Publié le 18 Feb 2025 - 17:33
UN MILLIER DE BÊTES VOLÉ EN UN AN, CHERTÉ ALIMENT BÉTAIL, TENSIONS ÉLEVEURS-AGRICULTEURS...

Ces doléances qui attendent Bassirou Diomaye Faye à Kaolack

 

Le 22 février prochain est prévue à Kaolack la 9e édition de la Journée nationale de l’élevage. Plusieurs doléances sont exposées par les éleveurs de Kaolack et de Kaffrine.  Il s'agit, entre autres, de trouver des solutions au phénomène du vol de bétail qui a atteint des proportions inquiétantes dans le Saloum et le Ndoucoumane où l’on dénombre au moins 1 300 bêtes volées, entre 2023 et 2024.

 

C'est Ali Kobar, le secrétaire général de la Fédération nationale pour le développement de l’élevage et la protection des animaux qui donne le ton. Au siège de son organisation à Kaolack, il informe que des organisations d'éleveurs comme Hoderé Aynabé (l'Étoile des bergers) de Kaffrine comptent boycotter la Journée nationale de l'élevage prévue le 22 février à Kaolack.

Selon lui,  c’est une mauvaise idée, dans la mesure où cette journée dédiée à l’élevage est un cadre idéal pour  exposer les multiples difficultés qui touchent  les éleveurs. Surtout que celle-ci sera présidée par le chef de l’État, Bassirou  Diomaye  Faye ‘’qui est très soucieux des problèmes de l’élevage au Sénégal’’. C’est pourquoi la Fédération nationale pour le développement de l’élevage et la protection des animaux ‘’sera au premier rang" de la célébration, a-t-il assuré.

Et ce sera une tribune pour les éleveurs d'étaler leurs problèmes. En effet, d’après Ali Kobar, c'est l’occasion d’évoquer  le phénomène du vol de bétail qui constitue un véritable cauchemar chez les éleveurs. Entre 2023 et 2024, renseigne-t-il, "821 têtes ont été emportées dans les départements de Nioro, Guinguinéo et Kaolack. Ce qui témoigne de l'ampleur du phénomène. Et si les autorités ne trouvent pas de solutions à cette réalité,  le pire pourrait se produire  dans le monde rural’’, a-t-il prévenu.

"Face au mutisme de nos autorités qui se sont succédé à la tête du pays,  des violences insoutenables peuvent éclater entre des individus  sans compter le recul économique que le vol de bétail engendre, en ce sens que l’élevage est,  en dehors de l'agriculture, la principale source de survie des populations des zones rurales".

En effet, plusieurs activités dépendent de l’élevage et si le cheptel n'est pas régénéré, c’est la chute libre de tout un secteur d’activité. Comme solution, il propose de durcir les peines infligées aux voleurs de bétail.

Par ailleurs, il a souligné les heurts récurrents entre éleveurs et agriculteurs qui ne parviennent toujours pas à s’entendre sur le parcours du bétail.  Les tensions répétées en sont la résultante avec comme conséquences  des blessés et des morts enregistrés des deux côtés. 

Cette question devrait, selon M. Kobar, être évoquée avec le chef de l’État, d'où sa détermination à ne pas rater ce rendez-vous destiné à débattre de la question de l'élevage au Sénégal.

Les éleveurs de Kaffrine soucieux de la cherté des aliments de bétail et de la rareté de l’eau

À Kaffrine,  c’est Sadibou Ka qui porte la voix des éleveurs. En sa qualité de coordinateur régional de l’Association nationale pour la promotion des éleveurs au Sénégal (Anapes), son souci  premier est le vol de bétail. II ne dispose pas de chiffres actualisés sur les cas de vols, mais ‘’chaque semaine, des moutons, des chèvres,  des chevaux ou des vaches sont subtilisés par des voyous’’. Ce que confirme Ali Kobar, dont les statistiques  de ses représentants dans le département  de Kaffrine font état de ‘’914 bêtes volées, dont 420 retrouvées, soit 495 disparues  entre 2023 et 2024’’.   Sadibou Ka a également regretté les tensions entre éleveurs et agriculteurs. 

En outre, M. Ka est préoccupé par la cherté de l’aliment de bétail.  En effet, il est   injuste, d’après lui, que seule l'arachide soit subventionnée au moment où les éleveurs peinent à nourrir correctement leur bétail. Ainsi, il appelle les autorités à se pencher sur la question afin de leur faciliter l’accès aux aliments, surtout que la majorité des communautés de bergers est pauvre. Même doléance au sujet des races génitrices peu accessibles aux bourses des éleveurs dont la plupart sont démunis. Il sollicite à ce sujet une subvention considérable permettant aux éleveurs d'acheter des taureaux géniteurs importés.

Par ailleurs, dans  le monde rural,  l’une des préoccupations  les plus aiguës est l’accès à l’eau. Sabidou Ka estime que cette doléance est plus vive  chez les éleveurs. Il explique que leurs bêtes meurent de soif du fait de la rareté du liquide précieux.  "Les forages sont inexistants dans les périmètres habités par les éleveurs. Ce qui fait que les  troupeaux peinent à s'abreuver correctement, vu que les bêtes  se comptent par milliers. De plus, ce qui aggrave cette situation est le fait que leurs contrées ne sont pas électrifiées, les plus chanceux  ne disposent que de panneaux solaires. Donc, l’implantation de forages est vitale et elle devrait être mise sur la table du président Faye".

Monsieur Ka a, en outre, relevé la nécessité de créer des structures de microfinances dédiées aux éleveurs, car il considère que les taux de remboursement qui leur sont appliqués sont très élevés. Ils s’élèvent à 10 % pour les crédits de campagne contre 20 % pour les crédits accordés aux éleveurs.

Alioune Badara Diallo Kane

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