Publié le 25 May 2022 - 17:56
INSÉCURITÉ PRÉOCCUPANTE AU SÉNÉGAL

Y en a marre exige le limogeage du ministre de l’Intérieur

 

Le mouvement citoyen Y en a marre accuse Antoine Félix Diome de tous les maux que connaît le Sénégal dans le domaine de la sécurisation des citoyens et de leurs biens. Face à la presse, Y en a marre a également fait le point sur une ‘’judiciarisation du débat public’’ et sur le contentieux préélectoral.

 

L’insécurité générale est galopante au Sénégal. Les réseaux sociaux en sont les plus grands lieux de dénonciation. En quelques jours, les images de l’agression violente à la Zone de captage d’un homme à qui l’on a volé son scooter et le meurtre d’une gérante d’un multiservice à Pikine rue 10 ont ému les Sénégalais. Ces violences s’ajoutent à une longue liste d’agressions qui défraient la chronique depuis quelque temps, posant le débat de la sécurité. Autant de faits qui ont été dénoncés par le mouvement Y en a marre, lors d’une conférence de presse tenue hier au siège de l’organisation de la société civile.

Les activistes ont dressé un ‘’tableau sombre de notre pays et surtout de la capitale (qui) montre la faillite de l’État du Sénégal, dans sa mission régalienne d’assurer la sécurité des citoyens et de leurs biens’’. Qui d’autre que le ministre  de l’Intérieur pour symboliser cet échec ? Le mouvement Y en a marre a saisi l’occasion pour en faire un exemple. C’est pourquoi l’équipe autour d’Aliou Sané a exigé ‘’le limogeage du ministre de l’Intérieur Antoine Félix Diome, qui n’a jamais rempli sa mission d’assurer la sécurité intérieure du pays depuis son arrivée''.  

La raison expliquée par ces acteurs de la société civile est simple. Depuis qu’il a été intronisé premier policier du pays, Antoine Félix Diome aurait orienté la politique sécuritaire du Sénégal vers la répression des activistes et acteurs politiques. ‘’Une stratégie est visible à travers les acquisitions des équipements dédiés à nos forces de sécurité, mais aussi et surtout dans le recrutement de milices au service d’acteurs politiques’’, illustre le texte liminaire lu par Abdou Khafor Kandji, membre de la coordination du mouvement Y en a marre.

Départ d’Antoine Félix Diome

Les reproches faits au ministre de l’Intérieur et au gouvernement ne s’arrêtent pas là. ‘’Non seulement incapable d’assurer la protection des Sénégalais, relèvent les membres du mouvement citoyen, l’État, à cause  des actes politiques  qu’il pose, est le premier promoteur de cette insécurité et violence dans notre pays. Qui n’a pas eu connaissance de grâces présidentielles accordées à des criminels de sang ?’’. Cette question avait été soulevée après le meurtre d’une étudiante togolaise, agressée par un jeune Guinéen qui venait de bénéficier d’une grâce.

Un exemple parmi tant d’autres que le mouvement espère éviter à l’avenir, en exigeant  la mise en place d’une commission qui étudie les conditions d’éligibilité à la grâce présidentielle.  

D’autres exigences ont été formulées dans l’optique d’une meilleure réponse à l’insécurité qui frappe actuellement le pays : l’audit général et l’assainissement des forces de l’ordre et de sécurité ; le renforcement en ressources humaines et matériel de nos forces de l’ordre et de sécurité ; l'octroi d’un statut formel à l’ASP (Agence de sécurité de proximité) ; leur renforcement en moyen matériel pour leur permettre d’atteindre leur mission de police de proximité. Mais également l’accord aux forces de sécurité d’un droit de se constituer en syndicat pour la défense de leurs intérêts moraux et matériels, de même que la mise à disposition d’un numéro vert d’urgence efficace et accessible aux citoyens, à l’image du 911 aux États-Unis.

Un ‘’911’’ à la Sénégalaise

Mais la sécurité est l’affaire de tous et non simplement celle de l’État central. De ce fait, le mouvement Y en a marre invite les collectivités territoriales à y contribuer, avec le concours des populations locales. ‘’Nous leur demandons d’identifier, de démanteler et de récupérer toutes les zones de refuge potentiel des malfaiteurs, de renforcer l’éclairage public dans les quartiers et voiries et de renforcer la dénonciation des malfaiteurs’’, exhortent-ils.

Cette tension sécuritaire se retrouve également dans la sphère politique, à un peu plus de deux mois des élections législatives du 31 juillet 2022. Et le moins qu’on puisse dire est que la tension autour de ce scrutin est palpable. ‘’Dangereuse’’ même, pour la stabilité du pays, selon le mouvement citoyen pour qui ‘’l’application du parrainage dans sa forme actuelle, dénoncée par Y en a marre, est la raison du rejet de plusieurs listes, à travers un filtre opaque, totalement en porte à faux avec les principes démocratiques. Cette situation a engendré l’irrecevabilité de listes inéligibles à cause de manquements’’.

Le Conseil constitutionnel mis devant ses responsabilités

Alors que sept listes sur les 15 déposées à la Direction générale des Élections n’ont pas passé l’étape du parrainage, avec le lot d’invectives que cela a provoqué entre les politiques, la vérification juridique est également une étape de tous les dangers. Si la liste départementale de Dakar de la plus grande coalition de l’opposition a déjà été rejetée, le même danger pèserait sur les listes nationales des coalitions Benno Bokk Yaakaar et Yewwi Askan Wi. Des éventualités qui changeraient  totalement les implications des élections.

Malgré la perspective d’un scrutin amputé des deux plus grandes coalitions de partis politiques du pays, le mouvement Y en a marre engage le Conseil constitutionnel à prendre toutes ses responsabilités et à ‘’déclarer toute liste de tout bord irrecevable et inéligible, s’il est avéré qu’elle ne respecte pas les dispositions stipulées dans nos textes et lois’’.  

Entre activistes, l’on se serre les coudes. Le mouvement Y en a marre a profité de cette conférence de presse pour dénoncer ce qu’il appelle une judiciarisation du débat public. Des victimes de cette escalade sont, selon le texte lu par Abdou Khafor Kandji, Cheikh Oumar Diagne et El Gas Salvador, emprisonnés pour diffamation envers des autorités du gouvernement. ‘’Nous exigeons leur libération immédiate et dénonçons une justice à deux vitesses qui distille de simples amendes pour d’autres coupables de mêmes faits’’, ont fait savoir les compagnons de Thiate.

Lamine Diouf

 

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