Publié le 10 Jun 2013 - 05:42
133E APPEL DU MAHDI

Sur les traces d’une lumière dénommée Seydina Limou Lahi

 

La communauté Layenne a entamé hier la célébration du 113e appel de son guide spirituel Limamoul Mahdiyou Lahi. Une lumière qui aura marqué les cœurs.

Cambérène, Ngor, Yoff. Trois localités, trois symboles. Tout de blancs vêtus, les fidèles Layennes ont arpenté ces différents endroits sur les traces de la lumière dénommée Seydina Limamou Laye. Une lumière qui aura existé sous la grotte de Ngor pendant mille ans, avant de devenir souffle et d’aller prêcher partout la bonne voie. Les lieux sont chargés de symboles, les pèlerins bourrés de dogme. Ici on marche, on claque les doigts et on chante. ‘’Baye Laye’’, appellation affectueuse de Seydina Limamou Laye, est une source intarissable. En attestent ces répertoires variés, les uns plus fournis que les autres.

Sous les différentes tentes érigées dans cette trilogie de zones sacrées, on s’assoit à même le sol. A l’image de pêcheurs en pleine mer, on rythme les chants religieux à travers un gestuel propre à cette communauté. Du lâchage de filets au ramassage des poissons piégés, en passant par la rame, rien n’est laissé au hasard, ces gens maîtrisent leur art. Le spectacle est beau, il y a quelque chose de divin dans cette chorégraphie. On dirait des anges assis au bord de la mer. On ne reconnaît plus l’âge dans ces rangées humaines devenues un bloc homogène. Les cœurs battent ensemble, les mains s’envolent ensemble, les sourires se lâchent au même moment.

''C’est sublime !'' s’exclame cet homme la trentaine sonnante. ''A chaque fois que je regarde ce spectacle, je suis sublimé par la beauté du gestuel, mais surtout  par le sourire éclatant de ces bonnes dames'', souligne Abdoulaye, habitant de Cambérène, le regard perdu dans cette marée blanche. Le discours de Seydina Laye, fils aîné du nouveau khalife, est ponctué par ce beau spectacle. L’homme a appelé à une participation efficiente à la construction de la société qui est l’affaire de tous. Il reviendra également sur le sens des différents pèlerinages qui ont mené à Cambérène, lieu où repose Seydina Issa Rouhou Lahi, fils de Baye Laye, Ngor d’où a jailli la lumière et Yoff, où l’appel fut lancé en 1883.

Cambérène, Ngor, Yoff, du sens d’un pèlerinage

C’est à Cambérène où la célébration de la 133e a démarré. Comme il est de coutume, depuis plusieurs années. Pourquoi le choix de cette localité ? Le lieu abrite le mausolée du vicaire du Mahdi, Seydina Issa Rouhou Lahi, le premier khalife. Ici on dit qu’il constitue la porte qui mène au Mahdi. Ce qui vient confirmer, selon cette communauté, des écritures qui avaient prédit que le Mahdi viendrait, accompagné de Issa et ce dernier dirigerait sa prière mortuaire et le succéderait pour confirmer la mission. Après Cambérène, cap sur Ngor. C’est ici le lieu où la lumière du Mahdi a séjourné plus de 1000 ans, dit-on, avant l’apparition du Mahdi sur terre.

La communauté layenne a massivement fait le déplacement sur ce lieu hier pour se recueillir et chanter la gloire de Dieu. Après Ngor, Yoff a reçu les pèlerins qui n'ont cessé d'affluer. Dans ce lieu figure le mausolée du Mahdi. Devant ce mausolée, le deuxième jour de la cérémonie (Ndlr, ce matin), les fidèles venus de partout vont se regrouper pour renouveler leur ‘’acceptation’’ et leur ‘’engagement’’ à l’appel de Seydina Limamou Lahi. C’est dans ce village de pêcheur de Yoff qu’à l’âge de 40 ans, le Mahdi a lancé son appel historique en 1883. Ce matin, cet appel sera célébré en sa 133éme édition.     

 

Amadou NDIAYE

 

 

TRAQUE DES BENS MAL ACQUIS

Les Layennes soutiennent la dynamique du régime en place

Dans la traque des biens mal acquis, la communauté layenne a pris fait et cause pour le régime en place. S’inspirant du thème retenu cette année pour la célébration du 133e appel : ‘’Équité et justice comme solutions aux problèmes de l’heure’’, les dignitaires de la communauté ont fortement appuyé l’action du gouvernement. Parlant du principe de l’enrichissement illicite, ils diront que ‘’la démocratie mérite que les concitoyens et les élus se mettent en position d’acquisition des biens et services de manière licite sur tous les plans’’.

Soulignant que  l’actualité est marquée par le débat sur l’enrichissement illicite et que les pouvoirs publics ont même mis en place des mécanismes en ce sens, la communauté a rappelé les enseignements de son guide. Seydina Limamou prévenait : ‘’Ne consommez et ne buvez que ce que vous avez honnêtement acquis. Ne montez que sur ce qui est honnêtement acquis. Ne portez que des vêtements honnêtement acquis. N’utilisez sur l’ensemble de tout ce qui peut vous servir que des choses proprement acquises.

Ce qui est proprement acquis, c’est ce que vous avez gagné honnêtement’’.  Sur le principe de rendre compte et de l’audit, ils diront que l’objet de l’audit est de constater. Sa finalité étant de rectifier, d’améliorer en cas de besoin. Sur ce, les propos du Mahdi ont également été invoqués par la communauté. ‘’Chacun de vous est un berger, or le berger est responsable de ce dont il est le gardien. Au chef d’un pays, on demandera des comptes sur la manière dont il a gouverné son pays. Au juge, on demandera des comptes sur les affaires du village’’.

A. NDIAYE

         
 

 

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