Publié le 14 May 2024 - 19:21
ASSASSINAT A SAINT-LOUIS : POUR SE VENGER DE SA TANTE

Ramata Diol jette son neveu au fond d'un puits

 

Quelles sont les réelles motivations de l’odieux crime de Ramata Diol ? Des  questions sur lesquelles  la cour de la Chambre criminelle  s'est penchée pour élucider l'assassinat de son neveu Yoro Oumar Diop.  Arrêtée à  Pété en 2022 par la gendarmerie, elle a été jugée et reconnue coupable des faits qui lui sont reprochés. La jeune dame   a été condamnée à  10 ans de réclusion criminelle.

 

En octobre 2022, le village de Pété, dans le département de Podor, a été secoué  par une affaire d'assassinat d'un enfant.  Ce jour-là, les gendarmes  de la brigade de la  localité ont été alertés par des anonymes  de la mort d'un petit, âgé environ de 3 ans. Transportés  sur les lieux, les hommes en bleu ont découvert le frêle corps  inerte d'un enfant  au fond d’un puits.  Pour les besoins de l'enquête, les gendarmes ont embarqué  tous les membres  de la famille de la victime pour  mener les interrogatoires. Des interrogations qui aboutiront finalement sur l’arrestation de la jeune dame Ramata Diol, âgée de 22 ans, et qui s'occupait quotidiennement de l'enfant.  

Face aux enquêteurs, Ramata, qui partage le même toit avec son père et sa tante, avec qui elle entretient des relations conflictuelles, a reconnu sans ambages les faits.  Elle raconte en détail aux gendarmes  comment elle a jeté le jeune Yoro Oumar Diop âgé de 3 ans dans le puits. Devant le magistrat instructeur, l’accusée n'a eu également aucune peine pour avouer son crime.

Lors de son audition par le juge d'instruction, Ramata Diol dira avoir agi pour se venger de sa tante qui la dérangeait dans la maison familiale. Comme cette dernière était très attachée au petit Yoro Oumar Diop, pour la chagriner et lui mettre une pression négative, elle a décidé tout simplement de balancer son neveu dans un puits. Ainsi, sa tante ne verra plus son chouchou de petit-fils.

Durant tout le temps de son incarcération, des rumeurs  ont circulé dans le  village  pour soutenir que l'acte criminel  aurait été motivé  par la jalousie.  Pour des voisins de la famille, Ramata Diol n'a jamais digéré que sa tante ait plus d'affection envers Yoro Oumar Diop qu’avec les autres enfants de la maison.  

Malgré ses aveux enregistrés sur PV à la gendarmerie et au cabinet du juge d'instruction, Ramata Diol s'est rétractée à la barre du tribunal pour crier son innocence. Face à la cour, elle a nié être mêlée de près ou de loin à la mort de l’enfant de sa grande sœur.

Revenant sur ses déclarations, Ramata  soutient  que le jour des faits, elle n'était même pas à la maison. Elle était partie voir une copine pour regarder une série télévisée chez elle.  Avant de constater, à  son retour, que  son neveu Yoro Oumar Diop est porté disparu.  

Les faux témoignages n'ont pas prospéré

Des dénégations qui ont été battues en brèche par la grand-mère de Yoro Oumar Diop en tant que témoin. Malgré  sa santé  fragile, la vieille dame femme  a confirmé  sa déposition  de la gendarmerie  à la barre.  Pour elle,  par sa haine, Ramata Diol est derrière tout ce drame familial.

Contrairement à elle, les autres témoins invités  à la barre ont tenté  de décharger la victime par des témoignages en sa faveur. Invité par le juge pour éclairer le tribunal sur cette affaire, le père de famille a donné une autre version que celle faite lors de l’enquête préliminaire de la gendarmerie.  Devant la cour,  il a utilisé toutes sortes d'explications pour innocenter sa fille. Poussant même le bouchon plus loin, le père de famille a accusé la gendarmerie de tortures pour arracher des aveux à Ramata Diol.

C'est la même attitude qu’a adoptée le père biologique du jeune Yoro Oumar Diop en tant que témoin également. Il a cherché  à  tirer d'affaire l’accusée en soutenant  qu’elle n'est pour rien dans la  mort atroce de son enfant. Une version  qui est à l'opposé de la déclaration faite devant les gendarmes enquêteurs où il avait pointé un doigt accusateur sur Ramata Diol. Ce qui a irrité le président de la cour qui n'a pas manqué de le réprimander.

D’ailleurs, le système de défense n'a pas convaincu la cour, parce que parsemé de contradictions dans le récit de l’accusée et des témoins. Ainsi, après délibération, l’accusée Ramata Diol a été condamnée à 10 ans de réclusion criminelle.

IBRAHIMA BOCAR  SENE (SAINT-LOUIS)

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