Le SAES durcit le ton

Après plusieurs mouvements de grève restés sans suite, les enseignants-chercheurs de l’ENSA, dans un communiqué adressé à L’Enquête, annoncent un troisième débrayage de 72 heures et interpellent l’État sur l’urgence de mettre fin à la crise de gouvernance et de moyens qui paralyse l’institution. Réunis en assemblée générale le jeudi 18 septembre 2025, les membres du Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (SAES) ont dressé un bilan alarmant de leur mouvement entamé depuis le 11 septembre.
Selon eux, malgré deux grèves de 72 heures, un débrayage et un point de presse, aucun des six points de revendication n’a connu d’avancée significative. L’institution fonctionne quasiment au ralenti, dépourvue d’agent comptable particulier, avec des instances de gouvernance non renouvelées et un budget jugé insuffisant.
Au cœur des doléances, la tenue des élections de la direction de l’ENSA demeure une exigence prioritaire. Face à la persistance de ce qu’ils considèrent comme des manquements graves, les syndicalistes ont décidé du renouvellement d’une grève totale de 72 heures à compter du jeudi 25 septembre 2025. Une nouvelle assemblée générale est convoquée pour le vendredi 26 septembre.
Ils en appellent directement au ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, afin qu’il s’implique pleinement dans la recherche de solutions « rapides et durables ». Les principales revendications du SAES portent sur trois volets : Gouvernance académique et institutionnelle : absence d’organisation des élections du directeur, du directeur des études et des chefs de département, ainsi que la non-installation du conseil d’administration ; Gestion financière et administrative : défaut d’affectation d’un agent comptable particulier rattaché à l’ENSA, budget de fonctionnement insuffisant, et retard dans la dévolution des charges sociales avec l’Université Iba Der Thiam ; Cadre juridique et institutionnel : omission de l’ENSA dans le décret n° 2024-940 du 5 avril 2024 relatif à la répartition des services de l’État.
Ndeye Diallo (Thiès)