres fruitiers et l’élevage de poules et de canards.

Interpellée sur cette nouvelle vie, l’ex-experte en économie dans une multinationale  confie : ‘’C’est  un projet du cœur, d’intention et du futur. On met notre force de travail pour la communauté. On a besoin de couvrir nos besoins. Couvrons-les à la base. On n’est pas dépendant de quoi que ce soit. On utilise l’énergie solaire. C’est le modèle de village africain à l’origine qui est en train d’être revu. On vit en harmonie avec la nature. En vivant dans la nature, on se rend compte que le modèle opératoire de la nature, c’est l’abondance. Tous les aspects de la vie d’une communauté sont développés ici. Prendre notre vie en charge autant comme on peut, ce n’est pas de l’autarcie.’’

Pour cette fête dédiée à la femme, l’ancienne enseignante en économie qui est contre tout ce qui est folklore, participe au développement de la communauté à sa manière. ‘’J’ai étudié l’économie, j’ai enseigné des Masters. Avec toutes les techniques universitaires, je n’allais jamais créer ce projet. On est en train de construire un monde meilleur. Tous les gens pourraient mettre en œuvre ce projet sans trop de moyens’’.

 S’exprimant sur l’actuel modèle de financement des femmes, elle reste d’avis que ce modèle  ne peut être une réussite sans un bon projet, voire un bon encadrement. A l’origine, n’ayant aucune idée de projet bien ficelé dans sa tête, Diatou Diop a choisi d’investir chez elle. Elle a acquis un domaine dans la commune de Ngohé. Elle veut, avec ses sœurs, subvenir à ses besoins primaires. C’est la raison pour laquelle elle développe une agriculture biologique avec un élevage de poules et de canards. L’entrepreneuriat, pour elle, ‘’ne signifie pas l’acquisition de capitaux importants et faire de gros investissements. Je n’en veux pour preuve toutes ces femmes qui s’activent dans le développement durable et le bien-être de leur famille’’.

Dans son domaine, on note une autonomie en électricité et en eau. Pour elle, ‘’il n’y a pas de secret, mais une volonté humaine est le soubassement de la réussite. Les moyens ne sont qu’un catalyseur, mais on a vu de grands projets avec de gros moyens, mais lorsque les financements sont terminés, ces projets sont tombés à l’eau’’.

On l’aurait prise pour une illuminée. Que nenni ! Il n’en est rien. Diatou Diop, incomprise par ses proches, lorsque qu’elle a décidé de faire le grand saut et de tout laisser tomber et revenir au Sénégal, est en passe de réussir son pari. Et pour cause ! Elle commence à récolter les fruits des durs labeurs et des longues nuits d’insomnie. L’ancienne enseignante en genre, en Belgique, croit ‘’qu’il est possible de créer une synergie importante entre l’homme et la femme. C’est la perception qui fait que la femme n’est pas valorisée’’. Elle refuse de regarder  dans le rétroviseur et philosophe : ‘’L’Afrique n’est pas oubliée par Dieu.’’

Boucar Aliou Diallo (Diourbel)

 

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