L'Acsif prend la défense du régulateur

L'Association des clients et sociétaires des institutions financières (Acsif) défend les sanctions financières préconisées par l'ARTP à l'endroit des opérateurs de téléphonie qui continuent de contester ses décisions.
Face à la protestation des opérateurs téléphoniques sanctionnés financièrement par l'ARTP, l'Association des clients et sociétaires des institutions financières (Acsif) est monté au créneau pour défendre les mesures prises. Face à la presse, la structure œuvrant pour la cause des consommateurs est revenue sur les raisons de ces sanctions d'ordre économique.
"Le verdict de l'ARTP ne tombe pas du ciel. Il découle de manquements notés sur les services offerts par les trois principaux opérateurs Sonatel, Free et Expresso. Des appels téléphoniques aux SMS, en passant par Internet, l'offre est loin d'être de qualité irréprochable", expose Ibrahima Famara Cissé, Président de l'Acsif.
Seize milliards de francs CFA pour la Sonatel, deux pour Free et la moitié pour Expresso, voilà les sommes exigées au trio du secteur des télécommunications.
Avocat de l'ARTP, M. Cissé a aussi loué le sérieux et l'approche impartiale du régulateur. "Sur le plan scientifique, personne ne peut remettre en cause les conclusions de l'ARTP", a-t-il soutenu, avant de s'en prendre à la Sonatel et Cie : "Les opérateurs de téléphonie ont certes brandi les sommes investies pour régler ces anomalies, mais c'est encore très insuffisant. De plus, le service doit être le plus irréprochable possible, car les utilisateurs en ont pour leur argent après tout."
En outre, selon M. Cissé, l'argent recouvré pourrait servir directement aux populations sénégalaises. "Les abris provisoires, le manque de structures sanitaires, etc., sont des réalités dans notre pays. Si cette somme est entièrement recouvrée, de nombreux projets sociaux verraient le jour. Le combat sera poursuivi jusqu'au bout pour que le monde de la téléphonie passe à la caisse", rassure-t-il.
Consciente du fait que les "accusés" ne comptent pas payer aussi facilement l'amende, l'Acsif en a appelé à la partition des autorités étatiques. "Si jamais ces opérateurs ne s'acquittent pas des sommes revendiquées par l'ARTP, l'État devra intervenir. Car, encore une fois, cet argent doit aller dans les caisses du gouvernement et servir, à bien des niveaux, le contribuable sénégalais, sans qui Free, Expresso, etc., n'auraient pas enregistré autant de bénéfices", conclut Ibrahima Famara Cissé.
Mamadou DIOP (STAGIAIRE)