Publié le 4 Feb 2013 - 15:03
AFFAIRE HABRE

Le PM Abdoul Mbaye et le procès à risques...

 

Le Premier ministre Abdoul Mbaye n'est pas encore sorti de l'ornière malgré sa très bonne performance à l'Assemblée nationale, lors du vote de la motion de censure déposée par les députés du Parti démocratique sénégalais (PDS) contre lui.

 

Selon nos sources, si cette bonne prestation a mis de l'eau dans le vin des certains proches du Président Macky Sall, faisant taire ses plus grands contempteurs et différant de fait sa défenestration, il reste qu'Abdoul Mbaye a encore et toujours tout intérêt à surveiller la procédure en cours dans l'affaire... Hissène Habré.

 

Selon nos sources, les amarres qui vont être jetées, risque de mettre mal à l'aise l'Etat du Sénégal. Il faut rappeler que l'instruction devrait démarrer dans le courant de ce mois de février, alors qu'Abdoul Mbaye est de fait dans le dossier. C'est le 19 décembre dernier que les députés ont autorisé le président Macky Sall à ratifier l'accord signé en août dernier, entre le gouvernement sénégalais et l'Union africaine (UA). Un accord prévoit la création de quatre chambres africaines extraordinaires pour juger l'ancien chef de l'État tchadien. Une procédure, il faut le dire, dénoncée par certains membres de la société civile, même si la Raddho et Human rights watch, au devant de la bataille pour un procès contre Hissène Habré, se frottent bien les mains.

 

 

Le Premier ministre Abdoul Mbaye a été invité dans le dossier Habré en novembre 2012, après un article de la Lettre du Continent l'accusant de blanchiment dans lequel notre confrère se fondait sur un rapport d'audit commandité auprès du cabinet Ernest&Young avant le rachat de la banque par les Marocains.

 

Dans sa ligne de défense, le Premier ministre, en conférence presse, avait expliqué ceci :  «Il (Habré) est entré avec de l’argent qu’il a cherché à déposer auprès des banques. J’étais administrateur général de la Cbao. J’ai d’abord demandé aux autorités si je pouvais accepter cet argent comme dépôt auprès de ma banque. Pourquoi voulez-vous que je n’accepte pas, alors que la banque était à l’époque dans une situation catastrophique ? Pourquoi voulez-vous que je n’accepte pas des dépôts qui n’ont aucun problème avec le sentiment des autorités sénégalaises ?

 

Vingt-deux ans après ces faits, personne n’est venu dire que cet argent a été acquis dans des conditions anormales''. L'affaire prendra des relents politiques et sera utilisée par les libéraux, pour justifier une motion de censure contre lui. Alors qu'on lui fera le reproche d'avoir fait des aveux, Abdou Mbaye profitera de cette ''bouée de sauvetage'' pour se faire plus percutant. Mais le dossier de Habré étant particulièrement bien suivi à travers le monde, le comportement des autorités actuelles sera à coup sûr, très surveillé.

 

 

 

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