Publié le 6 Oct 2025 - 14:27
AGRESSION DES LACS DE LA BANLIEUE

Dr Cheikh Tidiane Dièye et Dr Abdourahmane Diouf montent au front

 

Au niveau du lac Thiourour, il a été constaté une perte entre 2005 et 2025 (sur 20 ans) de 5 hectares qui étaient occupés par le plan d’eau. Pour faire face à ce genre d’agression et aux autres que subissent les lacs en banlieue dakaroise, le Ministère de l’Environnement et de la Transition écologique (METE) et celui de l’Hydraulique et de l’Assainissement (MHA) ont décidé de conjuguer leurs forces.  

 

« Il y a un phénomène très fortement marqué : l’agression, l’action humaine, le phénomène anthropique qui fait que malheureusement ces lacs (Wouy, Thiourour et Warouwaye) sont en train de perdre une bonne partie de leur superficie. Les évaluations que nous avons faites au niveau de notre ministère avec l’Office des lacs et cours d’eau ont montré que sur le lac Thiourour, nous avons déjà perdu entre 2005 et 2025, sur 20 ans, 5 hectares qui étaient occupés par le plan d’eau, aujourd’hui perdus du fait de l’occupation souvent irrégulière, il faut le dire, des populations », a constaté avant-hier le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Dr Cheikh Tidiane Dieye, en visite au niveau des lacs Wouy, Thiourour et Warouwaye nichés entre les communes de Wakhinane Nimzatt et Yeumbeul Nord en banlieue dakaroise.  

L’objectif de cette visite, qui avait vu la participation de son homologue le ministre de l’Environnement et de la Transition écologique, Dr Abdourahmane Diouf, était d’évaluer l’état de vulnérabilité de ces sites jouant un rôle écologique majeur dans la protection des populations contre les risques d’inondation. « Nous avons observé partout qu’à chaque fois que ces services ont été interpellés, ils ont mené des actions et posé des actes forts pour les corriger. Malheureusement, nous avons constaté que ces actes n’ont pas été suffisants, car à chaque mesure prise au fil des années, les phénomènes ont persisté. C’était donc le moment pour nous – c’est la décision que nous avons prise tous les deux avec mon collègue en charge de l’Environnement – d’amorcer un processus de "jubanti" pour stopper l’hémorragie et préserver ces plans d’eau jouant un rôle remarquable. Je précise que les lacs interconnectés agissent comme régulateurs et participent à la lutte contre les inondations dans ces zones », a indiqué le ministre.  

Pour lui, toutes les eaux de ruissellement convergent vers ces lacs qui, par un effet de vases communicants, régulent non seulement la température locale mais aussi limitent les inondations. « Aujourd’hui, l’avancée des habitations refoule les eaux vers d’autres parties du lac, aggravant paradoxalement les risques d’inondation. Il est temps d’arrêter cela : l’État se bat sans relâche avec tous ses services, mais tant que perdureront ces phénomènes anthropiques, nos objectifs resteront inaccessibles. En convergence avec une approche intégrée et mutualisée – impliquant le MHA, le METE, l’Urbanisme, les Collectivités Territoriales et l’Intérieur –, nous mettrons en place des dispositifs renforcés », a-t-il informé.  

« Le Sénégal a raté ces dernières années un virage extrêmement important »

Dr Abdourahmane Diouf (METE) a quant à lui souligné la nécessité d’opérer des transitions écologiques : « Passer d’un écosystème pollué à un environnement sain est impératif. Le constat est accablant : ces cours d’eau noirâtres et pollués auraient pu être des espaces de vie. Le Sénégal a manqué une occasion cruciale ces dernières années. L’État assume désormais sa responsabilité, mais les citoyens doivent aussi comprendre qu’un cadre de vie sain bénéficie à tous, y compris aux générations futures. »  

Le ministre a annoncé un futur mémorandum entre le MHA et le METE : « Nous œuvrerons à l’assainissement des cours d’eau pollués et à la création d’un programme national pour des cadres de vie viables. Cette synergie, guidée par les directives présidentielles et gouvernementales, transformera ces dépotoirs en espaces de promenade salubres. »  

CHEIKH THIAM 

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