Publié le 26 Aug 2013 - 18:45
AGRESSIONS MORTELLES, CIRCULATION D'ARMES, MEURTRES

Thiès, une ville dangereuse

 

 

Meurtres non encore élucidés, agressions en séries, circulation libre d'armes. La ville de Thiès est gagnée par la psychose. Face à cette situation, la Nouvelle Alliance Citoyenne pour l’Émergence de Thiès (Nacet) a organisé une marche de protestation ce samedi. 

 

La ville de Thiès est devenue par ces temps qui courent un terreau fertile pour les agressions mortelles. Pour protester et dénoncer la ''psychose et la terreur'' qui se sont installées dans la ville, les jeunes de la Nouvelle Alliance Citoyenne pour l’Émergence de Thiès (Nacet) ont organisé ce samedi une marche, à travers les rues  de la capitale du Rail. Les jeunes ont fait une grande boucle, en passant par le Rond-point du champ des courses, la pharmacie du camp, Angle Serigne Fallou, la Promenade des Thiessois, avant de terminer leur pérégrination à la Gouvernance où ils ont remis un mémorandum au gouverneur.

Cette insécurité ‘’totale’’ est due, selon  Maître Ousmane Diagne, secrétaire général de Nacet, non seulement à un défaut d’éclairage public des artères de la ville, dont les marchés et les garages, mais surtout à un déficit de personnel et de matériel des forces de sécurité. ''Comment pouvons-nous comprendre que dans une grande ville comme la nôtre, tous les poteaux électriques installés sur la voie de contournement nord soient détruits et emportés par des malfaiteurs pour être vendus comme de la ferraille, sans être inquiétés ?'', s’interroge-t-il. Cette insécurité dont souffrent les populations thiessoises est ainsi amplifiée, selon le juriste, par la libre circulation des armes dans la ville. ''Il est temps que cela cesse et que des mesures idoines soient prises dans ce sens. Notre concitoyen Samba Fam est mort, sauvagement agressé par un homme armé de coupe-coupe (dans le village de Sanghé dans la communauté rurale de Notto Diobass), au moment où plusieurs autres meurtres ont été notés dans la même période à Thiès, dans les mêmes circonstances (6 meurtres en un mois). Allons-nous continuer à croiser les bras et livrer les populations dont les conducteurs de Jakarta aux agresseurs ? Nous pensons que non'', fulmine Me Diagne. C’est pourquoi, les populations thiessoises demandent que le port d’armes de toute catégorie soit interdit dans le périmètre de Thiès et que toute personne arrêtée pour cette infraction soit sévèrement sanctionnée.

 

Des maires inconnus, Idrissa Seck ''abonné absent''

À Thiès, la plupart des quartiers sont plongés dans le noir. Les rares coins éclairés le sont par les soins des populations. Cette situation, selon Me Diagne, encourage non seulement le vol du bétail, mais provoque surtout de nombreux accidents de la circulation. ''Les maires des communes d’arrondissement (Thiès Est, Thiès Ouest, Thiès Nord) sont inconnus de leurs administrés, au moment où, le maire de la ville est abonné absent.''

À ces maux, les Thiessois doivent ajouter le fait que ''la moindre goutte de pluie occasionne des embouteillages monstres''. Ce ne sont pas les populations de Hersent, Diamaguene et des quartiers environnants qui diront le contraire, isolés qu'ils sont du reste de la ville, du fait qu'aucun transport en commun n’ose plus emprunter l’avenue El Hadji Omar Tall, encore moins passer par le marché Moussanté où devant le camp  tropical, au risque de s’embourber dans les eaux. Cependant, ajoute le juriste, le calvaire des populations de ces quartiers sonne comme un moindre mal, face au désarroi des sinistrés de Nguinth, plongés dans les eaux toute l'année. Que dire du canal à ciel ouvert du garage de Dakar, un cimetière ambiant, selon le juriste, au moment où les projecteurs qui doivent en assurer l’éclairage ne le sont que de nom. La liste est loin d’être exhaustive.

 

 

 

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