Publié le 4 Nov 2017 - 00:39
CAISSE DE SECURITE SOCIALE

Les travailleurs menacent de paralyser l’entreprise

 

Créée en 1956, la Caisse de sécurité sociale entre dans une zone de turbulences. Les travailleurs interpellent le président du Conseil d’administration, Racine Sy, pour éviter à l’entreprise le virus du port.

 

La Caisse de sécurité sociale (CSS) va mal, selon l’Intersyndicale des travailleurs. Soucieux de la préservation des intérêts de l’entreprise, ces derniers sont montés, hier, au créneau pour fustiger la ‘’mauvaise gestion’’ de leurs dirigeants. Inquiets et très remontés, ils ruent dans les brancards pour ‘’sauver’’ leur outil de travail. La CNTS et l’UNSAS, réunies, dénoncent ainsi ce qu’elles considèrent comme une ‘’injustice’’.

Pour les syndicalistes, les agents de la CSS sont dans l’insécurité totale. ‘’Notre institution est devenue une caisse d’insécurité sociale mettant en danger la pérennisation de nos emplois’’, regrette Ahmed Saloum Badji, Secrétaire général de l’UNSAS, section CSS. Le responsable syndical dénonce avec vigueur l’attitude de leurs dirigeants qui refusent toutes discussions avec les représentants des travailleurs. Ceux-ci, selon leur porte-parole, ne savent plus à quel saint se vouer. Craignant le syndrome du Port autonome de Dakar, ils interpellent le président du Conseil d’administration qui, pensent-ils, doit prendre ses responsabilités avant que les choses ne dégénèrent.

Gaspillage et copinage

M. Badji est revenu sur le gaspillage et le copinage érigés en mode de gestion. Il déclare : ‘’La direction générale est en train de gaspiller les ressources de la caisse et nous ne laisserons pas faire. La CSS n’appartient à personne. Nous alertons l’opinion publique nationale en leur disant que, si rien n’est fait, ce qui est arrivé au port va arriver à la caisse. L’entreprise risque d’avoir des difficultés à payer les salaires, à cause de la masse salariale insoutenable. Nous ne voulons pas attendre qu’ils partent pour soulever les problèmes. Nous avons préféré tirer sur la sonnette d’alarme et appeler le conseil d’administration à prendre ses responsabilités.’’

Sur leur plateforme revendicative, plusieurs griefs ont été notés : ‘’Absentéisme chronique et injustifié de directeurs et chefs de service réputés proches de la direction, non utilisation des compétences dont dispose la boite, la discrimination entre les différents agents…’’ En outre, l’Intersyndicale trouve qu’il y a une ‘’opacité totale dans la gestion de l’entreprise’’. Ainsi exigent-ils ‘’une gestion transparente et équitable des carrières, une utilisation efficiente des ressources, la fin du pilotage à vue et le respect de l’organigramme dans toutes les directions’’.

Les contestataires estiment, par ailleurs, ‘’qu’il est inacceptable qu’une institution aussi grande que la CSS puisse rester plus d’un an sans directeur des ressources humaines, sans contrôleur de gestion…’’ Aussi, constatent-ils, pour s’en désoler, que ‘’l’entreprise a un important projet d’informatisation’’. Un projet qu’ils saluent, tout en décriant la méthode utilisée pour le conduire. Mahmoud Niang est le secrétaire général de la CNTS, section CSS. Il informe : ‘’Le projet est confié à un contractuel, ce qui est grave et inconcevable. Si demain cette personne a des offres plus intéressantes, elle va quitter la CSS et cela pourrait entrainer des dégâts incalculables. Ce qui illustre parfaitement le pilotage à vue dans l’entreprise.’’

L’Intersyndicale regrette, enfin, le recrutement et la promotion ‘’irréguliers et partisans’’ de nouveaux agents, au moment où certains anciens peinent à avancer, simplement parce qu’ils ne sont pas des amis du directeur. ‘’Certains postes sont laissés vacants juste parce que parmi les proches des responsables, il n’y pas de personnes valables pouvant les occuper. Ce qui ne manque pas dans l’entreprise. Mais ils veulent des gens qui soient à leur solde’’, signale M. Niang courroucé.

Ainsi, pour les travailleurs, à la CSS, le pilotage à vue a fini de ‘’démotiver’’ une bonne partie du personnel et d’installer l’entreprise dans une situation ‘’précaire’’. Ils envisagent d’enclencher la vitesse supérieure, si les responsables ne réagissent pas. ‘’La grève est l’arme ultime du syndicaliste, nous ne la souhaitons pas. Mais puisque nous avons des dirigeants sourds, nous n’avons pas le choix’’, menacent-ils.  

MOR AMAR

 

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