Un responsable de la SAED confirme

Le Sénégal peut atteindre l’autosuffisance en riz en 2019 après avoir raté l’échéance de 2017. C’est ce qu’a confirmé hier le Directeur du développement et de l'appui aux collectivités locales de la Société d'aménagement des terres du delta et de la vallée du fleuve Sénégal et de la Falémé (SAED), Amadou Thiam.
Le gouvernement a élaboré, depuis 2014, le Programme d'accélération de la cadence de l'agriculture sénégalaise (Pracas), avec comme objectif l’atteinte de l’autosuffisance en riz en 2017. Toutefois, ce pari a été raté et reporté en 2019. Selon le Directeur du développement et de l'appui aux collectivités locales de la Société d'aménagement des terres du delta et de la vallée du fleuve Sénégal et de la Falémé (Saed), Amadou Thiam, ceci est réalisable.
‘’L’expérience nous a montré que c’est possible. Parce qu’entre 2014 et maintenant, on a eu à faire des efforts remarquables par rapport à l’augmentation du matériel agricole, des aménagements etc. Sur 3 ans, on a eu à augmenter les engagements de presque 12 000 hectares (ha). On peut être optimiste en se disant que c’est possible, d’autant plus que les autorités ont pris à bras le corps ce programme national d’urgence en riz via le corridor céréalier’’, a-t-il affirmé hier, en marge d’une réunion sur le Projet d’amélioration de la productivité du riz (Papriz 2).
Pour être au rendez-vous de 2019, M. Thiam a soutenu que le gouvernement a l’appui de la coopération japonaise et des autres bailleurs de fonds. Cependant, le Directeur du développement et de l'appui aux collectivités locales de la SAED a reconnu que des challenges existent encore pour l’atteinte des buts fixés. Parce qu’il y a pour le moment un potentiel aménageable ‘’très important’’ qui reste à être aménagé. ‘’Sur les 70 000 ha qui sont aménagés en riz, près de 63 000 sont exploitables. Le potentiel rien que pour la riziculture au niveau de la Vallée, c’est 12 000 ha. Ce qui veut dire que nous avons moins de la moitié des terres encore à aménager et qui tournent autour de 50 000 ha. Donc, le défit de l’insuffisance en aménagement pour nous permettre d’atteindre l’autosuffisance est encore là’’, a-t-il dit. L’autre challenge, c’est aussi le renforcement de la capacité de stockage. Avec la double culture, ces capacités doivent être renforcées. D’où la nécessité pour M. Thiam de construire encore des magasins.
Au-delà de ces préoccupations, le chef d’équipe qui pilote le Papriz 2, Yoshihiko Ogata, a indiqué que les nouveaux défis de la filière riz dans la Vallée du fleuve Sénégal sont notamment les problèmes de gestion de l’eau, des contraintes liées à la double culture. Une plus grande amélioration du rendement et du bénéfice, l’augmentation quantitative de la qualité du riz usiné, l’amélioration du circuit de commercialisation et le renforcement de capacité des acteurs de toute la chaîne de valeur, sont également des questions à régler.
Papriz 2 en phase avec le Pracas
Le Papriz aura un ‘’impact réel’’ sur la production de riz au Sénégal à travers le renforcement et l’élargissement de la chaîne de valeur, notamment le riz irrigué au niveau de la Vallée du fleuve Sénégal. L’assurance est du coordonnateur du Programme national pour l'autosuffisance en riz (Pnar), Waly Diouf. ‘’Ce projet Papriz 2 cadre parfaitement avec les objectifs du Pnar, principale composante du Pracas. Son objectif, c’est d’atteindre l’autosuffisance (Ndlr : 2019) en riz au niveau de la Vallée du fleuve. Aujourd’hui, le défi le plus important est celui de la production’’, a-t-il estimé. Tout en rappelant qu’avant 2015, le niveau de production du Sénégal tournait autour de 400 et 500 000 tonnes (T) par an. ‘’Depuis cette date, la production a été doublée. Aujourd’hui, nous sommes à 1 015 475 T par an. Il faut donc très rapidement aller vers les deux millions de tonnes’’, a-t-il souligné. Il faut noter que ce Plan s’étale sur la période de 2018 à 2027.
Pour sa part, la représentante de la Jica, Tanaka Kaori, a soutenu qu’un tel projet permettra d’avoir ‘’une vision très claire des enjeux, et d’anticiper sur les défis majeurs dans les dix prochaines années’’.
MARIAMA DIEME