Publié le 20 Jun 2013 - 17:17
ÉDUCATION

Les bonnes et mauvaises notes de Ziguinchor

 

La région de Ziguinchor enregistre de bons résultats dans le secteur de l’éducation, malgré le contexte de crise. Toutefois, les défis restent nombreux et ont pour noms qualités des enseignements/apprentissages, équité et transparence dans la gouvernance, entre autres.

Identifier les faiblesses et contraintes, mais également les opportunités pour s’entendre sur un certain nombre de priorités et d’actions à mettre en œuvre au cours des trois prochaines années, afin débarrasser le secteur éducatif des maux qui le gangrènent dans la région de Ziguinchor. C'est à cet exercice que s’est livrée la communauté éducative, mardi, dans la capitale méridionale du pays, au cours d’un Comité régional de développement (Crd) spécial présidé par le ministre de l’Éducation nationale, Serigne Mbaye Thiam.

Il ressort de la présentation du rapport introductif par l’Inspecteur d’académie (Ia) de Ziguinchor que le secteur de l’éducation est en pleine expansion dans la région. La plupart des indicateurs montre que la localité est sur la bonne voie : notamment un taux brut de scolarisation (Tbs) qui dépasse largement la moyenne nationale, celui d’abandon relativement faible. De l’avis d’Alphousseyni Gassama, qui parlait au nom des partenaires techniques et financiers, les bons points enregistrés s’expliquent par la capacité des acteurs à s’adapter au contexte de crise, mais également à la forte mobilisation communautaire. S’y ajouteraient les efforts non négligeables que fournissent l'État et les partenaires techniques et financiers.

Toutefois, une analyse plus poussée des indicateurs laissent apparaître un certain nombre de faiblesses. En effet, la région de Ziguinchor est à la traîne relativement aux taux d’admission au baccalauréat (28%). Résultats que l’Inspecteur d’académie explique, entre autres, par le nombre élevé de candidatures libres et d’écoles privées.

476 cas de viols en 2012

En outre, le secteur est aussi caractérisé par la faiblesse du nombre d’élèves (15%) dans les séries scientifiques. S’y ajoute le taux élevé de redoublement et la violence notée en milieu scolaire. Sur ce registre, 476 cas de viols et un nombre relativement élevé de grossesses et mariages précoces a été enregistré au cours de l’année 2012.
Par ailleurs, le secteur souffre de contraintes multiformes liées, entre autres, au respect du quantum horaire, à la parité où les écarts sont importants et au nombre élevé d'écoles à cycle incomplet. Quoique l’Etat, pour résorber les abris provisoires, a injecté 8 milliards pour la construction de 521 classes entre 2011 et 2013, selon le ministre de l’Éducation nationale. 

Pour relever les défis, les responsables académiques comptent, pour les quatre prochaines années, mettre l’accent sur la stabilité, l’amélioration de l’efficience et de l’efficacité du système éducatif, la réduction des disparités et des inégalités, ainsi que le renforcement de l’équité et de la transparence. S’y ajoute le renforcement de la gouvernance et du dispositif d’éducation de bases des jeunes et adultes analphabètes.

Autant de recommandations ''pertinentes'', selon le ministre Serigne Mbaye Thiam. Tirant les conclusions de la rencontre, après les avoir ''approuvées'', il a indiqué que pour les prochaines années, l’Etat s’attaquera au défi de la qualité à travers le relèvement, entre autres, du niveau de recrutement, et à celui de l’équité et de la transparence dans la gouvernance.

HUBERT SAGNA (CORRESPONDANT, ZIGUINCHOR)

 

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