Publié le 25 Jul 2013 - 01:02
APPRÉHENDÉ AVEC 18 KG DE CHANVRE INDIEN

Cheikhou Omar Keïta récolte 5 ans de travaux forcés

Le 6 octobre 2011, en service de patrouille de sécurisation entre le village de Thiagar et la route nationale N2 dans le département de Dagana, les gendarmes de la brigade de Richard-Toll remarquent la présence suspecte de deux individus qui tentent d’abord de se soustraire à leur vue, avant de prendre la fuite dès leur approche. Ils abandonnent sur place des sacs. Mais Cheikhou Oumar Keïta est vite rattrapé. L’ouverture des sacs permet de découvrir 18 kg de chanvre indien.

À la brigade, Cheikhou Oumar Keïta soutient avoir été invité par son ami Abdoulaye Diop qui a débarqué au lieu de rendez-vous avec les sacs de chanvre indien, en le priant de l'aider à conditionner la drogue, en vue de sa vente en Mauritanie. Il renseigne qu’Abdoulaye Diop, qui a réussi à fuir, lui a déclaré avoir acheté la drogue à Dakar pour la vendre sur le marché mauritanien. Au cours du second interrogatoire, Cheikhou Omar Keïta revient sur ses premières déclarations et reconnaît qu'il trafique du chanvre depuis un lustre, de concert avec Samba Sané qui a réussi à prendre la fuite. Pour l'acquisition de la marchandise, il avoue avoir contribué à hauteur de 100 000 F Cfa, pour l’achat des 18 kg saisis par les gendarmes, Samba Sané ayant donné 125 000 F Cfa. Il révèle que, de retour à Dakar et voulant éviter les gendarmes en faction au niveau du croisement de Richar-Toll, ils sont descendus à «Lank Debis» avec leur marchandise, pour faire le reste du trajet jusqu’à Thiagar, à pied. Il ajoute que lors d'une première expédition, ils ont pu ramener de Dakar 10 kg de drogue qu'ils ont pu écouler. Après vente, il a reçu la somme de 75 000 F représentant sa part des bénéfices.

Un dealer versatile

Toutefois, devant le juge d’instruction, Cheikhou Oumar Keïta revient sur ses déclarations et conteste les faits. Il souligne que, de retour de Joal Fadiouth, il a passé la nuit à Thiagar, chez son ami Babacar Diop, vulcanisateur, où il a acheté du riz. Et que lorsque les gendarmes l'ont attrapé, il attendait un véhicule au bord de la route, à côté de ses sacs de riz. La drogue appartiendrait à un individu qui l'a trouvé sur place avec deux sacs de voyage de couleur noire. L’individu, poursuit-il, a fui à l’approche des gendarmes, laissant sur place ses deux sacs. N’ayant pu le rattraper, les pandores lui ont imputé la propriété de la drogue. Pour en avoir le cœur net, la brigade de la gendarmerie de Richard-Toll est saisie d’une délégation judiciaire, avec pour mission de procéder à l’identification complète et, le cas échéant, à l’audition de Babacar Diop. Les gendarmes entendent le chef de village qui déclare ne pas connaître Babacar Diop. Cheikhou Oumar Keïta est placé sous mandat de dépôt, le 10 octobre 2011, pour détention et trafic de chanvre indien, des faits prévus et punis par l’article 97 du code des drogues.

À la barre, Cheikhou Oumar Keïta a encore varié dans ses propos. Dans son réquisitoire, l’avocat général a souligné ce fait, avant de demander à la cour de lui faire bénéficier de circonstances atténuantes, vu qu’il est un délinquant primaire. Il a requis 10 ans de travaux forcés. Les avocats à la défense, Mes Patrick Léon Sarr et Cheikh Tidiane Diouf, ont soutenu que leur client n’a jamais cessé d’affirmer qu'il n'a jamais tenu les propos que les gendarmes lui ont prêtés. Ils sont convaincus que ces propos ont été tenus, sous la menace et des contraintes. Et ils ont tous deux plaidé l’acquittement. Finalement la cour, après délibéré, l’a reconnu coupable du trafic de chanvre indien et l’a condamné à 5 ans de travaux forcés.

 

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