Publié le 27 Aug 2025 - 10:10
VULNÉRABILITÉ DES ENFANTS EN HIVERNAGE  

L’AVECC tire la sonnette d’alarme à Khar Yalla 

 

À Saint-Louis, pendant l'hivernage, ce sont des centaines d’enfants issus des quartiers inondables qui sont touchés par la diarrhée, le paludisme, les maladies cutanées, etc. C’est  dans ce cadre que l'Association de lutte contre la vulnérabilité des enfants face aux effets des changements climatiques (AVECC) s’est investie dans les zones impactées pour sensibiliser sur les bonnes pratiques à adopter et appuyer les familles  en moustiquaires.

 

Situé à huit kilomètres du centre-ville, sur la route nationale vers l’université Gaston Berger, Khar Yalla ou site de recasement des populations de la Langue de Barbarie impactées par l’avancée de la mer,  reste l’un des quartiers les plus vulnérables aux inondations de la commune de   Saint-Louis. Depuis la première forte  pluie, la localité présente un visage hideux. Les ruelles et l’écrasante majorité des concessions sont inondées par les eaux pluviales et le site est entouré par d’énormes mares d’une eau noirâtre et sale. Au niveau du site, il est également constaté  une certaine insalubrité avec la présence de tas d'immondices aux alentours immédiats.

D’ailleurs, non loin des lieux, se dégage une odeur nauséabonde due au mélange des eaux de pluie et les ordures. Un terreau fertile pour le développement de certaines maladies hydriques. Pourtant, sur le site de relogement on recense  un nombre impressionnant d’enfants très exposés en cette période d’hivernage. Raison pour laquelle l'AVECC, qui concentre une grande partie de ses actions au niveau de la Langue de Barbarie  où de nombreux enfants subissent les effets directs des changements climatiques, s'est déployée sur le terrain pour sensibiliser.

Appel à la vigilance et à la protection pour accompagner les familles

Pour Alioune  Diop, président de l’association, les enfants des quartiers inondables vivent des moments très difficiles durant la saison des pluies, mais leur  attention est attirée plus par ceux  habitant  le site de Khar Yalla. ‘’Nous souhaitons, avec tout le respect dû aux autorités locales et administratives, alerter sur les risques accrus auxquels ces enfants sont exposés. Les fortes pluies enregistrées à Saint-Louis viennent accentuer la précarité du site et les conditions difficiles peuvent fragiliser les enfants, aussi bien sur le plan de leur santé que sur celui de leur bien-être général. L'humidité persistante, la promiscuité et le manque d'espace adapté peuvent entraîner de la fatigue, du stress et une vulnérabilité accrue face aux maladies courantes en cette saison. C'est pourquoi nous lançons un appel à la vigilance et à la prévention afin que des mesures adaptées soient apportées pour accompagner ces familles et garantir la sécurité des enfants durant cette période de pluie. L’AVECC, pour sa part, reste mobilisée et disponible pour contribuer à toute initiative allant dans ce sens’’, a déclaré M. Diop.

Avant de rappeler que cette sortie  à Khar Yalla s’explique par la volonté de  protéger et d'accompagner les enfants, particulièrement exposés aux effets du dérèglement climatique, qu'il s'agisse des inondations, de l'avancée de la mer ou de l'irrégularité des pluies dans les zones rurales.

‘’Cette jeune cible vulnérable a besoin d’aide et d’assistance surtout en ces durs moments d’hivernage. Nous tenons à préciser que nous ne sommes ni dans une logique d'évaluation ni de dénonciation. Mais nous venons apporter notre pierre à l'édifice, en complément des efforts déjà consentis par l'État, les collectivités et les services techniques. C’est pourquoi nous menons actuellement des activités de sensibilisation auprès des familles et des communautés sur la protection des enfants face aux effets climatiques. Nous faisons également du plaidoyer pour que la question de la vulnérabilité des enfants soit davantage prise en compte dans les politiques publiques locales’’, a-t-il soutenu.

Les faibles moyens freinent les grandes ambitions d’AVECC

Malgré  les maigres moyens dont dispose l’association, le président Alioune Diop a  signalé  qu’elle n’est pas à sa première action sociale sur le site  en faveur des enfants impactés. ‘’Nos ressources sont trop limitées, mais nous avons procédé à des  distributions de kits scolaires aux enfants de Khar Yalla, avec l'appui de la Croix-Rouge et du Service régional de l'Action sociale. Pour cette fois-ci, nous allons offrir des moustiquaires pour la santé  des enfants contre le paludisme. Ces initiatives, bien que modestes, sont porteuses de sens, car elles visent à renforcer la résilience des enfants et à préserver le droit fondamental à l'éducation et à la protection. Notre ambition est de pérenniser et d'élargir ces partenariats pour donner à l’AVECC une portée nationale et internationale. C’est pourquoi nous tendons la main à toutes les bonnes volontés et organisations d’assistance d’ici et de la diaspora à nous accompagner dans nos missions de protection de l’enfant vulnérable aux changements climatiques’’, a soutenu Alioune Diop.

Il faut signaler que l’AVECC regroupe en son sein des sociologues, des environnementalistes, des journalistes, des acteurs de développement, des agents de santé et bien d'autres compétences. Cette diversité d'expertise  permet  à l’association d'agir de manière multidimensionnelle, à la fois sur le terrain avec les familles et dans le plaidoyer auprès des décideurs, afin de garantir la résilience et les droits fondamentaux des enfants.

IBRAHIMA BOCAR SENE SAINT-LOUIS

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