Publié le 18 Jun 2017 - 00:06
ACCES AU CREDIT HOTELIER ET TOURISTIQUE

Le plaidoyer de Racine Sy   

 

L’Etat du Sénégal a décidé d’accompagner les promoteurs touristiques avec l’octroi de crédits hôteliers. Un financement de 1 309 180 249 F CFA a été octroyé. Mamadou Racine Sy veut un accès facile aux crédits.

 

Les premières conventions de financement du crédit hôtelier et touristique ont été signées hier, en faveur des opérateurs touristiques. Une dotation initiale de 5 milliards F CFA dont 2 milliards libérés l’année dernière, et 3 milliards sur le budget de cette année vont être octroyés pour financer les projets de rénovation et d’extension d’établissements, d’hébergement touristique, de renouvellement et d’acquisition d’équipements pour les entreprises touristiques, création d’entreprises et renforcement de fonds de roulement. En attendant, le financement octroyé hier s’élève à 1 309 180 249 F CFA et concerne 14 projets de qualité dans 10 régions, composés de 10 établissements hôteliers d’hébergement touristique et 4 agences de voyage.  

Une vieille doléance qui vient d’être concrétisée, selon le président de la Fédération des organisations patronales de l’industrie touristique, Mamadou Racine Sy. A cet effet, il a demandé un accès facile aux crédits, un allégement du coût du crédit et son renforcement dont les prêts sont plafonnés à 100 millions F CFA avec un taux d’intérêt de 3,5% pour une durée de remboursement pouvant aller jusqu’à 5 ans, et un différé maximal de 18 mois. ‘’Il faut que l’on voie les choses. Cet outil n’aura de sens que si on facilite l’accès aux crédits, parce que je donne un exemple : si on demande 10% au promoteur, s’il achète des bus ; d’accord, on fait un gage sur le bus, mais on ne peut pas lui demander plus que ça. Faisons une promesse hypothèque, il le faut. Mais si on fait l’hypothèque réelle, ça risque de grever lourdement le promoteur, alors qu’il a besoin de cet argent pour faire des investissements’’, a-t-il argumenté.

‘’Allègement du coût du crédit’’

Ainsi, Racine Sy insiste pour que le comité de gestion facilite le crédit aux opérateurs touristiques qui en ont besoin et que des super garanties ne soient pas demandées aux gens. ‘’On ne peut pas demander aux gens et un apport de 10% et une hypothèque. C’est comme si le crédit hôtelier n’avait pas de sens’’, fustige Racine Sy. Pour lui, avec ce montant, ils n’iront pas loin, car on leur avait promis 5 000 000 000 F CFA. Aujourd’hui, avec les contraintes budgétaires, ce n’est pas le cas. Les promoteurs espèrent qu’en 2018, ils arriveront à un montant optimal. ‘’Le chef de l’Etat est d’accord avec nous que la dotation mise en place est insuffisante’’, fait-il remarquer. Racine Sy estime que les besoins sont énormes et souhaite que l’Etat aille plus loin. Même s’il dit ne pas minimiser la volonté du gouvernement de relever ce défi d’investissement hôtelier qui fait défaut depuis des années.

Ensuite, se tournant vers les représentants de la Banque nationale de développement économique (BNDE), chargée d’accompagner le projet, Racine Sy leur a demandé d’alléger le coût du crédit. ‘’Vous devez jouer le jeu. Nous ne vous demandons pas de nous mettre tellement le corset que ce crédit n’aura plus de sens. Vous êtes une banque d’accompagnement. Ce n’est pas votre argent, mais celui de l’Etat. Il est important que vous facilitiez les choses aux opérateurs’’, leur a-t-il dit. M. Sy d’ajouter : ‘’Tout le monde sait que le secteur du tourisme a besoin de ressources longues et à des taux bonifiés’’.

Il n’a pas manqué de s’adresser à ses collègues promoteurs : ‘’Ce crédit hôtelier vient à son heure. Et nous espérons que les premiers bénéficiaires sauront utiliser de manière efficiente ces crédits mis à leur disposition. Ils sont faits pour être remboursés. Il ne s’agit pas d’un don qui est fait de manière directe ou indirecte. Non !’’, a-t-il martelé. La secrétaire générale du ministère du Tourisme, Zeynab Mbengue Wade, a elle rappelé l’ambition du gouvernement qu’est de faire du Sénégal une destination touristique de référence, inscrite dans le Plan Sénégal Emergent.  

AIDA DIENE

Section: 
SAINT-LOUIS : FINANCEMENTS INNOVANTS DES OUVRAGES COMMUNS ET D'INTÉRÊT COMMUN : Les organisations de bassins africains se tournent vers les financements durables
SAINT-LOUIS : RENFORCEMENT DE LA NUTRITION : Le PRN2S cible plus de 7 000 enfants et plus de 1 500 femmes
DENSITÉ DE L’ASSURANCE : Le Sénégal très loin derrière la moyenne mondiale
FORMATION DES PPP À DAKAR : Les acteurs de la commande publique renforcent leurs compétences
BNDE
Mégaprojet GTA
Produit intérieur brut (PIB) - ANSD
CRIMINALITÉ ÉCONOMIQUE ET FINANCIÈRE EN 2025 : Le Sénégal occupe la 11e place du classement des pays africains
Pétrole et gaz
LE PARI SÉNÉGALAIS DES BRICS : Entre rupture géopolitique et quête de souveraineté économique  
ALLOCATION DE 130 MILLIARDS F CFA POUR LA PROCHAINE CAMPAGNE AGRICOLE Des acteurs du secteur approuvent, mais émettent des réserves
CONFÉRENCE INTERNATIONALE SUR LA FISCALITÉ DE L’ÉCONOMIE NUMÉRIQUE : Un cadre d'échanges sur les pratiques et expériences
SUCCESSION À LA TÊTE DE LA CEDEAO : Diomaye Faye, l'homme de la réconciliation ?
ANSD
EXPLOITATION DU ZIRCON : GCO annonce la réhabilitation de 80 ha de terres  
CONSEIL INTERMINISTÉRIEL SUR LA CAMPAGNE AGRICOLE : Sonko veut réussir, cette fois-ci 
DETTE PUBLIQUE (HORS CADRE LÉGAL), USAGE IRRÉGULIER DE COMPTES DE DÉPÔT AU TRÉSOR… : GMS demande au Parlement de poursuivre Macky pour trahison
GEL DE L'AIDE AMÉRICAINE : Des chercheurs craignent une menace pour l’agriculture au Sénégal
SECTEUR DE LA SANTÉ AU SÉNÉGAL : 931,9 milliards dépensés en 2023
Sénégalais du Qatar