Publié le 16 Mar 2023 - 21:31
APRÈS AVOIR ‘’INVESTI’’ 450 MILLIARDS F CFA SUR LES JEUNES

Macky Sall demande l’évaluation du programme "Xëyu Ndaw Ñi"

 

Face aux émeutes de mars 2021, le président de la République avait lancé un programme triennal, afin de booster l’emploi des jeunes. À la dernière année d’exécution, le chef de l’État souhaite être édifié sur ce qui a été réalisé.

 

Après deux années de déploiement au plan national, le président de la République a demandé, hier, en Conseil des ministres, au gouvernement un bilan exhaustif du Programme d’urgence pour l’emploi et l’insertion socioéconomique des jeunes "Xëyu Ndaw Ñi". Macky Sall souhaite l’évaluation de ce programme triennal (2021-2023), bénéficiant d’une réorientation des allocations budgétaires à hauteur de 450 milliards F CFA. Au Premier ministre Amadou Ba et aux ministères concernés, le chef de l’État demande un bilan en matière de recrutements spéciaux réalisés, de formations (3FPT) effectuées, de financements (Der/FJ) accordés et de contrats signés dans le cadre de la Convention nationale État- employeurs (CNEE).

Ceci intervient dans l’évaluation de la mise en œuvre du Programme d’urgence pour l’insertion socioéconomique et l’emploi des jeunes, et la réflexion stratégique sur la politique nationale de jeunesse. Au sortir des émeutes de mars 2021 (3 au 8 mars) qui ont fait 14 morts et près de 600 blessés, de même que d’importants dégâts matériels, le président de la République a lancé un conseil présidentiel sur l’emploi et l’insertion socioéconomique des jeunes. Depuis, beaucoup de programmes d’aide à l’emploi des jeunes et des femmes ont été créés ou consolidés.

Développer les contrats de convention État employeur

En attendant d’avoir une idée claire de l’exécution, le président de la République a demandé ‘’au Premier ministre de capitaliser les résultats du programme "Xëyu Ndaw Ñi", dans une dynamique de proximité, d’équité (avec la correction territoriale) et d’élargissement vers de nouvelles cibles jeunes dans les départements et communes’’.

Aussi, Macky Sall a indiqué l’importance de développer les contrats relevant de la Convention nationale État employeur, afin d’accélérer l’insertion progressive des jeunes diplômés dans le secteur privé ou dans certaines entreprises publiques indiquées.

Après avoir procédé à plusieurs recrutements spéciaux dans l’enseignement, la sécurité de proximité, la protection de l’environnement, etc., le président de la République exhorte le gouvernement ‘’à accorder une attention permanente au renforcement de l’employabilité des jeunes et à leur insertion, notamment par l’entrepreneuriat et le volontariat dans des secteurs bien identifiés. Il a ainsi requis l’application intégrale de la loi sur le volontariat et l’amplification des interventions du Service civique national’’, note le communiqué du Conseil des ministres.

Dans le même sillage, le chef de l’État a invité le ministre de la Jeunesse à engager, sous la supervision du Premier ministre, des concertations en vue de relancer la vie associative, l’accélération de l’édification des maisons de la jeunesse et de la citoyenneté, et de la mise en œuvre adaptée du PSE/Jeunesse dans un monde en mutation. Tout ceci, dans l’optique de la tenue d’un conseil présidentiel sur la jeunesse, au courant du mois de mai 2023.

Relancer la vie associative

Un domaine dans lequel les jeunes s’exercent déjà est l’artisanat. Et le projet mobilier national en vue du développement de l’artisanat reste important dans la valorisation du savoir-faire sénégalais. Après avoir demandé une mission d’évaluation du Projet mobilier national, le président de la République a insisté sur ‘’le renforcement systématique de cet instrument de soutien au développement de l’artisanat (créé par décret n°2015-397 du 26 mars 2015) pour en faire un véritable outil de facilitation de l’accès des artisans (ébénistes et menuisiers) à la commande publique, s’agissant des tables-bancs, du mobilier scolaire et des équipements de l’Administration’’.

À un peu plus de trois mois de la campagne agricole 2023, le gouvernement se penche déjà sur sa préparation. D’ailleurs, Macky Sall a demandé au Premier ministre de préparer, en relation avec les acteurs du secteur agricole, la réunion interministérielle sur la campagne agricole 2023. En attendant, le chef de l’État a indiqué au gouvernement ‘’l’impératif de consolider les bases durables de la souveraineté alimentaire du Sénégal à travers un programme agricole efficient qui couvre toutes les filières’’.

Dans cette optique, Macky Sall compte procéder, d’urgence, à la cession aux producteurs ‘’du matériel agricole de dernière génération récemment acquis par l’État, mais également d’anticiper sur l’acquisition des semences certifiées et d’engrais de qualité à des conditions de marché favorables’’.

Ces outils contribueront certainement à l’accélération, d’une part, de ‘’l’aménagement des périmètres rizicoles dans les vallées du fleuve Sénégal et de l’Anambé, avec l’intensification des activités de la SAED et de la Sodagri et, d’autre part, la mise en œuvre des projets d’irrigation et de récupération des terres salées dans certaines zones de production (régions de Sédhiou, Ziguinchor et Fatick)’’.

Préservation agricole des Niayes

Face au renchérissement des coûts à l’international, Macky  Sall  a rappelé l’urgence de développer la culture du blé dans des zones favorables et de renforcer les productions horticoles dans les Niayes, ‘’écosystème qui doit être préservé de toute spéculation foncière’’. C’est ainsi qu'il a demandé au Premier ministre de proposer un dispositif préventif et efficace de sauvegarde de la vocation agricole des Niayes.

Le président de la République a, par ailleurs, félicité le Conseil national de concertation des ruraux (CNCR) de l’organisation régulière et annuelle de la Foire internationale de l’agriculture et des ressources animales (Fiara) et demande au gouvernement de soutenir davantage cette grande manifestation, mais aussi les producteurs regroupés dans les associations faîtières et les coopératives.

Terminant par l’amélioration de la couverture téléphonique nationale et l’intensification de l’aménagement numérique du territoire, le chef de l’État a invité le ministre chargé des Télécommunications à évaluer les ressources et les activités du Fonds de développement du service universel des télécommunications (FDSUT), vu ses missions et l’étendue des sollicitations des populations. Ceci, après avoir demandé au ministre de la Communication, des Télécommunications et de l’Économie numérique d’engager, dans les meilleurs délais, avec les opérateurs de téléphonie et le Puma la mise en œuvre d’un plan d’urgence pour accélérer la couverture intégrale du territoire national en réseaux de téléphonie mobile.

Lamine Diouf

 

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