Sitor Ndour sera édifié le 15 mars

Sitor Ndour a été appelé, hier, à la barre de la Chambre criminelle du tribunal de grande instance de Dakar. L’ancien directeur du Centre des œuvres universitaires de Dakar devait répondre des faits de viol sur la mineure A. Thiaw, âgée de 17 ans au moment des faits. Mais sur demande de la partie civile qui souhaite constituer des conseils, l’affaire a été renvoyée au 15 mars prochain.
Sitor Ndour, qui espérait voir enfin, hier, le bout du tunnel, va devoir prendre son mal en patience. Devant être jugé pour viol et pédophilie, il a vu son affaire renvoyée, sur demande de la mère de la mineure.
En effet, celle-ci souhaite constituer des avocats pour représenter sa fille. En prison depuis six mois, l’ancien directeur du Coud a sollicité un renvoi à une date pas lointaine. D’après lui, un report assez long ne l’agrée pas, d’autant plus que sa santé ne lui permet pas, dit-il, de supporter les rigueurs carcérales.
Ses conseils, de leur côté, ont déclaré que l’affaire qui est en état et doit être jugée. Selon eux, le dossier est vide et ne repose que sur des bases de ‘’simples accusations d’une mineure manipulée’’.
Malgré l’opposition des avocats de la défense, le juge a renvoyé l’affaire au 15 mars.
Toutefois, les conseils de l’accusé ont formulé une demande de mise en liberté provisoire. À peine sa suspension provisoire levée, Me El Hadj Diouf, qui s’est constitué pour Sitor Ndour, a soutenu que son client, qui a occupé de hautes fonctions dans ce pays, ne mérite pas un tel traitement. Envahi par l’émotion au prétoire, Me Diouf, qui a finalement craqué, a interrompu pendant un court instant sa prise de parole. Ayant recouvré sa sérénité, l’avocat a soutenu que son client dispose de garanties qui peuvent lui permettre de bénéficier d’une liberté provisoire.
‘’C’est un homme d’honneur. On l’arrête sur accusation d’une fillette manipulée. Si vous lisez le dossier, vous verrez qu’il n’y a rien. Il a subi un lynchage médiatique. Rien n’atteste, rien ne démontre le viol. C’est un dossier vide. Il n’y a aucune charge. Malgré tout, on le prend en otage. Comme si on doit prouver quelque chose au peuple sénégalais. Pendant ce temps, d’autres personnes qui ont commis des crimes plus graves circulent librement. Je sollicite une mise en liberté provisoire de mon client. La société a besoin de Sitor Ndour’’, a déclaré Me El Hadj Diouf.
Son confrère, Me Baboucar Cissé, qui dit défendre gratuitement l’accusé, car celui-ci est un ancien camarade de promotion à la Fac, l’a rejoint dans sa requête. ‘’La mise en liberté provisoire de mon client s’impose. Le dossier est vide et les certificats médicaux disculpent notre client. Voilà un cadre à qui le Sénégal doit rendre hommage’’, a martelé Me Cissé qui assure que son client ne va pas se soustraire à l’action de la justice.
Le représentant du ministère public, a dans ses observations, demandé le rejet de la requête de l’accusé. Comme motif, il a évoqué une garantie de responsabilité.
Finalement, le juge a rejeté la demande de mise en liberté provisoire formulée par la défense pour risque de troubles à l’ordre public. La date du renvoi a été maintenue.
MAGUETTE NDAO